![]() "Née en 1920, journaliste à L’Intransigeant et au Figaro, Rachel Day, épouse Dupouy, est mariée à un pilote anglais. Le 11 mai 1940, elle s'envole pour le retrouver à Londres et y reste à la défaite de la France. Le 16 novembre, elle est l'une des premières à rejoindre le Corps féminin français de la France libre. Elle y atteint le grade de capitaine, sous le pseudonyme de Rachel Windsor. Quand elle n’est pas à la caserne du 42, Hill Street, elle loge dans un appartement privé près de Marble Arch. Egalement chanteuse et imitatrice, il lui arrive de monter sur scène pour distraire les soldats de la France libre dans les bars et foyers près de Carlton Gardens. " |
Le 16 novembre 1940, la journaliste Rachel Day, dite Rachel Windsor, fait partie des premières Françaises de Londres à s’engager dans le "Corps féminin de la France libre", rebaptisé plus tard "Volontaires françaises", et fondé par la championne de tennis Simone Mathieu. Après trois semaines d’entraînement militaire au camp de Bornemouth, elles reviennent sous l’uniforme à Londres le 13 décembre et sont encasernées au 42, Hill Street, dans une propriété offerte par Rothschild. La presse et le cinéma britanniques les célèbrent, la population leur manifeste en toute occasion une sympathie touchante.
L’auteure décrit avec humour la vie quotidienne et les événements marquants de ces militaires au féminin : affectations, corvées, fêtes, pratiques religieuses ou sportives, punitions, visites du général de Gaulle et d’autres personnalités de la France Libre, le Blitz, etc. Pas très argentées, souffrant silencieusement d’être coupées de la France et de leurs familles, ces volontaires sont très soudées, notamment le groupe pionnier de l’hiver 1940, toujours resté à part. Rachel Windsor évoque avec affection la forte personnalité de ses camarades (telle Tereska Torrès) et de leurs officiers. Elle relate avec émotion les odyssées périlleuses au prix desquelles certaines sont parvenues à rejoindre la Grande-Bretagne, ou encore la douleur du bombardement du 16 avril 1941 qui tue l’une des leurs et en blesse plusieurs autres. Fin mai, elles sont relogées à Moncorvo House, près de Kensington, et sont rejointes par des volontaires de Nouvelle-Calédonie, de Djibouti, d’Hawaï et d’Haïti.
Fin 1941, leur chef Simone Mathieu est remplacée pour raisons de santé par Hélène Terré. Les volontaires sont alors 200, bientôt 300. Le général de Gaulle et sa famille assistent à leur Noël 1941. On continue de les faire défiler pour diverses fêtes, cérémonies et parades patriotiques, notamment le 14 juillet 1942. Le témoignage s’arrête à l’été 1943, alors que les volontaires sont de plus en plus dispersées à travers l’Angleterre, l’Empire français libéré ou les différents théâtres d’opération. ‘‘Je sais, je suis sûre, que l’adieu qu’elles disent à l’Angleterre est plein d’émotion vraie. Mais elles partent légères... puisque c’est la route de France.’’ (112) - Françoise Passera
Titre : | J'étais une volontaire |
Publication : | Alger : Office français d'édition, 1945 |
Description matérielle : | 1 vol., 115 p., couv. ill. |
Collection : | Cahiers de l'Office français d'édition, 54 |
Rachel Windsor, la rebelle scandaleuse
Née Rachel Dupouy, elle arrive à Londres avant la débâcle pour rejoindre son mari, officier de la Royal Air Force. Volontaire de la première heure, elle connaît les bombardements par la Luftwaffe. Sophistiquée, noceuse, rebelle et indépendante, ouvertement bisexuelle et adultère, cette femme de caractère fascine les jeunes recrues. Employée au service téléphonique, celle qui atteindra le grade de lieutenant écrit très tôt sur les conditions de vie en caserne sans chercher à les enjoliver. Son livre J’étais une volontaire, en 1945, sera le premier à faire connaître « les demoiselles du général de Gaulle ».