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http://www.decitre.fr/gi/92/9782852265592FS.gifDocument 2006 - Jean-Baptiste Cant-Hanet, surnommé Cléry, est né à Jardy en 1759. Il fut nommé valet de chambre du duc de Normandie, le futur Louis XVII, devenu dauphin à la mort de son frère. Echappé aux désastres des Tuileries le 10 août 1792, il parvint à obtenir de Pétion, maire de Paris, de servir le roi dans la prison du Temple ; bientôt il resta seul pour servir le roi et la famille royale.

Louis XVI, en le recommandant à son fils dans son testament et en écrivant un touchant témoignage de gratitude, donna un prétexte pour que le jour de la mort de son maître, Cléry soit incarcéré. Libéré par Garat, ministre de la Justice qui lui enjoignit de se retirer dans sa maison de Juvisy, il fut souvent en butte à des dénonciations et à des visites domiciliaires. Après la journée du 31 mai 1793, il fut arrêté, puis conduit à la prison de la Force ; son service auprès du roi et son nom inscrit dans le testament de Louis XVI étaient des crimes irrémissibles, mais la chute de Robespierre, le 9 thermidor lui permit de sortir de la Force. Libéré, il dut, pour faire vivre sa famille se placer, mais la modicité des traitements, liée au discrédit des assignats, le mit dans la nécessité de vendre sa maison, son seul capital ; il en laissa la moitié du prix à sa famille et avec le surplus il partit rejoindre son frère à Strasbourg, où il écrivit la relation sur la détention de Louis XVI. Cléry reçut de Madame Royale l'ordre de la rejoindre à Vienne. Porteur de dépêches de sa part, il vint à Blankenburg, où il présenta son manuscrit à Louis XVIII qui y inscrivit l'épigraphe : « Animus meminisse borret (Virgile) : «Mon âme tremble d'horreur à évoquer ces souvenirs ». Cléry repartit à Vienne pour faire imprimer son ouvrage, mais la chancellerie refusa de lui accorder l'imprimatur. Il se rendit donc à Londres, où son manuscrit put être publié ; le livre connut un succès prodigieux et il fut traduit dans presque toutes les langues d'Europe. Louis XVIII chargea l'auteur de plusieurs missions secrètes. Ses voyages longs et multipliés et les intrigues de la jalousie lui causèrent des fatigues qui eurent raison de sa santé. Le «courtisan du malheur» comme s'est plu à le nommer Walter Scott, mourut le 27 mai 1809 à Itzingen, près de Vienne.

 

  • Les courts extraits de livres : 23/07/2006

Ce fut la reine qui m'adressa la parole, et après des expressions pleines de bonté: «Vous servirez mon fils, ajouta-t-elle, et vous vous concerterez avec monsieur Huë pour ce qui nous regarde.» J'étais tellement oppressé, qu'à peine je pus répondre.

Pendant le souper, la reine et les princesses qui, depuis huit jours, étaient sans leurs femmes, me demandèrent si je pourrais peigner leurs cheveux; je répondis que je ferais tout ce qui leur serait agréable. Un officier municipal s'approcha de moi, et me dit, d'un ton assez haut, d'être plus circonspect dans mes réponses. Je fus effrayé de ce début.

Les premiers huit jours que je passai au Temple, je n'eus aucune communication avec l'extérieur. Monsieur Huë était seul chargé de recevoir et de demander les choses nécessaires pour la famille royale; je la servais indistinctement et conjointement avec lui. Mon service auprès du roi se bornait à le coiffer le matin, et à rouler ses cheveux le soir. Je m'aperçus que j'étais sans cesse observé par les officiers municipaux: un rien leur donnait de l'ombrage; je me tins sur mes gardes, afin d'éviter quelque imprudence qui m'aurait infailliblement perdu.

Le 2 septembre il y eut beaucoup de fermentation autour du Temple. Le roi et sa famille descendirent comme à l'ordinaire pour se promener dans le jardin; un municipal qui suivait le roi, dit à un de ses collègues: « Nous avons mal fait de consentir à les promener cet après-dîner. » J'avais remarqué dès le matin l'inquiétude des commissaires; ils firent rentrer la famille royale avec précipitation; mais à peine fut-elle réunie dans la chambre de la reine que deux officiers municipaux qui n'étaient point de service à la tour, entrèrent, et l'un d'eux, nommé Mathieu, ex-capucin, dit au roi: « Vous ignorez, monsieur, ce qui se passe: la patrie est dans le plus grand danger, l'ennemi est entré en Champagne; le roi de Prusse marche sur Châlons: vous répondrez de tout le mal qui peut en résulter. Nous savons que nous, nos femmes, nos enfants périrons, mais le peuple sera vengé, vous mourrez avant nous; cependant il en est temps encore, et vous pouvez... - J'ai tout fait pour le peuple, répondit le roi, je n'ai rien à me reprocher. » Ce même Mathieu dit à monsieur Hué: « Le conseil de la commune m'a chargé de vous mettre en état d'arrestation. - Qui ? demanda le roi. - C'est votre valet de chambre. »

Journal relatant la captivité de Louis XVI, roi de France

Auteur : Jean-Baptiste Cléry

Genre : Histoire

Auditeur : G. Monfort, Brionne, France

Collection : Emblemata

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