Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La « maison » habitée par Dreyfus - L'île du Diable (Guyane française)  / Xavier Linard ; avant-propos [La Guyane française] par Charles Simond. - Paris : Plon, 1898. - 32 p. : ill. ; 22 cm. - (Bibliothèque illustrée des voyages autour du monde par terre et par mer, 10).

La « maison » habitée par Dreyfus - L'île du Diable (Guyane française) / Xavier Linard ; avant-propos [La Guyane française] par Charles Simond. - Paris : Plon, 1898. - 32 p. : ill. ; 22 cm. - (Bibliothèque illustrée des voyages autour du monde par terre et par mer, 10).

 

La léproserie de l'île du Diable n'existe plus. Cet établissement est aujourd'hui le lieu d'internement d'Alfred Dreyfus. Le déporté y vit isolé, sous l'œil de ses surveillants militaires. Le prisonnier est, en effet, soumis à une surveillance de tous les instants. Ses gardiens sont au nombre de onze, dont un surveillant chef et dix surveillants subalternes. Nuit et jour ils font faction, en se relevant de deux heures en deux heures, les autres étant toujours prêts à prêter main-forte au premier signal.

La case occupée par le condamné était d'abord située dans la partie basse de l'îlot. Pour des raisons de prudence on l'a, dans ces derniers temps, établie sur le point le plus élevé du plateau. Elle est entourée d'un jardinet où rien ne pousse, ayant une quarantaine de mètres carrés de superficie, et clos par une palissade très épaisse de deux mètres de hauteur, en sorte que l'horizon du prisonnier se borne à cette clôture. Il ne voit ni la brousse ni la mer ; son isolement du monde est absolu. Il n'y a dans la palissade qu'une seule porte, étroite, ne pouvant laisser passage qu'à un seul homme à la fois, et cette entrée est constamment gardée par un surveillant, revolver au poing.

La case a dix mètres de long sur trois mètres de large. Elle est divisée en deux pièces à peu près égales. Celle où l'on entre d'abord est occupée par les deux surveillants de garde. L'autre, par le condamné qui, pour sortir, est obligé de passer sous les yeux de ses gardiens. La pièce qui lui est réservée reçoit le jour par deux fenêtres à barreaux de fer, comme celles de Mazas, donnant sur le jardinet attentivement surveillé.

Les relations de l'extérieur avec l'île du Diable sont réglées sévèrement. Aucune embarcation, grande ou petite, n'a le droit de s'en approcher, sauf celle qui apporte, tous les quinze jours, les approvisionnements fournis par l'île Royale.

pp. 15-18

 

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
 
  • Alfred Dreyfus, « Cahiers de l'île du Diable » éd. par Pierrette Turlais, Paris : Artulis, 2009

  • Alfred Dreyfus, « Cinq années de ma vie, 1894-1899 », Paris : La Découverte (La Découverte-poche, 221), 2006

  • Alfred et Lucie Dreyfus, « Ecris-moi souvent, écris-moi longuement : correspondance de l'île du Diable, 1894-1899 », Paris : Mille et une nuits, 2005

Tag(s) : #Bagnes coloniaux
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :