Bien administrées, elles peuvent être la panacée. Mal dirigées, elles peuvent engendrer des « monstres ».
On se demande comment M. Demetz peut recruter un personnel de professeurs, surveillants et agents de toute sorte, offrant les garanties désirables, non seulement pour donner l’instruction à ses sept cents élèves ; non seulement pour maintenir parmi eux l’ordre, la régularité, la discipline ; mais encore pour s’associer à l’idée qui préside à la direction de la colonie...
Colonies pénitentiaires, armes efficaces à ne pas mettre ...
Mettray, première colonie agricole en 1840
(Extrait de l'article paru dans le numéro 4)
Un centre fermé idéal pour enfants délinquants du troisième millénaire ?
Le milieu du XIXe siècle assiste au procès de l'emprisonnement classique, alors seule réponse à la délinquance des enfants de moins de seize ans. Sur le banc des accusés, les conséquences désastreuses d'un système responsable du taux prohibitif de récidive s'élevant à 75%. Pour pallier ce fléau, un établissement d'éducation correctionnelle, à mi-chemin entre école et geôle, est créé dès 1840 ; une initiative privée relayée plus tard par l'État, imposant discipline paternelle et sévère, respect de la hiérarchie, instruction et apprentissage d'un métier. La sanction devient réellement salutaire et profitable aux délinquants.
Mais la Première Guerre mondiale porte un coup fatal à ces établissements, l'asphyxie économique les détournant de leur dessein originel et en faisant des « bagnes d'enfants ». La clef de voûte du redressement moral est en effet peu à peu négligée : compétence et probité des éducateurs. Ainsi dévoyée, l'idée des fondateurs meurt avec la promulgation de la désormais célèbre ordonnance de 1945...