Sortie prochaine d’un roman érotique d’un ami de Criminocorpus :
« Capitaine de Police dans la vie, je ne souhaitais pas me spécialiser dans les polars, j’avais surtout envie d’écrire des romans généraux et de la poésie. C’est la raison pour laquelle je ne fais pas mention de ma profession dans ma biographie, parce que si vous lisez en 4è de couverture qu’un auteur est policier, vous vous attendez légitimement à lire un récit inspiré par ses enquêtes.
Pourtant Laurence Schwalm , mon éditrice, sentait que je devais m’essayer au polar et elle a su me persuader en me faisant écrire ce que je connaissais le mieux, « avec tes tripes ». Elle a vu juste, puisque un de mes thrillers sur le milieu de la délinquance est en cours d’adaptation au cinéma « du crépitement sous les néons ». Laurence sent l’écriture chez ses auteurs et n’hésite pas à les encourager vers un domaine qui pourrait leur convenir. Alors, quand elle m’a demandé « Rémy, fais-moi un roman érotique, un truc classe et dans la suggestion », je me suis lancé excité par la nouveauté. Plusieurs problèmes se sont alors posés à moi: le premier, c’est que je ne sais pas lui dire non, le second c’est que je ne sais rien suggérer, et quant à la classe, je me garderai bien de me prononcer.
Alors j’ai commencé à écrire le démon de la cinquantaine. Comme une évidence et c’est là que le flic reprend ses droits, je suis parti d’une mort suspecte qu’un ami enquêteur avait eu à traiter dans une boite libertine (on ne se refait pas). Commencer le récit avec une soirée dans un bordel clandestin où un homme décède d’une Overdose de Cocaïne et de sexe. La drogue qui été fournie par le personnage principal sera en quelque sorte sa faute originelle, ce qui le plongera dans une dépression coupable. J’ai donc repris mon style de flic cash et sans concession, avec des phrases tendues en quête de fulgurances pour décrire d’amour porno et de mort sans fioriture.
Puis le roman retrace la lente reconstruction du personnage jusqu’à sa renaissance dans les grands espaces, avec la courbe de sa libido en guise d’électrocardiogramme. Je voulais partir du triptyque « sexe drogue et mort » pour vite le refermer et aller vers un roman solaire peuplé de femmes libres, indépendantes et amoureuses, qui ont une gourmandise affirmée pour les bonnes choses et un goût innocent pour la chair, très éloigné de l’idée du péché. Un roman qui certes s’ouvre sur une nuit de souffrance mais qui s’étire ensuite dans une longue période estivale et langoureuse. J’avais à l’idée une poésie de Nietzsche que je cite dans le livre, une chanson de Neil Young « unknown legend », et des scènes de sexe sans pudeur qui régénèrent le personnage dans son désir et son retour à la vie.
Mais comme le héros est un cadre narcissique passablement misogyne, et que j’aime les femmes fortes et indépendantes, il aura un petit chemin de croix en tombant amoureux d’une femme libre. C’est donc un livre qui s’ouvre sur une scène coup de poing réaliste, mais qui devient une romance érotique. Pour mes lecteurs fans (il y en quelques-uns), on croise le personnage qui achèvera la trilogie des veines dans le granite, Alban ainsi que sa sœur Alice, qui dispenseront leurs soins sur le personnage. Le démon de la cinquantaine est un livre tourné vers l’espoir où la gourmandise sexuelle est une vertu régénératrice. En quelques mots, renaître au monde. »
Après avoir fait des études de droit Rémy Lasource est devenu fonctionnaire. Il a travaillé quelques années en banlieue nord de Paris au contact des policiers et magistrats, et vit aujourd’hui en limousin. Edité chez Ex Aequo pour ce 9ème ouvrage, l’auteur fait partie des membres du jury du Prix Zadig de la Nouvelle Policière .
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