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Folles rumeurs : les nouvelles frontières de l'intox

16/09/2014 - La rumeur est vieille comme le monde. Mais depuis dix ans, pourtant, tout est différent. Sur la toile, elle se propage à la vitesse de la lumière.

Des coulisses du renseignement aux couloirs de l'Assemblée nationale, de la police judiciaire aux milieux financiers ou au monde du spectacle, Matthieu Aron et Franck Cognard se sont intéressés à plus d'une centaine d'affaires. Ils ont interrogé des témoins et des experts, rencontré les victimes souvent en état de sidération. Ils ont retrouvé les premiers échanges, les premières paroles, sur les réseaux sociaux qui en constituent le point d'ancrage. Souvent, ils ont réussi à identifier les auteurs et mis au jour leurs mobiles.

Comment naissent les rumeurs ? Pourquoi le public y croit ou y a cru ? Quelles en sont les conséquences et à qui profitent-elles ? Une mine d'histoires, graves ou légères.

 

Matthieu Aron est directeur de la rédaction de France inter, auteur, scénariste, coauteur de plusieurs documentaires.

Franck Cognard, journaliste à France Inter, est spécialisé dans la couverture des grandes enquêtes criminelles et judiciaires.


  • La revue de presse Pierre Jullien - Le Monde du 26 juin 2014

Tels des détectives, Matthieu Aron et Franck Cognard décortiquent les cas les plus exemplaires, recueillent témoignages et expertises, remontent avec patience les pistes qui les conduisent jusqu'à leurs auteurs. L'expérience vaut le détour : plus de trois ans après les faits, tapez «Patron responsable» dans un moteur de recherche. Vous tomberez sur un certain Eric Dumonpierre, un personnage créé de toutes pièces - «qui n'existe que sur le Web» -, tour à tour construit puis déconstruit par des élèves de Ludovic François, professeur affilié à HEC, «dont le but était de démontrer qu'on pouvait inventer et détruire une e-réputation, à coups d'attaques informationnelles».

 

  • Les courts extraits de livres : 16/09/2014

 

  • Extrait de l'introduction - Il y a toujours eu des rumeurs. Dans les bistrots de village, les cours de récréation, les loges de concierge, les dîners en ville. Autour des lavoirs ou à la corbeille de la Bourse, imprimées dans les gazettes ou chuchotées à l'église. Il y a toujours eu des rumeurs. Qui ont ruiné des réputations, brisé des vies, conduit des «sorcières» au bûcher. Ou simplement alimenté des conversations, excité les honnêtes gens, pimenté les journées de ceux qui épient leurs voisins derrière leurs volets... La rumeur est rarement souriante. Elle est «glauque et grise, insidieuse et sournoise, disait Desproges. Elle glisse entre les doigts comme la muqueuse immonde autour de l'anguille morte».

La rumeur a toujours existé. Socrate, lors de son procès au ive siècle avant Jésus-Christ, se plaignait déjà des «ragots forgés» contre lui, «par jalousie ou malveillance, colportés, comme toujours, par des inconnus y croyant ou faisant semblant d'y croire». Au Moyen Âge, les commères désignaient aux prêtres les «hérétiques». À la fin des années 1960, dans la bonne ville d'Orléans, les femmes craignaient de rentrer dans les cabines d'essayage de magasins tenus par des «Juifs» de peur d'être enlevées par des «réseaux de traite des Blanches»....

La rumeur est vieille comme le monde. Mais depuis dix ans, pourtant, tout est différent. Elle ne se faufile plus comme l'anguille si bien décrite par Desproges. La rumeur a changé d'apparence. À cause d'une bombe à fragmentation nommée internet. La rumeur est devenue un virus qui s'insinue dans tous les interstices de nos sociétés. Sur la toile, les simples commérages comme les campagnes de calomnie, les inoffensives légendes urbaines comme les psychoses collectives les plus dangereuses ont acquis une puissance inégalée et se propagent à la vitesse de la lumière. Par un simple clic, elles atteignent en quelques secondes des milliers, voire des millions, d'individus. Le numérique a décuplé leur nocivité et leur pouvoir de résistance.

On croit les avoir terrassées, mais elles restent tapies au fond des moteurs de recherche. Elles peuvent ressurgir n'importe quand. Elles ne s'arrêtent jamais, traversent les frontières, se jouent des fuseaux horaires. Le plus souvent, avant d'éclater au grand jour, elles échappent à tout ce qui, jusqu'à aujourd'hui, fait nos démocraties : la presse, les élus, les partis, les syndicats, les institutions, l'école... profitant de leur affaiblissement et tirant des forces de leur discrédit.

Désormais, la rumeur n'est plus un épiphénomène, un accident, une poussée de fièvre. Elle fait partie intégrante de nos sociétés modernes. Avant de nous lancer dans cette enquête, nous n'avions pas nous-mêmes mesuré l'étendue de son empire. Et surtout de ses possibilités pour l'avenir. Un futur très proche. Nous y sommes peut-être déjà. Chaque jour ou presque apporte son lot de fausses nouvelles, déversées sur la place du «village mondial». Répétées par un «bouche-à-oreille» qui a pour nom Twitter ou Facebook. Sans nous en rendre compte, par glissements progressifs, nous entrons dans un monde où la limite entre le «vrai» et le «faux» risque d'être de plus en plus floue. L'information y coule à jet continu et la rumeur s'y glisse sans difficulté. Calomnies, mensonges, manipulations, intox, délires en tout genre font désormais partie du fond sonore. Dans un climat de scepticisme généralisé.

Auteur : Matthieu Aron | Franck Cognard

Date de saisie : 16/09/2014

Genre : Documents Essais d'actualité

Editeur : Stock, Paris, France

 

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Tag(s) : #Romans - Essais - Polars - Thrillers
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