Dans une salle surchauffée de la banlieue parisienne, Pierre, 27 ans, boxeur en plein naufrage, vient ce soir de perdre le combat de trop. Critiqué, sonné, déprimé, les doutes l'assaillent et la retraite se profile, contrainte et forcée. Afin de préparer sa reconversion il accepte de jouer tes " gros bras " pour Lazlo, un prêteur sur gage croate réfugié à Paris... Que l'on retrouve bientôt sauvagement torturé et assassiné. Soupçonné et accusé du meurtre par les flics, poursuivi par des tueurs serbes, traqué par d'anciens légionnaires au service d'un mystérieux commanditaire, Pierre plonge au coeur d'une histoire embrouillée à laquelle il ne comprend rien et qui semble prendre sa source dans les terribles massacres de civils des années 90 en ex -Yougoslavie. Baladé par Sergueï, l'ami réfugié politique et chauffeur de taxi, mis sous pression par le commissaire Lefèvre qui cherche on ne sait quoi, troublé par Julie, la fliquette, perturbé par ses propres fantômes, Pierre se sent manipulé... Il perd pied, doute, picole et titube. Mais épaulé par le vieil Émile - l'indéfectible entraîneur - Pierre va retrouver son souffle, ses réflexes, ses jambes et son punch destructeur pour livrer sous les projecteurs son ultime combat ! C'est tragique, tendre, poignant, cruel, parfois drôle, toujours intense... Ça sent aussi la sueur, le cuir, le sang et le bruit des coups sur les corps !
Extrait
Round 1
- Tout va bien, fils, ne te fais pas de mouron.
La voix se veut rassurante mais je ne suis pas inquiet.
- T'as perdu conscience pendant quelques instants, c'est pas grave. Tu devrais récupérer rapidement.
J'ai les yeux fermés, je souris. Je me sens reposé. L'été chante et j'émerge lentement d'une sieste trop profonde. J'entends, au loin, les cigales engueuler les grillons.
- Ne bouge pas, prends ton temps. Respire tranquille.
Je ne suis pas pressé de me lever. Tout à l'heure, à la tombée du jour, j'emmènerai Laurette dans les collines. Nous irons respirer la lavande et la bruyère, la menthe poivrée et le genêt d'Espagne. C'est fou comme la tiédeur d'un soir peut réveiller les odeurs. Elle les soulève, les détache, les fait roter de bonheur. Les parfums, c'est comme le vin, il faut qu'ils soient chambrés pour exhaler leur âme.
- Tu m'as foutu la trouille, tu sais.
Je ne veux pas bouger. Peut-être je ne peux pas. Pas envie de savoir. Pas maintenant.
- J'avais bien compris que tu n'étais pas dans ton assiette aujourd'hui mais je pensais que tu pourrais t'en tirer quand même.
J'essaie d'inspirer une bonne bouffée d'air. Raté. Mon nez est aussi bouché que l'anus d'une bigote constipée. À défaut, j'avale un peu de salive. J'ai comme des grumeaux dans la bouche. C'est âpre et chaud.
Les grumeaux ont le goût du sang.
- Je ne sais pas ce qui t'a pris ce soir. Combattre comme ça, c'était du suicide.
Philippe GEORGET est né en 1963 quelques jours après la mort de Kennedy, mais ne cherchez pas, il a un bon alibi ! Il a 20 ans quand il découvre la solidarité en participant à la construction d’une école au Nicaragua. En 2001 il embarque femme et enfants dans son camping-car et fait le tour de la Méditerranée de Marseille à Marseille en passant par l’Italie, la Grèce, la Jordanie, la Libye…. Il opte ensuite pour le journalisme et poursuit sa carrière du côté de France 3 comme journaliste-rédacteur, présentateur et caméraman (ce qui a sans doute influencé son écriture si particulière…). Il est également investi dans le sport, la course et la boxe entre autres… LE PARADOXE DU CERF-VOLANT est sont second roman. Avec son premier roman, L’été tous les chats s’ennuient, Philippe GEORGET a déjà surfé sur tous les Prix Polars 2010… et est encore à ce jour en compétition pour le Prix SNCF du Polar 2011.