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171 – Portrait du jour : Patrick F. Cavenair, l’auteur du roman « Les démons de l’Elysée »

Marc Renneville, directeur du Clamor et de Criminocorpus

A propos du site : Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice.

Les repères et les outils proposent des données et des instruments d’exploration complémentaires visant à faciliter les études et les recherches.

Nos autres sites : REVUE et le BLOG D’ACTUALITÉS

Philippe Poisson, gestionnaire du carnet criminocorpus, anime la rubrique « Portrait du jour ».

Le carnet criminocorpus est ouvert à un large public au-delà de la seule communauté des chercheurs. Cette rubrique «portrait du jour» permet  de faire connaître d’autres activités croisant l’histoire de la justice à travers le parcours de personne ayant accepté de présenter leur trajectoire professionnelle. On trouvera donc ici des parcours d’historiens, de romanciers , de sociologues, cinéastes, professionnels de la sécurité, etc.  Cette rubrique est animée par Philippe Poisson , membre correspondant du CLAMOR et ancien formateur des personnels à l’ENAP. et l’A.P. La publication du portrait du jour est liée aux bonnes volontés de chacun, nous invitons donc les volontaires à prendre contact avec philippepoisson@hotmail.com – Marc Renneville , directeur du CLAMOR et de Criminocorpus.

Pour son 171ème portrait du jour la rédaction du carnet criminocorpus reçoit avec infiniment de plaisir Patrick F. Cavenair .

Né en 1967 à Paris, il se passionne pour les différentes formes de pouvoir : politique, économique et spirituel. Parallèlement à une carrière de journaliste et de consultant, il a parcouru les lieux les plus mystérieux de France en tentant de comprendre leur symbolique historique et esthétique.

Patrick F. Cavenair publie chez Ramsay : LES DEMONS DE L’ELYSEE , un thriller au sommet de l’Etat.

Dans un bureau de l’Élysée, un proche conseiller du Président est retrouvé empoisonné, mutilé et complètement nu. Le commissaire Marchelieu est discrètement convoqué sur place par Emmanuel Macron. L’enquête est des plus délicates pour ce flic obèse et taciturne, pourtant rompu aux coups tordus. Rien ne doit filtrer dans le palais, et encore moins à l’extérieur… Pourtant, dans ces conditions étouffantes, seul un journaliste peut l’aider à répondre à cette question : pourquoi le meurtrier a-t-il mis en scène son crime en s’inspirant d’un tableau diabolique de Jérôme Bosch ? Une femme inconnue, installée depuis de nombreuses années à l’Élysée, dénonce la sexualité débridée des hommes politiques sous la Ve République. Personne ne la connaît. Pourtant, elle sait tout… même les noms des prochaines victimes empoisonnées.

Chez Ramsay – Collection(s) : Blanche

L’interview de Patrick F Cavenair  réalisé par Christophe Mathos pour les lecteurs de criminocorpus

 Votre roman Les Démons de l’Élysée nous ouvre les portes d’un lieux particulièrement secret de la République. Pourquoi avoir choisi d’y commettre un meurtre ?
 
C’est un pari avec mon éditeur ! En effet, mes deux personnages, le commissaire Marchelieu et le journaliste Ventadour étaient déjà aux prises avec le Ministère de l’Intérieur dans mon précédent roman Fusion froide – en d’autres termes, le sanctuaire de la police ! Il fallait un lieu encore plus mythique et l’Élysée correspondait bien à ce défi. En effet, le palais est gardé jour et nuit par des gendarmes, des CRS et des policiers. Il y a même des Gardes républicains armés dans les couloirs. Le crime y est impossible ! Et pourtant…
 
– Et pourtant, en 1994, François de Grossouvre, le conseiller de Mitterrand, est retrouvé mort dans son bureau, terrassé par une balle.
 
J’ai rencontré l’un des protagonistes de cette affaire, témoin de la stupéfaction qui a saisi le personnel de l’Élysée au moment de cette affaire obscure. Il faut imaginer ce lieu si protégé, aux dorures étincelantes où seul le crépitement des rares appareils photos couvre les bruissements de réunions secrètes, de négociations internationales et de rumeurs d’alcôves. J’ai imaginé un autre événement du même ordre, mais cette fois-ci nous sommes en 2019. Les témoins d’un meurtre à l’Élysée ont quelques minutes pour prendre la bonne décision. Et, visiblement, ils n’ont pas pris la bonne !
 
 Vous retracez avec un réalisme troublant la vie quotidienne au palais de l’Élysée, vous semblez même en connaître les sous-sols sombres, les zones militaires ultra-protégées, un véritable labyrinthe. C’est de l’invention ou c’est vraiment comme ça ?
 
J’ai eu la possibilité de visiter à plusieurs reprises différentes parties de l’hôtel du compte d’Évreux, c’est ainsi qu’il s’appelait autrefois. J’ai également réalisé des entretiens avec des témoins et du personnel de l’Élysée. Enfin, je me suis plongé dans la documentation disponible et dans des plans anciens du « Château » réalisé pour Napoléon III. Je me suis même un jour retrouvé à quatre pattes dans un bureau avec un conseiller d’un Président à soulever des lames de parquet pour identifier un détail très mystérieux de l’Élysée.
 
 Quel Président ?
 
 l’un des trois derniers !
 
 Vous êtes peu bavard sur vos sources…
 
Je ne peux pas tout dire… Mais ce récit conte beaucoup de choses vraies auxquels les journalistes n’ont pas accès. C’est ce qui fait la force du roman.
 
 Compris, on n’en saura pas plus ! Votre thriller donne aussi une image très sexualisée du pouvoir, on y retrouve des protagonistes et des affaires de mœurs assez spéciales dans les allées du pouvoir. L’affaire des photos de Mme Pompidou, l’hôtel new-yorkais quitté précipitamment par Strauss Khan, la mort de Lady Diana et j’en passe. N’avez-vous pas un peu forcé le trait sur les mœurs de nos politiques ?
 
 Il me semble que l’actualité nous révèle suffisamment, et parfois ad nauseam ce qui se passe sous la ceinture des politiques. Mais au-delà du pur fantasme sexuel, il y a chez eux une véritable jouissance à exercer le pouvoir, à s’élever au-dessus de certaines réalités quotidiennes, à prendre des décisions qui marqueront les décennies à venir. Certains hommes ou femmes politiques ont en effet évoqué une forme de libido politique. Les conseillers qui gravitent autour du Président sont également dans des situations hors du commun. Une recommandation, un trait de crayon, un coup de fil peuvent avoir des conséquences heureuses ou terribles pour une personne ou des groupes d’individus. En même temps, la moindre erreur est fatale, le chute peut être très douloureuse.
 
 Votre thriller évoque aussi les trafiquants d’œuvres d’art, un milieu troublant où les montants des vols sont vertigineux. Pourquoi avoir associé la peinture avec la politique ?
 
Je me suis appuyé sur un tableau mythique de Jérôme Bosch exposé au Prado. Dans sa partie centrale, le tableau – peint aux environs de l’an 1500 – évoque une sorte d’Eden ou d’Élysée aux mœurs débridées. Mais la partie droite présente un univers terrible où des monstres fantastiques réduisent les hommes à l’état d’esclaves, ils sont mutilés et torturés. C’est aussi une image du pouvoir : les excès conduisent à une chute dans l’enfer.
 
Merci, Patrick Cavenair, en matière de chute, le roman réserve bien des surprises jusqu’à la fin !
 
Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #Romans - Essais - Polars - Thrillers, #portrait du jour criminocorpus
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