NOUVEAU : Portrait du jour sur la page FB "Culture et justice" - En attendant de publier ce portrait dans la nouvelle version "Culture et Justice" de l'association Criminocorpus, nous mettons en ligne celui de Sandrine Durochat.
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Comme un bonheur n'arrive jamais seul, c'est notre amie Bénédicte Rousset, une autre romancière talentueuse qui assure l'Interview de Sandrine Durochat.
Très jeune, c’est dans l’imprimerie de son père que Bénédicte Rousset a découvert les romans, pièces de théâtre et poèmes rédigés par ses ancêtres, dont un félibre : Gabriel Bernard.
Fille et petite-fille d’institutrices, enseignante dans un collège du Vaucluse, l’auteure perpétue le lien à l’écriture comme une histoire de famille.
Passionnée par les intrigues policières, elle aime puiser son inspiration aussi bien dans les œuvres de Maupassant et Yasmina Khadra, que dans la littérature italienne (Buzzati, Sciascia, Pirandello la fascinent!)...
Bienvenue nobles et belles dames sur le très discret et prisé Culture et Justice" Ph. P et C.L.
"C’est avec un grand honneur et un plaisir non dissimulé que je reçois aujourd’hui Sandrine Durochat pour ses parutions, La Mule suivi d’Uppercuts, aux éditions Lamiroy.
BR : Bonjour Sandrine, quel plaisir de te connaître et de te soumettre à la question !
On peut rappeler qui tu es ? Avocate, grande lectrice de polars (et de tout !), chroniqueuse hors pair sur ta page Alternalivres Noirs, ça fait longtemps que tu écris ?
https://www.facebook.com/Alternalivres-Noirs-342163859660845
SD : Salut ma belle, je suis ravie que tu sois mon interrogatrice pour ce petit jeu de transparence et je remercie Culture et Justice de nous donner l’occasion d’échanger.
Pour faire court, je suis avocate depuis plus de quinze ans dans la Drôme. Ma formation de civiliste me destinait à brasser des montagnes de papier et à rédiger des contrats aussi palpitants qu’un épisode de l’Inspecteur Derrick un samedi soir mais fort heureusement le hasard de la vie m’a projeté dans un cabinet traitant exclusivement du droit pénal. Durant sept ans, j’y ai côtoyé le pire et le meilleur de la nature humaine (coupables, victimes et innocents) avec cette obsession permanente de comprendre les passages à l’acte et les psychologies de chacun d’eux. J’ai crapahuté dans beaucoup de maisons d’arrêts ou de centrales pénitentiaires et dans les tribunaux correctionnels et les cours d’assises du Sud Est de la France. Depuis 2009, je suis installée à mon compte et j’ai gardé cette même curiosité pour mes contemporains.
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En ce qui concerne la lecture, là aussi, tout m’intéresse pour peu que cela me permette d’apprendre ou de comprendre des faits sociétaux ou les cheminements individuels des destins fracassés. Les CDI de mon collège ou lycée, les bibliothèques familiales, les BU et autres groupes de lecture avec mes amis de fac ont souvent été des refuges apaisants pour l’âme et vivifiants pour nourrir mon esprit critique. Je change facilement de registre de lecture sans apriori et je ne m’interdis rien pour peu que les premières pages m’accrochent. Depuis toujours, j’ai une affection particulière pour la poésie, la mythologie et le romantisme littéraire. Je ne résiste pas non plus aux biographies et aux récits historiques ou politiques. La littérature noire m’a beaucoup accompagné durant mes études universitaires. Je m’y suis remise de manière plus boulimique depuis trois ans avec une nette préférence pour les polars américains ou italiens décortiquant les âmes écorchées. J’ai d’ailleurs créé une page Facebook dénommée Alternalivres Noirs afin de faire partager mes lectures. Elle est beaucoup moins alimentée depuis que je me suis remise à écrire il y a quelques mois; les journées ne faisant hélas, que vingt-quatre heures.
BR : Dans ces deux nouvelles, percutantes, très bien construites, ta plume noire est très affûtée ! Est-ce que ton métier d’avocate t’est utile à la construction de tes textes, à leur sujet ? Qu’est-ce qui t’inspire ?
SD : Merci pour le compliment. Je suis ravie que les retours de lecture de La Mule et d’Uppercuts soient si positifs. Il est certain que mon parcours d’avocate et les expériences professionnelles emmagasinées depuis plus de quinze ans constituent un formidable vivier dans lequel je puise pour créer mes personnages et mes fictions noires. Je n’ai publié que deux nouvelles noires mais chaque protagoniste est inspiré d’une rencontre que j’ai pu avoir à un moment donné dans ma vie personnelle ou professionnelle. Ainsi, Sadia, mon héroïne récurrente dans mes deux nouvelles s’inspire librement d’une jeune femme victime d’un réseau de proxénétisme et que j’avais été amenée à défendre à Grenoble. J’ai bien entendu complètement déformé son identité, sa description physique et son comportement pour en faire une combattante dans mes récits. Elle a été mon point de départ pour l’écriture de mes nouvelles et j’espère lui avoir rendu un peu justice à travers ces fictions.
