Le Carnet de l’histoire de la justice, des crimes et des …développe la rubrique Portrait du jour – Criminocorpus et ouvre ses pages aux fidèles lecteurs du site.
Pour son 244ème Portrait du jour – Criminocorpus le carnet reçoit Nathalie Cohen, auteure de Modus operandi – Tome 1/ La secte du sepent
Auteure d’un essai remarqué sur la rencontre entre les Juifs, les Grecs et les Romains, passionnée par l’Antiquité et l’histoire des religions, Nathalie Cohen enseigne les lettres classiques, le grec et le latin.
Ecrivain, agrégée des lettres classiques, Nathalie a effectué des recherches en judaïsme hellénistique et en patristique grecque, sans cesser de se pencher sur le monde séfarade dont elle est issue.
Le carnet criminocorpus remercie infiniment l’auteure de nous avoir accordé l’entretien qui suit.
Bienvenue Nathalie sur le très sérieux et discret carnet criminocorpus. Ph P
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Philippe Poisson- Bonjour Nathalie Cohen – Pouvez-vous nous en dire plus sur vous, votre parcours et ce qui oriente votre écriture ?
Nathalie Cohen – J’ai mis du temps à m’autoriser, à m’accorder le droit de déployer un monde et de raconter une histoire. J’ai dû d’abord passer par la réflexion de l’essai, puis je me suis rendu compte que la fiction disait mieux la complexité du monde. Parce que, quand vous racontez une histoire, vous dîtes toujours plus que ce que vous croyez, vous êtes dépassé par vos personnages.
Ph.P. Votre enfance, vie adolescence, votre vie adulte , quelles sont vos influences selon ces époques ?
N.C. Mon enfance s’est déroulée en grande partie dans les livres ; j’étais une gamine un peu différente des autres, pas toujours acceptée dans les groupes. J’ai eu du mal à adopter les codes. Du coup les livres sont devenus mes amis ; d’abord les bibliothèques rose et verte, puis Agatha Christie et les classiques, au fur et à mesure que je grandissais. Le samedi après-midi, j’allais à la bibliothèque municipale de Pantin, où j’habitais, et je faisais le plein de livres dans un grand sac plastique ; après je m’enfermais dans ma chambre et je lisais, tard dans la nuit pendant tout le week-end, jusqu’à la reprise de l’école. Un enfant peut s’enfuir dans les livres ; et, contrairement aux jeux video, ils ne le couperont pas de la réalité et des autres avec lesquels il pourra renouer quand il sera prêt à les affronter. C’est ce qui s’est passé pour moi : à l’adolescence je suis devenue très populaire ! Les autres grandes influences de mon enfance sont le monde gréco-romain rencontré à l’école, le théâtre et la télévision. Dans les années 70/80, la télé proposait des programmes de qualité aux gens : « Au Théâtre ce soir », « Apostrophe » ou « La dernière séance ». J’ai beaucoup appris avec ce média à cette époque où une bonne télé était possible.
Ph.P. Quels sont les auteur(e)s qui ont eu une influence sur vous ?
N.C. Je crois que mon premier contact avec la littérature s’est fait par le genre policier : le Club des cinq, Alice, puis Conan Doyle, Edgar Poe, Agatha Christie, Mary Higgins-Clark…D’abord parce que je voyais mon père en lire, et ensuite parce que l’enquêteur a une volonté d’améliorer le réel, de remédier à l’injustice en trouvant le coupable, en isolant le mal. Son action n’est peut-être qu’une goutte d’eau dans la mer, mais il rencontre ainsi toute notre adhésion de lecteur.
Ensuite il y a eu les textes fondateurs de la culture européenne, La Bible, l’Iliade, l’Odyssée, Hésiode, Eschyle, Sophocle, Euripide etc… jusqu’aux grands mondes

“Polar antique, certes, mais une intrigue digne des thrillers modernes, de l’action, des rebondissements à chaque chapitre. Un récit vivant, très bien écrit, documenté, instruit qui nous montre, au final, que si la technologie a évolué, les humains, eux, sont toujours les mêmes.”
romanesques des XIX et XXèmes siècles crées par Balzac, Zola, Tolstoi ou Proust.
J’aime les classiques : les œuvres qui nous disent ce qui nous arrive mieux que nous ne saurions le faire.
Ph.P. Que souhaitez-vous partager avec les lecteurs ?
N.C. J’aimerai communiquer au lecteur, un enthousiasme, un désir de comprendre la complexité de notre histoire, une curiosité, une indulgence, une empathie pour mes personnages. J’aimerais aussi qu’il s’évade dans cette Rome du premier siècle. Transmettre un monde.
Ph.P. Avez-vous des révélations sur votre prochain ouvrage ?
N.C.Le deuxième volet des aventures de Marcus Tiberius Alexander nous entraînera dans l’univers des trafics d’enfants, un domaine rarement abordé quand on parle de l’Antiquité, alors que c’était affreusement courant. Je vais aussi en dire plus sur le passé de mon personnage, ramené vers son enfance à la faveur de son enquête.
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Le carnet criminocorpus est ouvert à un large public au-delà de la seule communauté des chercheurs. Cette rubrique « portrait du jour » permet de faire connaître d’autres activités croisant l’histoire de la justice à travers le parcours de personne ayant accepté de présenter leur trajectoire professionnelle. On trouvera donc ici des parcours d’historiens, de romanciers , de sociologues, cinéastes, professionnels de la sécurité, etc. Cette rubrique est animée par Philippe Poisson , membre correspondant du CLAMOR et ancien formateur des personnels à l’ENAP. et l’A.P. La publication du portrait du jour est liée aux bonnes volontés de chacun, nous invitons donc les volontaires à prendre contact avec philippepoisson@hotmail.com – Marc Renneville , directeur du CLAMOR et de Criminocorpus.
A propos du site : Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice.
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