… La révolution industrielle, les concentrations urbaines, les conséquences du capitalisme sauvage entraînent, au milieu du XIXe siècle, un accroissement de la délinquance juvénile. Le nombre des mineurs comparaissant en assises ou devant les tribunaux correctionnels passe de 2 557 en 1835 à 10 319 en 1847 et 11 026 en 1854. Par la suite, sous le Second Empire et la IIIe république, ces chiffres déclinent. La délinquance juvénile reste importante, mais n’est plus réprimée de la même façon. Ainsi, après 1912, la création conjointe de tribunaux spéciaux de justice pour les enfants et les adolescents, et un nouveau système de liberté surveillée pour les mineurs constitue des facteurs de réduction du nombre de jeunes en prison. On tente de privilégier des solutions de substitution à l’enfermement, afin de favoriser la réinsertion des jeunes délinquants. L’ « irresponsabilité pénale » des mineurs les soustrait à l’appareil judiciaire et les place sous le contrôle d’institutions ayant en charge l’amélioration de leur niveau moral et éducatif ...