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Durant un été où le ciel du monde entier s’est couvert de rouge feu, Virginia, Ianov, Asna et Olan deviennent des naufragés du feu, face à la nature, face à ce que nous lui avons fait et à ce qu’elle nous fait en retour. Ils vont traverser la planète et se retrouver à New York, où leur destin les attend…

En Californie, Virginia, éleveuse de chevaux, rescapée du premier mégafeu à avoir rasé une ville entière, celle de Paradise, quinze ans plus tôt, est à la recherche de son père dans un État aujourd’hui ravagé. Au cœur de la Sibérie, Ianov, ancien soldat parti s’isoler dans une ferme que les flammes viennent de détruire, emmène sa jument blessée pour un dernier voyage, dans lequel le rejoignent des animaux sauvages. Au Kurdistan, Asna et Olan combattent la politique de la terre brûlée des terroristes et quand leur dernier champ de blé disparaît, ils finissent par fuir.Tous vont traverser la planète pour se retrouver là où leur destin les attend.

Ce roman choral visionnaire et saisissant, nourri de notre réalité, a toute sa place au côté du Grand Vertige de Pierre Ducrozet ou encore de 2030 de Philippe Djian. On y apprécie la plume sensible à la nature d’Antonin Sabot, lauréat du prix Jean Anglade du premier roman en 2020 avec Nous sommes les chardons
« Après deux jours au bord de la rivière, ils furent réveillés par des hélicoptères bourdonnant au-dessus de leurs têtes comme des frelons furieux. L’un d’eux leur intima l’ordre de son haut-parleur de partir sur-le-champ, vers le nord. Plus bas, le feu avançait.

Ils reprirent la route par laquelle ils étaient arrivés, bordée d’arbres immenses, et s’arrêtèrent un peu plus haut. Virginia était demeurée silencieuse devant les géants qui s’effondraient les uns après les autres.

Combien d’années, combien de millénaires partaient en fumée dans cet holocauste sans nom ? Chaque arbre brûlé emportait avec lui au bas mot trois ou quatre siècles. Pour chaque année, un anneau de cambium pétrifié disant le soleil, la pluie et le vent, sans que l’on sache les lire vraiment. Que dirait la bibliothèque immémoriale des arbres si l’on arrivait à la déchiffrer ?

Virginia eut un instant de vertige. Elle se souvenait d’une visite au Sequoia National Park avec ses parents, où ils avaient observé cette souche où les grandes dates de l’histoire humaine étaient indiquées en regard de la vie de l’arbre. Mais les arbres n’ont que faire de nos grandes dates. Comment lire leurs rencontres avec les écureuils ou les oiseaux, avec les hommes venus s’allonger autrefois à l’ombre de leurs feuillages et qui avaient coupé quelques-unes de leurs branches pour installer leur bivouac, avant de passer la nuit à se perdre dans les étoiles. Tous ces enregistrements patients et méticuleux, effacés. Une forêt qui brûle, c’est un pan de la mémoire planétaire remis à zéro. »

 

Né en 1983, Antonin Sabot a été journaliste pour Le Monde, reporter en France et à l'étranger ; il a initié et participé à des projets de reportages sociaux en 2012 et 2017. Il est ensuite revenu vivre dans le village de son enfance, marcher en forêt et arpenter les champs de pierres sur les montagnes de Haute-Loire.

Avec des amis, il a fondé la librairie autogérée Pied-de-Biche Marque-Page.

En 2020, il a publié aux Presses de la Cité, Nous Sommes les Chardons, lauréat du prix Jean Anglade du premier roman .

 

Tag(s) : #Romans - Essais - Polars - Thrillers
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