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Portrait du jour - Beatrice Bourrier, femme, épouse, romancière, juriste, lectrice, étudiante …

Dessin baroque avec le glaive, provient du site d’images gratuites « Pixabay",

image modifiée par 

 

Nouveau portrait du jour : Beatrice Bourrier

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page et reçoit avec infiniment de plaisir  Beatrice Bourrier

Originaire de Montpellier, Béatrice Bourrier s’est fait connaître avec ses nouvelles qui ont été récompensées par le Prix des libraires 1999 et par le Prix de la nouvelle du Conseil Général de l’Ariège (2002). En 2005, elle signe son premier roman Collines au crépuscule (Cheminements, 2005), honoré par le Prix des écrivains régionalistes 2006. En 2014, elle publie Le Berger et son étoile (Lucien Souny), et en 2015 Au défaut de l’épaule (Souny Poche). Tous ses romans nous entraînent au cœur de ce coin de pays qu’elle aime – les Cévennes – qu’elle dépeint finement et dont elle restitue toute la finesse et l’âme. Elle vit à Montpellier...

Bienvenue Béatrice sur le très prisé et discret Culture et justice

 

Interview Béatrice BOURRIER pour Culture et justice

PP : Bonjour Béatrice . Tout d’abord, qui es-tu ?

BB : Difficile question, qui suis-je? Femme, épouse, romancière, juriste, lectrice, étudiante,…

PP: Depuis combien de temps écris-tu?

BB : depuis longtemps, mais publiée depuis 2006 avec mon premier roman « Collines au crépuscule »

PP : Qu’est-ce qui t’a poussé à écrire ?

BB : la voix de mon grand-père qui s’éteignait, les histoires qui sans cesse se racontaient en moi, j’ai d’abord eu l’envie de conter puis de raconter et enfin d’écrire.

PP : Quels sont les genres littéraires que tu abordes dans tes écrits ?

BB : le genre littéraire est souvent difficile à définir (et la liste des genres depuis Aristote n’est jamais close !) ce que je peux dire c’est que ce sont des textes où la terre, le lieu joue un rôle important. L’étiquette régionaliste me dérange un peu car elle limite trop la portée du texte car les sentiments, les émotions qui sont décrits sont universels. En tout cas ce sont des fictions avec des références historiques avérées et des personnages qui s’aiment, se questionnent et évoluent dans leur humanité.

PP : Comment te vient habituellement l’inspiration ?

BB : Je m’assieds à ma table, un mug de thé au jasmin fumant, face à mon jardin, sans bruit, une belle feuille lisse sans quadrillage et une bonne plume puis il n’y a qu’à laisser faire, ça parle, ça raconte, ça invente. Ça pleure, ça vit et ça s’écrit.

PP : Peux-tu nous en dire plus sur tes habitudes d’écriture ?

BB : En bonne juriste je travaille avec un plan, une fiche par personnage et un découpage temps. Je peux démarrer avec un mot, une rime de poésie ou un aïku avec toujours en filigrane le besoin de m’exprimer sur une question qui me taraude sur les rapports humains, la difficulté du lien à l’autre

PP : Peux-tu, en quelques mots, nous retracer ton parcours d’écriture ?

BB : Oui j’ai d’abord eu la chance d’être signé avec « Collines au crépuscule » et la joie incroyable de recevoir mon premier contrat d’édition et mon premier prix littéraire. Puis j’ai mis à l’honneur les Cévennes que j’aime tant et où je vis une partie de l’année dans un vieux mas perdu au milieu des châtaigniers, avec « Au défaut de l’épaule » qui a très bien marché et est ressorti en poche chez les éditions Lucien Souny.

Ensuite la Camargue m’a occupée avec « Le berger et son étoile » et je n’en avais pas fini avec cette terre puisque c’est là aussi que se déroule mon dernier roman « Le pacte de sel ». J’ai aussi écrit des formats courts car c’est une bonne école dans les premiers pas de l’écrivain, moi qui ai un style plutôt riche, poétique sensuel, plein d’odeurs et de couleurs. La nouvelle m’a appris la concision, une écriture plus rythmée, synthétique. Et permis des rencontres magnifiques comme avec les éditions Souffle court qui m’ont honoré du 1er Prix Rencontres Extrêmes Hommage à Marguerite Duras, une aventure magique, ou d’être finaliste du prestigieux Prix Hemingway que les « avocats » du Diable Vauvert décernent chaque année.

PP : S’il y avait un livre que tu as lu et apprécié et dont tu aurais aimé être l’auteur, ce serait lequel ?

A : Colline de Jean Giono qui a été une révélation pour moi dans le travail du style, de la langue gourmande, travaillée, riche et légère. J’y retrouvais les lectures d’Ovide et la méditerranée qui pointait son nez sans la nommer, la Grèce antique et une certaine éternité. Je relis régulièrement les œuvres de Giono et elles m’offrent toujours quelque chose de nouveau. Elles m’ont permis aussi d’avoir de la curiosité pour la poésie et celle de René Char dans ses « feuillets d’Hypnos » est totalement sublime. Le sud est toujours très présent (Char est inséparable de la Provence) comme Marie Rouanet ou Camus dans Noces et Tipasa qui ne quittent pas mon chevet.

PP :Quelle est ton actualité ?

BB : C’est mon dernier roman « Le pacte de sel » sorti aux éditions Lucien Souny est toujours en vente, en librairies, sur commande et sur le site de l’éditeur. Avant le confinement j’ai eu la chance de dédicacer un peu partout cette belle histoire notamment à la foire de Brive et j’espère que 2021 permettra à la formidable fête des livres corrézienne de revenir.

Dans le Pacte de Sel, il s’agit d’une jeune femme prise dans la tourmente d’un évènement peu connu et pourtant dramatique, le massacre des Italiens venus ramasser le sel à Aigues-Mortes en 1893, ou comment les habitats tranquilles d’une bourgade du sud vont assister et pour certains participer à un carnage au nom du travail volé par l’Italien, sur fond de misère et de nationalisme exacerbé qui conduira à la guerre de 1914. C’est aussi un roman d’amour car l’héroïne va rechercher son fiancé italien jusqu’en Italie puis reviendra vers les Cévennes où elle sera mariée contre son gré. Nous la suivrons dans toute ces transformations de la jeune fille passionnée vers la mère et la femme intelligente qui saura prendre les bonnes décisions, lesquelles ? je vous les laisse découvrir !! Et puis, pour 2020 un tout nouveau roman à venir qui s’appuie aussi sur un évènement historique mal connu mettant aux prises deux femmes, deux sœurs mais chut… il est signé mais encore dans les classeurs !!

PP : As-tu un dernier mot?

BB : oui, dans cette période troublée, je dirais à vos lecteurs qu’il faut garder espoir et aller chercher dans les livres ce gros morceau de vie qui nous est pour le moment, confisqué. Soutenons ensemble les libraires et les auteurs car on ne répétera jamais assez combien lire est une fenêtre ouverte sur le monde et les autres. Tentez toujours d’être Heureux, car comme le disait Giono dans le Hussard « la mélancolie fait plus de victimes que le choléra ». Et de ma fenêtre, je vous envoie à tous, mon amitié et mes belles histoires !

 

 

 

Culture et justice rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice. Histoires, romans, portraits du jour, salon de livres... 

Page indépendante sans but lucratif administrée par Philippe Poisson et Camille Lazare, membres de l'association Criminocorpus.

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A propos du site : Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice.

Relecture et mise en page Ph. P et S.P.

 

 

 

 

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
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