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Le lieutenant-colonel Louis Larrieu affirmait, en 1922, que « l’unification de la police n’est pas une question urgente ; si elle était résolue, elle marquerait la désagrégation et, probablement, la fin du corps de la gendarmerie ». En extrapolant les propos de cet officier, on pouvait interpréter le rattachement de l’arme au ministère de l’Intérieur, en 2009, comme le début du compte à rebours de la dissolution d’une institution apparue en 1791, peu avant la recréation d’un corps de commissaires de police. Cette réforme cardinale invoquait d’ailleurs la nécessité de mutualiser les moyens et d’apaiser des relations entre gendarmes et policiers marquées, depuis la période révolutionnaire, par un antagonisme irréductible.

L’étude des rapports entre ces deux corps sous la Troisième République contredit pourtant l’image d’une « guerre des polices ». Sans doute les incidents ont-ils fait couler plus d’encre dans les archives que le cours apaisé des collaborations aux facettes multiples et diverses en matière de maintien de l’ordre ou de police judiciaire. Mais dans les faits, les gendarmes et les policiers sont plus étroitement et structurellement complémentaires qu’on ne l’imagine. Leurs accords officiels ou leurs arrangements officieux organisent même un véritable partage de la sécurité publique. Leurs relations complexes sont retracées ici à plusieurs échelles : municipale, cantonale, départementale, nationale et même européenne. Et pour mieux comprendre comment travaillent ensemble les représentants d’une force publique duale, on a porté la même attention aux épisodes routiniers de coopération et aux événements criminels exceptionnels, comme l’affaire Vacher ou la lutte contre la bande à Bonnot.

Parution de Laurent López, La guerre des polices n’a pas eu lieu. Gendarmes et policiers, co-acteurs de la sécurité publique sous la Troisième République (1870-1914), Paris, Presses universitaires de Paris-Sorbonne, collection “Mondes Contemporains”, 2014, 512 p. ISBN 978-2-84050-932-5, 24 €. Parution le 20 juin 2014.

La guerre des polices n’a pas eu lieu. Gendarmes et policiers, co-acteurs de la sécurité publique sous la Troisième République
Tag(s) : #Police - Gendarmerie - Femmes
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