Réactualisation portrait du jour sur la page FB "Culture et justice" - En attendant de publier ce portrait dans la nouvelle version "Culture et Justice" de l'association Criminocorpus, nous mettons en ligne celui de Cecilia Castelli en date du 13 août 2020
Aujurd'hui nous accueillons avec infiniment de plaisir Cecilia Castelli
Après une licence de Lettres et l’obtention du CAPES, Cécilia Castelli exerce le métier d’enseignante durant sept ans avant de se reconvertir comme infirmière.
Ex professeur de français dans différents lycées, notamment à Toulon et Lyon, Cécilia Castelli est toujours fonctionnaire mais travaille désormais à l’hôpital public en tant qu’infirmière, à Ajaccio, sa ville d’origine...
Pendant ses études d’infirmière, Cécilia Castelli s’est mise à écrire de la fiction et cela a donné un roman, plein de métamorphoses et de cocasserie, Mollusque, paru en cette rentrée littéraire de janvier 2019 (éditions du Serpent à Plumes).
Portrait de Cécilia réalisé par notre amie Michèle Pedinielli
Bienvenue Cécilia sur le très prisé et discret Culture et justice. Ph. P
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Cecilia Castelli : « Souvent les femmes laissent faire les fils, par amour, mais aussi parce qu’elles espèrent pour eux la lumière. »
La première chose qui frappe chez Cecilia Castelli, outre un visage et une silhouette particulièrement énervants de finesse, c’est l’attention qu’elle porte aux choses et aux gens — ce n’est sans doute pas par hasard qu’elle a choisi d’être infirmière. Alors quand on se lance dans la lecture de son premier livre Mollusque (éditions Le Serpent à Plumes), on pense qu’on va se laisser bercer par une histoire douce. Et on se prend dans la face l’un des romans les plus drôles et les plus déjantés de ces dernières années, en suivant Gérard qui assiste avec angoisse puis horreur à la transformation de son vieux pote Patrice en… mollusque.
Cecilia Castelli sort le 20 août son nouveau roman, Frères Soleil (éditions Le Passage), une histoire entre mer et montagne dans lequel des adolescents se trouvent confrontés à des choix impossibles.
Née en 1968 à Nice, Michèle Pedinielli est « montée à la capitale » pour devenir journaliste puis conceptrice de sites web et community manager.
De retour dans sa ville natale pour retrouver du bleu et du soleil, elle participe au concours de nouvelles policières organisé par le festival Toulouse polars du sud et décroche la troisième place avec « Celle que l’on ne voit pas ».
Sur sa lancée elle écrit le roman policier « Boccanera » qui est édité en 2018 aux éditions de l’Aube. Toujours rédactrice, elle collabore à retronews.fr, le site d’actualités historiques de la BNF...[/caption]
Propos recueillis par Michèle Pedinielli
Un mot d’abord sur Mollusque. D’où est venue cette histoire folle ?
Je me souviens d’un ami qui disait être allergique à l’iode et qui, par conséquent, prétendait ne pas pouvoir se baigner dans la mer. Si évidemment cela semblait absurde, la réflexion m’a beaucoup amusée. J’avais là, même si ce fut des années plus tard, mon point de départ. Et l’envie d’écrire un texte traitant du thème de la métamorphose avec Kafka en tête bien sûr mais aussi Darrieussecq avec son roman à l’écriture faussement naïve, Truismes. C’est alors que m’est venue l’idée du personnage de Gérard, vieux garçon qui passe ses journées à manger des plateaux de fruits de mer avec son ami Patrice, et qui peu à peu va sombrer dans la folie.
Mollusque se passait sur un bord de mer sans nom, Frères Soleil se passe en Corse. Aviez-vous besoin de localiser précisément cette histoire ?
Compte tenu du contexte dans lequel évoluent les personnages de Mollusque, un univers fantasmagorique où tout est possible, je ne souhaitais pas me contraindre avec des lieux précis. Toute l’histoire tourne autour de ce restaurant imaginaire, le Rhino, situé dans un endroit secret au bord de la mer. En revanche, avec Frères Soleil, il était essentiel d’ancrer l’histoire dans une géographie précise, avec ces nombreux allers et retours entre l’île et le continent. La Corse devient alors un personnage à part entière du roman. Avec ses reliefs, ses éclats et son histoire. Elle est le lieu des retrouvailles et des séparations. La terre des vacances. La terre aussi des ancêtres qui errent la nuit sur les routes de montagne. Finalement, c’est peut-être elle le personnage principal du roman.
Frères Soleil est une histoire qui parle d’hommes ?
C’est avant tout l’histoire d’une fratrie, celle de Baptiste et Christophe et de leur cousin Rémi qui les rejoint chaque été sur l’île. On les suit dans leurs jeux d’enfants, pas toujours innocents, au soleil, sur les rochers. Puis plus tard, pendant leur adolescence, période durant laquelle les caractères de chacun s’affirment, où l’on comprend qu’il y aura bientôt des choix à faire, certaines directions à prendre. Mais gravitent aussi autour d’eux, lunaires ou solaires, les mères, les filles, les sœurs, gardiennes de l’île. Elles sont le ciment de la famille. L’écho de l’île. Celles que l’on respecte. Celles qui refusent la violence. Celles qui tolèrent et ouvrent les bras. Mais elles savent aussi se défendre. La vieille tante Maria, que l’on dit sorcière, n’hésite pas à prendre le fusil quand il s’agit de lutter. Elle détient le pouvoir. Souvent en silence. Si les femmes agissent, elles sont peut-être plus redoutables que les hommes. Or, souvent elles laissent faire les fils, par amour, mais aussi parce qu’elles espèrent pour eux la lumière. Simplement le soleil.
Vous avez écrit deux types de romans très différents l’un de l’autre. Qu’est ce qui déclenche l’écriture chez vous ?
Le voyage. Il ne faudrait pas le dire, mais je crois que ça part d’un sentiment très égoïste. Ecrire, c’est vivre l’aventure intérieure, se laisser emporter par une histoire qui nous transporte ailleurs. C’est sans doute pour cela que le plan initial de mes romans ne tient généralement que sur une ou deux pages. J’aime me laisser guider par les personnages qui finissent toujours par me surprendre. Au fil de l’écriture, ce sont eux qui prennent toute la place. J’ai l’impression de les observer, je les écoute, je cherche à comprendre ce qu’ils ont à me dire. Et il faut que ce soit une aventure toujours renouvelée. Je serais très ennuyée si j’écrivais la même chose. Un peu comme dans mon parcours professionnel d’ailleurs. Ensuite, une fois le texte fini, le voyage devient partage. Et c’est aussi là tout l’intérêt. Lorsque le texte trouve ses premiers lecteurs, alors on se rend compte que les personnages vivent en dehors de nous. C’est la seconde étape du voyage qui est tout aussi plaisante. L’acte très intime d’écrire devient alors aventure commune.
Un troisième roman en route ?
J’écris toujours. C’est viscéral. Un nouveau texte très différent, un nouveau défi. On verra bien où il me mène.
Bibliographie :
· Mollusque, éditions Le Serpent à Plumes (Janvier 2019)
· Frères Soleil, éditions Le Passage (sortie 20 août 2020)
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A propos du site : Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice.
Relecture et mise en page Ph. P et S.P.
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