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Rémy Lasource : Les enquêtes de Barbicaut, « des romans réalistes, des polars sociaux qui traitent de la grandeur du métier de policier, de leurs états d’âme, de l’abnégation… »

« Policier dans la vie, j’ai voulu avec les enquêtes de Barbicaut faire des romans réalistes, des polars sociaux qui traitent de la grandeur du métier de policier, de leurs états d’âme, de l’abnégation qu’exige leur profession mais aussi de la fatigue qu’elle engendre face à la misère humaine. Les policiers sont des acteurs dans des vies qui basculent, ils interviennent quand rien ne va plus et doivent rétablir un semblant d’ordre et de logique.

Dans la série des Barbicaut on ne trouve pas de cascade ni de coup de feu, et la seule violence qui est abordée est celle que l’on croise au fil des enquêtes. J’en profite pour relater en marge d’une affaire criminelle les petites interventions de police secours du quotidien qui révèlent la solitude des gens. Comment rentre-t-on le soir quand on vient de prendre la plainte d’un enfant violé ? Comment vit-on la découverte d’un infanticide ? Comment se comporte-t-on quand on vient de vous lancer une grenade qui n’a pas explosée ? Et quand le policier râle trop ou s’enferme dans des clichés, le récit se charge de lui remettre les idées en place.

Récemment un lecteur (qui travaille en psychiatrie ) m’a confié l’ambiguïté qu’il ressentait à l’issue du premier Barbicaut barbote en idées noires « ça donne envie de faire flic, mais surtout pas de l’être ».

Quand la cité part en sucette commence quelques semaines avant les émeutes de 2005. Alors que le policier fait face à la montée des tensions dans les cités nord de Paris, il doit fouiller le passé peu glorieux d’un flic retrouvé assassiné, en suivant les traces d’un loup solitaire d’Al Qaïda.

Et en point d’orgue les émeutes de 2005 qui viennent clôturer le livre comme un naufrage social. Il y a beaucoup d’interventions vécues que j’ai romancées dans l’histoire. J’y parle de ces nuits où la colère brûlait les écoles, les librairies municipales pendant que chacun assistait aux feux depuis son balcon, le tout dans une ambiance apocalyptique surréaliste. Je me rappelle des feux de caves qui intoxiquaient les habitants des étages supérieurs qu’il fallait évacuer en urgence. Un camion qui explose alors que les habitants crient de joie comme à un feu de la nuit de la St Jean.

Conçu comme un roman coup de poing sur la détresse et le repli de chaque communauté, morcelée par la misère sociale et l’absence de projet commun, jusqu’au point de non-retour où certains cèdent à la violence gratuite, j’ai voulu faire un récit d’ambiance. Enfin, il y a une dimension poétique pour faire comprendre au lecteur que ce métier vous élève en même temps qu’il vous abime. Il exigera de vous votre générosité, votre empathie, votre patience, de puiser dans votre courage pour ramener un peu de lumière dans des affaires sordides. Parce que les policiers sont des hommes ordinaires dans des situations qui ne le sont pas. A présent c’est à vous de vous faire votre propre opinion. »

« … Dans ma série de polars, les « Barbicaut », il y a beaucoup de souvenirs de police, d’ambiances et de faits divers que j’ai romancés pour donner un goût réaliste au roman, à la limite du docu fiction. Je ne cache rien. Vous évoluez dans un monde de béton et d’asphalte. Parfois il y pousse des fleurs sur le bitume, ces jeunes mal nés qu’on croise le temps de s’attacher à eux dans un univers où les lueurs de la ville sont comme les néons, superficielles, et où la chance d’avoir une vie normale est fragile… »

Pour en savoir plus sur https://criminocorpus.hypotheses.org/50770

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #Romans - Essais - Polars - Thrillers
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