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Portrait du jour : Jean-Louis Nogaro, le noir et le polar ...

Dessin baroque avec le glaive, provient du site d’images gratuites « Pixabay",

image modifiée par 

 

NOUVEAU portrait du jour Jean-Louis Nogaro

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page et reçoit avec infiniment de plaisir Jean-Louis Nogaro

Bienvenue  Jean-Louis sur le très discret et prisé Culture et justice Ph.P.

 

Bonjour Jean-Louis Nogaro, quelques mots pour…

Vous présenter, d’abord ?

Je suis quelqu’un qui a fait plein de trucs dans sa vie, divers et variés. Pour certains, j’ai tourné la page ; pratique du demi-fond, entraîneur d'athlétisme, directeur d'école, élu municipal, syndicalistePour d’autres, ça continue : vie de famille, prof des écoles, formateur à l’INSPE (Institut national supérieure du professorat et de l'éducation), rénovation dans le bâtiment, écriture.

Votre rapport au monde de l’écriture, justement ?

C’est très classique, je crois. Deux ingrédients majeurs au départ. Je suis né dans les années soixante et ai vécu 18 ans dans ce que l'on appelle maintenant une zone rurale. Les loisirs, c'était simple : quand il faisait beau, on était dehors. Quand il faisait mauvais, c’était télé le jeudi, puis le mercredi après-midi… et lecture. Chez moi, il y avait beaucoup de livres, dans tous les styles, je n’avais qu’à piocher. L’écriture est venue très vite : je lisais un truc, je voulais en écrire un de la même sorte. Dès l’école primaire, j’ai écrit et dessiné. BD, poésie, roman. Tout ! Sur des cahiers de brouillon. Je n'ai jamais arrêté. Quelques-uns de ces textes ont dépassé le stade du brouillon.

et à celui de l’édition ?

Il a suivi celui de l’écriture : J’avais publié deux polars, dans de chouettes maisons d’édition (Chloé des Lys en Belgique et Ravet-Anceau à Lille) et j’avais trois autres titres qui devaient être publiés, dans trois maisons différentes. Mais... Une a fait faillite, la seconde a décidé d’arrêter la collection dans laquelle le livre devait sortir. Pour la troisième, c'est plus tragique : l'éditeur, avec qui "on s'était entendu » verbalement, est décédé. Bref, effet d'aubaine ou obligation, je suis passé du côté obscur de l’affaire ! Et j'ai donc créé les Editions du Caïman.

Nous en dire plus sur ces Editions du Caïman, que vous avez donc crées il y a un peu plus de 10 ans maintenant ?

L’objectif de départ, au vu de mes petites expériences en tant qu’auteur, étaient simples : une thématique claire – le noir et le polar, la jeunesse pour des livres sociétaux – un diffuseur et un distributeur. Du compte d’éditeur bien entendu. L’idée n'était pas d'en vivre au départ. Onze ans plus tard, l’objectif économique est atteint : on n'en vit toujours pas !

Sinon, parce qu’il n'y a pas que le pognon dans la vie, onze ans donc, et que de belles aventures ! Des rencontres en tous genres, avec des gens (des auteurs, des journalistes, des libraires, des organisateurs de salons, les membres de la fameuse chaîne du livre, des élus et des administratifs en charge du monde du livre et j’en oublie sûrement) et des textes...

Nous dire comment vous traversez cette période pleine de doutes ?

Bon… vous l'aurez compris, crise sanitaire ou pas, le milieu est fragile, économiquement. J’ai lu dans une étude récente que nous serions 7 000 éditeurs en France et que 200 livres sortaient chaque jour. Alors, si vous n'êtes pas adossé à un groupe financier (et ça, on n’en veut pas, donc pas de frustration !) ou si vous n'avez pas de mécène (ça, ça fait un peut rêver : j'ai lu une interview de l'un de nos collègues qui disait avoir "créé sa boîte » avec l’aide d’un donateur à hauteur de 400 000 euros qui ne demandait aucun retour sur investissement et qui ne se mêlait pas de la politique éditoriale ! Bref, si vous avez 400 000 euros à perdre...) vous êtes condamné à vous battre encore un peu plus pour exister. Mais le combat... on aime ça. Et le jeu en vaut la chandelle... Et puis, d’une certaine façon, la littérature que l'on défend est une littérature de combat ! (le noir, le social…)

Et puis… à quelque chose, malheur est bon : Le fait d'être un peu tous coincés chez nous me permet d'assister en visio à une foule de choses qui m'étaient interdites (formations, rencontres…) Ces temps de confinements et de couvre-feux nous aurons permis d'agrandir notre réseau et nos connaissances. Par exemple, je « sors" d'une formation sur la cession de droits à l'étranger. En temps normal, il m'aurait fallu aller à Paris en croisant les doigts pour que ça tombe sur des congés (parce que comme on n’en vit pas, de cette maison d'édition, on travaille tous à côté)

Nous parlez de vos projets et perspectives ?

Oh là là, on en a plein ! Les futures parutions, bien entendu, avec un catalogue 2021 extraordinaire. Le prochain titre, par exemple est un recueil dans le cadre de la collection Noires nouvelles : un ouvrage regroupant 25 auteurs et presque autant de dessinateurs consacré, sous l’angle de la fiction, aux 150 ans de la Commune de Paris (18 mars 1871). Puis plein de polars, dont une très belle signature qui nous rejoint au printemps… (l'art du suspense !)

Mais pas seulement : comme évoqué plus haut, nous cherchons activement à développer notre catalogue existant. Nous sommes en train d'explorer, de nous former, de prendre des contacts pour générer de nouveaux débouchés à nos titres. J’espère pouvoir vous en parler bientôt !

pour conclure ?

Quelle belle aventure, quelles belles rencontres ! Alors, merci à tous ceux qui font que le Caïman est ce qu’il est aujourd'hui, avec des auteurs talentueux et impliqués dans la vie de la maison pour beaucoup d’entre eux. Et une maison d'édition, ce ne sont pas que des auteurs et un éditeur. Grâce à toutes celles et tous ceux qui ne comptent pas leurs heures pour relire, corriger, faire vivre une collection, faire connaître ce que nous faisons, nous sommes comme des caïmans dans l’eau, dans ce milieu parfois marécageux du polar. Alors, ma conclusion sera toute simple : Merci, et… pourvu que ça dure !

 

 

 

Culture et justice rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice. Histoires, romans, portraits du jour, salon de livres... 

Page indépendante sans but lucratif administrée par Philippe Poisson et Camille Lazare, membres de l'association Criminocorpus.

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
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