En l'espace de quelques mois, de janvier à août 1944, dans toute la France, un grand nombre de personnes, majoritairement des jeunes, furent accusées de terrorisme, jugées et condamnées à mort par des cours martiales, et immédiatement fusillées. D'elles nous ne savions pas grand chose, ni de leurs juges et bourreaux, ni de la juridiction qui avait mis en oeuvre leur mort. Les cours martiales sont pourtant l'arme de répression légale la plus radicale et meurtrière adoptée par le régime de Vichy. Pour expéditives et sauvages qu'elles soient, elles ne relèvent pas du hasard, ne sont pas - comme on le croit - l'oeuvre de quelques miliciens isolés. Au contraire, elles sont au coeur d'un système parfaitement réglementé, gérées de façon administrative et hiérarchique. Elles résultent d'une politique voulue et appliquée pour frapper fort à l'heure des affrontements les plus décisifs avec la Résistance. Comment fonctionnait ce système de répression ? Suscita-t-il des résistances ? Quels étaient ses liens avec la Justice ? Qui étaient les «juges» ? Qui étaient les accusés ? Quel sens l'épisode des cours martiales revêt-il dans l'histoire de Vichy ?
SANSICO Virginie Membre associé au CRHQ - Axe Seconde Guerre mondiale Docteure en histoire
Publications de Virginie SANSICO - CRHQ - CNRS
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