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Le Carnet de l’histoire de la justice, des crimes et des peines  développe la rubrique Portrait du jour – Criminocorpus  et ouvre ses pages aux fidèles lecteurs du site.

Pour notre 388ème portrait du jour, nous accueillons avec infiniment de plaisir Danielle Thiery.

Danielle THIERY est née en Côte d’Or en 1947. L’ une des premières femmes de la police française à avoir accédé au grade de commissaire divisionnaire, elle a suivi une carrière multiforme, s’intéressant aux mineurs en danger, aux stupéfiants, au proxénétisme, en passant par la police criminelle et la lutte antiterroriste ciblée sur le transport aérien et ferroviaire.

Elle a écrit pour la série télévisée Quai n° 1 (France 2). Elle est l’auteur de nombreux ouvrages : polars, romans policiers jeunesses, documentaires. Elle a été récompensée par plusieurs prix polar à Cognac, prix Exbrayat…

Elle a notamment obtenu le Prix du Quai des Orfèvres 2013 pour son roman Des clous dans le coeur  (Fayard)…

Bienvenue Danielle sur le blog des « aficionados du crime ». Ph P

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Aujourd’hui l’abeille criminelle a l’honneur d’interviewer une reine, non pas des abeilles mais du polar. Mais présente-t-on encore, cette commissaire de police (première femme chef des stups en 72). Aussi première femme commissaire divisionnaire en 94, bref première en tout (même en cuisine, si, si elle fait des tartelettes à tomber !) et surtout première en polars : Danielle Thiéry.

 

 

Née dans les Yvelines en 1971, passionnée d’Histoire, V. Valeix a été membre de la Fondation Napoléon. À la suite d’un déménagement en Normandie, intéressée depuis toujours par l’apiculture (son arrière-grand-père était apiculteur en Auvergne), elle fonde les ruchers d’Audrey. Elle s’engage alors dans le combat contre l’effondrement des colonies, la « malbouffe » et dans l’apithérapie (soins grâce aux produits de la ruche).Elle eut l’honneur d’être amie – et le fournisseur de miel – de sa romancière favorite, Juliette Benzoni, reine du roman historique, malheureusement décédée en 2016. Cette dernière a encouragé ses premiers pas dans l’écriture « apicole »…

Bonjour Danielle, donc la police…Un rêve de petite fille ?

Ah non, pas vraiment ! Les petites filles de ma génération étaient plutôt vouées à tenir leur ménage et à faire des enfants ! Mais j’adorais le polar et j’adorais me faire peur, donc…

Si tu avais dû faire un autre métier, quel aurait-il été ?

J’ai d’abord envisagé d’être couturière, puis maîtresse (d’école !) mais je rêvais d’aventure, alors grand reporter, globe-trotter…

Sophie Duez et Olivier Marchal dans Quai n°1

Tu as aussi été conseillère pour des séries télévisées policières comme Julie Lescaut et Quai N°1, quel était ton rôle exactement ?

J’ai surtout été à l’origine de la création de Quai N°1 , j’ai conçu la « bible » de la série et les personnages. Ensuite, je fournissais pas mal d’histoires compte tenu de mon expérience et j’ai écrit quelques épisodes de cette série qui a duré une bonne dizaine d’années et deux périodes (et des comédiens différents).

Certains flics ne veulent plus entendre parler du métier une fois à la retraite, encore moins écrire du polar, ce n’est pas ton cas. A partir de quand as-tu ressenti l’envie d’écrire ?

J’ai adoré ce métier et je m’y suis éclatée. Certes, avec le temps, ce sont les bons souvenirs qui restent, l’amertume de certains moments difficiles s’estompe mais je reste très liée à la maison police.

J’ai toujours eu envie d’écrire, j’étais « bonne en français » et j’aimais les livres. Pour le polar, c’est venu comme ça, à la faveur de rencontres avec des gens qui m’y ont encouragé. Ainsi Michel Drucker, un ami de 30 ans, qui trouvait que ma vie et mes histoires étaient passionnantes… Mon premier polar a 25 ans, Mauvaise graine 

Penses-tu que tu aurais pu écrire un autre genre ? Du sentimental ou bien quelque chose de très « hot » ?

Non ! Du moins pas sentimental (je ne saurais pas faire, il me faut du sang !) et hot… ma foi, je ne suis pas forcément cliente et je pense que certains font ça très bien… Mais un peu de SF pourquoi pas ? Ça dépend, en fait, j’aime bien garder les pieds sur terre, en général.