BR : Je te prédis une belle place dans le milieu du polar, parce qu’au-delà de ta plume ciselée et percutante, tu es l’auteure généreuse que les lecteurs aimeront rencontrer. D’ailleurs, quelques mots sur tes premières rencontres de salon littéraire ? Est-ce qu’on peut te voir bientôt en dédicace, malgré la situation sanitaire actuelle ?
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SD : C’est gentil çà ! Je ne cours après aucune place dans le milieu du polar qui est par ailleurs très riche et concurrentiel. Je m’amuse en écrivant des horreurs réelles mais néanmoins très ordinaires dans un contexte urbain ou judiciaire mortifère et j’espère simplement divertir quelques minutes les lecteurs qui me suivent. On verra bien si cela fonctionne ou pas.
J’ai fait quelques salons littéraires (Sang d’encre, Quais du polar, Sang pour Sang, festival de Besançon ou d’Avignon) en tant que lectrice depuis trois ans afin de rencontrer les auteurs que j’avais lus. J’y ai rencontré des personnes chaleureuses, généreuses et souvent très drôles. Cet état d’esprit de ne pas se prendre au sérieux (sauf une ou deux exceptions) et de plaisanter avec les lecteurs me plaît énormément; cela tranche singulièrement avec certains salons ou festival de littérature blanche « prout-prout » où le tirage de gueule semble de rigueur pour paraître crédible.
En tant qu’auteure, je n’ai pu participer qu’à un seul salon, le salon du polar à Bourg Saint Andéol en octobre dernier, la crise sanitaire du Covid étant passé par là. Ce premier salon n’a pas forcément été un exercice facile pour moi. Je préfère souvent la discrétion et j’avais le vague sentiment de ne pas être vraiment légitime. J’espère pouvoir en faire d’autres l’année prochaine. En attendant, je confine comme tout le monde en croisant les doigts pour que la vie sociale et les salons reprennent au printemps 2021.
BR : Des projets pour la suite ? Je me trompe, ou il y a un bon roman dans ton tiroir, qui ne demande qu’à rencontrer son public ?
SD : Deux publications de nouvelles sont à venir. L’une intitulée Vocero, la suite de la Mule et d’Uppercuts qui sera publiée aux éditions Lamiroy en fin d’année 2020. Cette nouvelle noire confrontera mon héroïne à des mafieux corses, des terroristes islamistes et un flic psychopathe. Bref, un programme explosif.
Une autre nouvelle noire devrait également être publiée dans un recueil aux éditions Caïman avec d’autres auteurs, dont toi, ma chère Bénédicte, en février 2021. Ma nouvelle abordera les thèmes de la filiation contrariée, de la vengeance et du snuff movie.
En ce qui concerne le roman, j’ai écrit il y a deux ans un polar que j’ai aussitôt enterré une fois terminé. Il m’a fait office de purge narcissique en quelque sorte quand je me suis remise écrire après une longue pause. Je ne suis pas sûre de vouloir le sortir de son tiroir un jour. On verra bien si je le reprends ou pas.
Plus concrètement, je suis actuellement sur l’écriture d’un manuscrit de polar que j’espère présenter à des maisons d’édition. Je le veux aussi cadencé et noir que mes nouvelles. Mon éditeur actuel, les éditions Lamiroy, m’a également proposé l’écriture d’un recueil plus fouillé articulé autour de mon personnage de Sadia. Bref, je travaille sur ces deux projets que je souhaite achever début 2021.
BR : Grand merci Sandrine, pour ta disponibilité, pour ce temps que tu m’as accordé. Je conseille vivement tes nouvelles, et attends le prochain texte avec impatience !
SD : Merci ma belle pour ta bienveillance et ton sourire, tu es adorable. Moi aussi, j’attends de lire ton prochain roman !"
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Culture et justice rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice. Histoires, romans, portraits du jour, salon de livres...
Page indépendante sans but lucratif administrée par Philippe Poisson et Camille Lazare, membres de l'association Criminocorpus.
https://www.facebook.com/pageculturejustice
A propos du site : Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice.
Relecture et mise en page Ph. P
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Politique éditoriale de la page "Culture et Justice" - Le blog de Philippe Poisson
Le carnet de recherche de Criminocorpus a été créé en 2008 sur la plateforme Hypotheses avec l'objectif de couvrir l'actualité de la recherche en histoire de la justice. Il s'est progressiveme...