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308 – Portrait du jour : Laurence Jardy, la romancière attachée à la Russie et fan de … Murakami

Le Carnet de l’histoire de la justice, des crimes et des … développe la rubrique Portrait du jour – Criminocorpus  et ouvre ses pages aux fidèles lecteurs du site.

Comme un bonheur n’arrive jamais seul avec une belle journée ensoleillée sur le sud-ouest de la France, nous ouvrons les pages du carnet à la romancière Laurence Jardy pour le 308ème Portrait du jour – Criminocorpus.

Laurence est née à Aubusson le 12 décembre 1966. Son attirance pour les livres a commencé très tôt. Les personnages de roman l’ont toujours aidée à étoffer une réalité qu’elle juge trop terne. Elle admire l’écrivain japonais Haruki Murakami. Comme lui, elle pense qu’il existe quelque part des territoires encore vierges si on parvient à poser un regard autre sur ce qui nous entoure. Elle enseigne le français à des collégiens depuis une vingtaine d’années et ne se lasse pas de ces heures de cours qu’elle considère comme de vivifiantes conversations. Elle vit à Saint-Léonard-de-Noblat.

C’est notre ami Yves Carchon , “le romancier séducteur du Lauragais”, auteur de plusieurs polars édités chez Cairn qui a réalisé l’interview de Laurence.

Bienvenue Laurence sur le blog des “aficionados du crime”. Ph. P

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Romancier, nouvelliste, poète, conteur, dramaturge et chroniqueur, Yves Carchon est né en 1948. Il passe son enfance dans le Lyonnais où se forge son goût pour la rêverie et l’écriture. À vingt ans, sac au dos, il découvre l’Afrique. Suivent d’autres voyages. Entre deux périples, il vit de petits boulots. Il écrit pour le théâtre, mais aussi des romans, des chroniques littéraires, des microfictions et se lance dans le polar en 2011. En 2016, il a publié Riquet m’a tuer dans la collection Du noir au Sud aux Editions Cairn. Il vit aujourd’hui dans le Lauragais. Son dernier polar : Le sanctuaire des destins oubliés.

Bonjour Laurence Jardy ! Je suis ravi de vous accueillir sur le  Carnet de l’histoire de la justice, des crimes … et vous remercie d’avoir accepté mon invitation.

Merci à vous de m’offrir l’occasion de m’exprimer

Pour commencer, pouvez-vous nous parler brièvement de votre parcours ?

Bien sûr. J’enseigne le français dans un collège depuis près de 30 ans. Avant de passer le concours, je me suis investie dans un parcours de recherche et ai beaucoup travaillé sur la littérature russe puis la littérature de dissidence.

Quelles étaient vos lectures quand vous étiez enfant, adolescente ?

A mon époque, il n’y avait pas toutes les collections et toute l’offre que nous avons maintenant, je veux dire en littérature jeunesse. Je lisais donc les classiques : Jack London, Alexandre Dumas, Stevenson et en « jeunesse », la Comtesse de Ségur et l’incontournable Club des cinq, série qui a forgé des générations amoureuses d’aventures et d’îles tranquilles.

Comment étiez-vous enfant ?

Je bougeais, je faisais pas mal de sport : foot, course… et puis je passais énormément de temps à rêver et à m’imaginer au centre d’aventures extraordinaires qui souvent se passaient en pleine mer.

Comment passe-t-on de l’enseignement du français à la littérature ? Est-ce aussi évident que ça paraît l’être ?

Quand on a lu, beaucoup lu et de surplus beaucoup étudié sur les ressorts de la littérature, bref, quand on connait les codes, je dirais que ce n’est pas facile de passer de la littérature à l’écriture car on sait pertinemment qu’on n’est pas et qu’on ne sera jamais à la hauteur des grands. C’est comme ça que je le sens. Il faut apprendre à désapprendre pour trouver sa trace. Et puis, n’écouter que sa voix intérieure. Les compliments m’ont fait plaisir au début mais maintenant j’ai compris qu’il fallait fuir tout cela. Beaucoup de personnes fonctionnent à ce carburant et le milieu est source bien souvent de désappointements, de déceptions. Il faut, à mon avis rester seul, ne pas rechercher les alliances et encore moins les amis. Dans cette sphère, l’amitié n’existe pas. On ne peut être que déçu…

Vous connaissez la Russie… Pouvez-vous nous en parler ?

