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Dix-huit histoires et autant de petits bonheurs littéraires.
Zozo, qui, sur le chemin de l’école, arrive en retard en classe à cause d’un sentier et d’un pivert trop bavards ;
un percepteur à la vocation frustrée de poète, n’osant déclarer son amour à une belle Italienne ;
Rémy, facétieux facteur, qui livre sans le savoir les lettres de sa femme à son amant ;
le petit Maxime, goitreux à cause d’une salamandre, et rejeté par tout un
village…
Mais aussi un joueur de vielle, un village du nom de Branquignoles, un futur agrégé de mathématiques et tant d’autres, qui peuplent ce savoureux recueil.
Fils d’une servante et d’un ouvrier maçon – il n’a passé que « douze jours de bonheur », le temps d’une permission, avec son père, tombé sur le front de la Somme en septembre 1916, et ne conserve de lui qu’un paletot bleu que sa mère lui taille dans l’uniforme du chasseur alpin – Jean Anglade naît en 1915 à Escoutoux dans le Puy-de-Dôme, près de Thiers. Son oncle juge qu’il est fait pour étudier et l’inscrit au cours élémentaire, le collège des pauvres. Excellent élève, il reçoit une bourse. Il ira à l’Ecole normale d’instituteurs de Clermont-Ferrand.
Les Mauvais Pauvres, Les Convoités, La Combinazione, L’Immeuble Taub, Le Point de suspension… La Foi et la Montagne, dont l’action se situe aux Philippines, reçoit le prix des Libraires en 1962.
A l’époque, Jean Anglade dit se sentir étranger à sa région. Mais à la mort d’Henri Pourrat en 1959, on le presse de succéder au grand écrivain auvergnat. Après beaucoup d’hésitations, Jean Anglade se lance et, s’inspirant de la vie de sa tante Mathilde, il raconte « une histoire simple écrite en vingt-huit jours » : Une pomme oubliée. C’est le succès. L’adaptation télévisée du réalisateur Jean-Paul Carrère, sur un scénario signé Jean Cosmos, reçoit le prix du Festival de Prague.
Jean Anglade va publier en soixante ans une centaine d’ouvrages. Et ce loin des feux de la capitale. Des romans bien sûr, dont la plupart ont été édités aux Presses de la Cité, mais aussi des biographies (Pascal l’insoumis…), des livres d’histoire (La Vie quotidienne des immigrés en France, La Vie quotidienne contemporaine en Italie), des essais, des livres d’humour (il a reçu pour Le Point de suspension le prix de l’Humour noir), des recueils de poésie, des pièces de théâtre, des traductions… Un album illustré, Aux sources de mes jours, raconte son histoire. Il a écrit jusqu’à peu tous les matins, dans son antre, un ancien garage qui lui sert de bureau et de bibliothèque, sur sa machine à écrire. Et publie chaque année un roman inédit. L’année de ses quatre-vingt dix-sept ans, il a participé à un téléfilm, A l’école de ma vie, qui raconte ses jeunes années, de sa naissance à sa première année d’instituteur. Un bel hommage à l’école de la République dans lequel on le voit chanter, raconter et réciter des poèmes en patois thiernois.
Le 18 mars 2015 Jean Anglade fêtait ses cent bougies.
Cent livres pour cent ans.
Et l’éternité pour la littérature.
Jean Anglade nous a quittés en novembre 2017.
Chaque roman de la collection Terres de France aux Presses de la Cité est une invitation au voyage. Voyage au cœur de la passion, celle de nos auteurs dont la plume fait vivre d’extraordinaires destins, celle, aussi, de leurs héros qui, livre après livre, deviennent une part de notre mémoire. Voyage encore au cœur de nos régions, voyage enfin au doux parfum d’antan.
Le succès de la collection Terres de France ne serait pas ce qu’il est sans vous, sans les Amis de Terres de France. Un fabuleux enthousiasme, témoin d’une passion partagée.
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