Jean Zay (1904-1944), jeune ministre de l'Education nationale et des Beaux-arts du Front populaire, a fait constamment l'objet d'attaques virulentes de la droite antisémite et anti-républicaine, pour qui il était l'homme à abattre. En octobre 1940 à l'issue d'une parodie de procès, il est condamné pour désertion par le régime de Vichy, alors même qu'en 1939, il s'était engagé volontaire pour partir se battre au front, ce dont le dispensaient ses fonctions ministérielles.
Il restera 4 ans emprisonné, jusqu'au 20 juin 1944 où des miliciens le font sortir de la prison de Riom pour l'assassiner dans un bois et enfouir sommairement son corps. En prison, Jean Zay a écrit des milliers de pages pour combattre la solitude, témoigner et lutter contre l'anéantissement. Ce livre regroupe l'essentiel de ses écrits : - "L'affaire Jean Zay", un texte où Jean Zay, lui-même avocat, démonte de façon rigoureuse la parodie de procès et les accusations mensongères qui l'ont condamné.
Plusieurs centaines de lettres écrites à sa famille, à ses amis (le résistant Marcel Abraham, Pierre Mendès France, etc.) qui montrent sa présence au monde, en dépit de son emprisonnement.
Antoine Prost est professeur émérite (université Paris I Panthéon-Sorbonne).
En 1936, à 32 ans, Jean Zay se voit confier par Léon Blum le ministère de l'Education nationale et des Beaux-Arts. Il démocratise et modernise le système scolaire français. Il crée le CNRS, le Musée de l'Homme, le Festival de Cannes, le Musée d'Art Moderne, l'ENA. Il favorise la création artistique. Il défend les droits de l'écrivain. Il est sans relâche violemment attaqué par l'extrême-droite française comme ministre du Front Populaire, antimunichois, juif et franc-maçon. En 1940, hostile à l'armistice, il est l'une des premières cibles du régime de Vichy. Après un simulacre de procès, il est emprisonné à Riom, jusqu'à son assassinat par la milice, le 20 juin 1944. Il n'a pas 40 ans.
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Belin
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Broché
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Paru le : 01/03/2014