La Russie est un pays auquel je suis très attaché ayant laissé derrière moi, lorsque je suis revenue du Caucase pour un voyage d’étude, un ami dont la loyauté, l’intégrité et la sensibilité m’ont accompagnée tout au long de mes années. Une sorte de roc dans les tempêtes. Je l’ai revu récemment ! En Russie les amis sont fidèles et vrais…

Avez-vous un faible pour les auteurs russes ?

Bien sûr. Dostoïevski surtout avec toutes ses âmes perdues le long de la Neva. Et puis les dissidents, Boulgakov, quelle intelligence ! Ce sont des écrivains dont la vie colle avec ce qu’ils racontent. Ils ne trichent pas.

J’ai lu que vous étiez fan de Murakami…En quoi est-il votre auteur fétiche ?

L’ambiance, la douceur, la façon dont il sait décrire de manière crue et poétique l’amour. Pour moi, c’est un grand artiste. Mon dernier roman en phase d’achèvement se passe au Japon. Je m’y suis rendue deux fois et je suis tombée sous le charme de l’atmosphère étrange qui y règne.

Venons-en à votre dernier livre. …Pouvez-vous nous dire comment il est né ?

Dans Cinquante jours pour mourir , vous croyez être en France, mais vous êtes aussi en Russie. J’interroge sur le monde de l’internet qui peut vous manipuler. J’évoque ce jeu de la Baleine bleue, un jeu de 50 défis qui a sévi en Russie et tenté de venir chez nous. Dans mon roman, on croise des jeunes en mal de vivre et des personnages en quête de leur identité.

La magie de Murakami a-t-elle influé sur votre roman ?

Elle influence surtout le prochain puisque comme dans 1Q84,la secte Aum  y aura un rôle. Et puis, en règle générale, je tente de raisonner comme lui. L’été, chaque jour, je m’astreins à courir 10 Km comme il le fait. Parfois, j’écoute la musique qu’il affectionne aussi…etc…

Avez-vous d’autres passions en dehors de la Littérature, une facette cachée ?

Pour moi, il ne faut pas rester le nez plongé dans les livres, surtout pas. La vie est là qui frappe à notre porte chaque jour et il faut la laisser entrer. La littérature n’est que secondaire. L’essentiel, c’est ce qui se passe dehors. J’aime par-dessus tout les forêts et courir dans les chemins. Par contre, inutile d’essayer de me faire sortir, j’ai du mal avec les salles de spectacle et tout ce qui gravite autour…

Quels sont vos derniers coups de coeur littéraires ?

J’ai adoré Hikikomori de Jeff Backhaus, un premier roman.

Une dernière question que vous auriez aimé qu’on vous pose ?

Je crois avoir déjà répondu à pas mal de choses et encore merci !

Merci Laurence Jardy d’avoir pris le temps de répondre à mes questions. Et longue vie à Cinquante jours pour mourir !

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Philippe Poisson, gestionnaire du carnet criminocorpus, anime la rubrique « Portrait du jour ».

Le carnet criminocorpus est ouvert à un large public au-delà de la seule communauté des chercheurs. Cette rubrique «portrait du jour» permet  de faire connaître d’autres activités croisant l’histoire de la justice à travers le parcours de personne ayant accepté de présenter leur trajectoire professionnelle. On trouvera donc ici des parcours d’historiens, de romanciers , de sociologues, cinéastes, professionnels de la sécurité, etc.  Cette rubrique est animée par Philippe Poisson , membre correspondant du CLAMOR et ancien formateur des personnels à l’ENAP. et l’A.P. La publication du portrait du jour est liée aux bonnes volontés de chacun, nous invitons donc les volontaires à prendre contact avec philippepoisson@hotmail.com – Marc Renneville , directeur du CLAMOR et de Criminocorpus.

Directeur du CLAMOR, Marc Renneville est historien des sciences spécialisé sur les savoirs du crime et du criminel, directeur de recherche au CNRS …

A propos du site : Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice.

Nos autres sites : REVUE et le BLOG D’ACTUALITÉS

Relecture et mise en page Ph. P et S.P.

 

 


Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
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