Tu effectues également des « Master class », comment ta présence et ta prestation sont-elles reçues dans les collègues et lycées ?

Très bien ! J’ai l’avantage d’avoir une double casquette de flic et d’auteur, ce qui permet de parler des deux métiers et de mettre en perspective l’interaction entre les deux. Ce qui distingue la réalité de la fiction, comment on passe de l’un à l’autre et comment on fait pour qu’une fiction soit à la fois réaliste et pas assommante comme peut l’être une procédure ou un dossier d’enquête.

Tu as eu la gentillesse de collaborer sur le dernier opus de ma série de polars écologiques, en jouant notamment un personnage intégré : ton propre rôle de commissaire consultante. L’éco-polar est encore un « outsider » peu reconnu dans le monde policier, tu ne crains pas de sortir des sentiers battus ?

Rien ne me fait peur dans ce domaine, au contraire. C’est tellement ennuyeux les sentiers battus ! Si cela pose problème c’est plutôt au lecteur qui, lui, n’aime pas les auteurs qui s’égarent… Mais bon, on fait ce qu’on veut, encore, non ?

Quel est ton prochain livre ? Quand sort-il ? Chez qui ?

Ce sera CANNIBALE, aux éditions Syros , le 8 octobre prochain. Il est inscrit dans une collection « jeunes adultes » mais il est écrit comme les livres pour adultes et pour moi, c’’est exactement le même travail et le même challenge.

Tu as obtenu le Prix Quai des Orfèvres 2013, qu’as-tu ressenti ? Plaisir, fierté ? ou bien était-ce dans une certaine continuité ?

PQO 2013, oui. J’en suis évidemment très fière ! C’est, selon certains, le Goncourt du polar… Sans aller jusqu’à cette prétention, c’est un beau prix, symboliquement fort et pas forcément gagné d’avance. Ce qui en fait la particularité et le prix, justement, c’est qu’il est attribué sur manuscrit, anonyme, un élément fondamental car cela exclut tout risque de copinage ou à l’inverse de rejet d’un auteur pour une raison quelconque. Tout le monde a ses chances, à condition de respecter les critères de base, bien sûr.

Je me suis laissé dire que tu avais un joli brin de voix (de soprano) quelle chanson est ta préférée quand tu pousses les vocalises ?

J’adore chanter et j’avais une jolie voix… Disons que je chante juste ! J’aime autant chanter l’opéra que l’Ave Maria ou des chants liturgiques ou encore Christophe, les Paradis perdus… Ou Barbara, Brel, Brassens… Je suis une modeste chanteuse… éclectique !

Qu’est-ce que tu ne supportes pas chez une personne ?

La bêtise, mais plus encore la fourberie. Je suis assez cash et je n’aime pas qu’on me fasse les choses à l’envers… Tout forme de malhonnêteté, en réalité, de mesquinerie, d’intolérance…

Alors Danielle, à quand le polar érotique ?

Chut !!! On en parlera de vive voix !!!

Merci Danielle pour cet échange et aussi pour ce que tu as apporté au T6 Mort d’une bougie .

Ce fut un plaisir !

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Philippe Poisson, gestionnaire du carnet criminocorpus, anime la rubrique « Portrait du jour ».

Le carnet criminocorpus est ouvert à un large public au-delà de la seule communauté des chercheurs. Cette rubrique «portrait du jour» permet  de faire connaître d’autres activités croisant l’histoire de la justice à travers le parcours de personne ayant accepté de présenter leur trajectoire professionnelle. On trouvera donc ici des parcours d’historiens, de romanciers , de sociologues, cinéastes, professionnels de la sécurité, etc.  Cette rubrique est animée par Philippe Poisson, membre correspondant du CLAMOR et ancien formateur des personnels à l’ENAP et l’A.P. La publication du portrait du jour est liée aux bonnes volontés de chacun, nous invitons donc les volontaires à prendre contact avec philippepoisson@hotmail.com – Marc Renneville, directeur du CLAMOR et de Criminocorpus.

Directeur du CLAMOR, Marc Renneville est historien des sciences spécialisé sur les savoirs du crime et du criminel, directeur de recherche au CNRS.

A propos du site : Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice.

Les repères et les outils proposent des données et des instruments d’exploration complémentaires visant à faciliter les études et les recherches.

Nos autres sites : REVUE et le BLOG D’ACTUALITÉS

Relecture S.P. 

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #Police - Gendarmerie - Femmes, #portrait du jour criminocorpus
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