En 1919, Marina Tsvetaeva a vingt-sept ans lorsque, en pleine guerre civile, elle se retrouve seule à Moscou avec ses deux filles. Son mari s'est engagé dans les armées blanches et elle ignore s'il est toujours en vie. Dans une ville sous le joug du froid et de la famine, les difficultés matérielles la contraignent à laisser ses fillettes dans un orphelinat. Alia a sept ans. C'est une enfant d'une intelligence exceptionnelle. Irina a deux ans. Mal aimée et sans doute atteinte de troubles mentaux, elle va mourir de faim. Un drame qui pousse Marina à revenir sur sa vie passée pour essayer de comprendre comment elle en est arrivée à laisser périr son enfant dans un orphelinat, alors qu'elle en avait sorti l'aînée quelques jours plus tôt.
Avec ce roman fervent, Béatrice Wilmos nous fait traverser deux années d'une vie percutée par la Révolution. Dans un dénuement extrême, Marina Tsvetaeva vole de l'encre pour écrire des poèmes, raconte dans ses carnets la douleur comme les joies dérobées aux désastres du temps, se retient de s'effondrer lorsque la tragédie la frappe. Poétesse, mère, femme amoureuse, Marina Tsvetaeva nous bouleverse.
Journaliste, née en 1959, Béatrice Wilmos a écrit un livre sur les tsiganes chez Autrement (Les Roms de Montreuil). La dernière sonate de l’hiver est son premier roman.
EDITIONS DU ROUERGUE (03/01/2024)