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Portrait du jour : Michel Winthrop, violoniste hors pair et auteur de romans policiers

Dessin baroque avec le glaive, provient du site d’images gratuites « Pixabay",

image modifiée par 

 

NOUVEAU portrait du jour : Michel Winthrop

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page et reçoit avec infiniment de plaisir Michel Winthrop.

Bienvenue Michel sur le très discret et prisé Culture et justice Ph.P.

L'interwiew est réalisée par notre amie Valérie Valeix.

 

 

C’est un violoniste hors pair qui a connu les plus grands maîtres et fait glisser son archet sur les plus beaux violons. Michel Winthrop est également auteur de romans policiers où il fait la part belle à l’esthétisme. L’Abeille Criminelle a eu le plaisir de passer cet homme aux multiples talents à la question pour Culture et Justice.

Bonjour cher Michel, tu as plusieurs cordes à ton arc : musicien, auteur mais aussi amateur d’antiquités. Raconte-nous.

J’ai mené une carrière de violoniste en même temps que des études d’économie. J’étais professeur d’économie à Paris I pendant 20 ans et menait parallèlement mon activité de violoniste. Mon problème est la multiplicité de mes passions. Quand je ne trouve plus de plaisir dans ce que je fais, je passe à autre chose. La gastronomie, la pêche à la mouche… L’expertise en salle des ventes aujourd’hui, les instruments de musique, violons, archets… Un monde magique. Parallèlement à tout cela, j’ai toujours écrit, une vingtaine de bouquins à ce jour publiés, sur différents sujets, l’économie, la musique, la gastronomie, la pêche à la mouche… et les polars. J’ai besoin d’aller au bout de ce que je fais.

Pourquoi le polar et pas la comédie dramatique ou le roman historique ?

Le polar parce que j’y trouve une liberté et que raconter des histoires que je ne connais pas est un plaisir énorme pour moi. On choisit les personnages, le temps qu’il fait… On crée un univers personnel au gré de mes envies en prenant sans arrêt des chemins de traverse. Je ne sais jamais ce qui va se passer ni comment ça va se finir. En plus, j’essaie toujours de faire découvrir au lecteur un univers que je connais. C’est pourquoi je ne touche pas à l’histoire, je n’en ai qu’un vernis et aucune connaissance réelle. J’aime beaucoup, ne serait-ce que pour comprendre mieux le présent. Pour le reste, je prends du plaisir dans les polars où je mélange émotion, humour, art de vivre. Je dois aussi dire que je déteste les séries télévisées politisées, où les femmes sont généralement faibles, ont des problèmes de conjoint parti, d’argent, ont besoin d’une épaule masculine pour s’épancher… Ce n’est pas l’image que je veux donner des femmes. En plus, tous ces problèmes qui constellent le quotidien polluent l’histoire. J’écris des romans où souvent les lectrices s’identifient à mon héroïne. Le but est précisément de s’évader de la vie réelle, du quotidien.

Tu es un grand amateur de bottes, cela n’est plus un secret pour grand monde ! Pourquoi les bottes plutôt que des mocassins (bicolore comme dans les années 30 !!) ? Les fais-tu faire sur mesure ?

Goût que nous partageons chère Valérie. Je ne pensais pas que ce n’était plus un secret ! Pourquoi les bottes ? Cela remonte à l’adolescence. Et puis mon développement personnel dans la vie m’a imperméabilisé des opinions d’autrui. Envie de vivre comme j’aime avec ce que j’aime, peu m’importe ce que les autres pensent. J’aime les bottes pour leur esthétisme, leur confort, la sensation d’être enveloppé, protégé. Aussi leur sensualité, sensualité du cuir que j’adore. J’en possède bien sûr un certain nombre, dont certaines paires en demi-mesure, finances obligent… J’aime en porter mais j’aime aussi les voir porter par les femmes, les hommes n’en portant plus. Les bottes font partie de ce que les femmes se sont appropriées du vestiaire masculin, elles ont bien fait. Ça a une autre allure que les baskets quand même, à condition qu’elles soient bien entretenues ! Certains y voient un symbole de quelque chose, chacun et chacune son histoire. On peut projeter toutes sortes de fantasmes sur les bottes, cela existe depuis toujours. En ce qui me concerne, je m’en fiche, c’est mon plaisir et on ne peut pas plaire à tout le monde, ce qui d’ailleurs est une philosophie de la vie et de la sagesse, vitale pour un auteur.

Tu es aussi un esthète gourmet qui aime partager tout ce que la vie offre de meilleur…

Je suis un adepte de l’art de vivre comme une forme de résistance à l’ambiance générale. Il y a tellement d’emmerdements dans la vie que l’art de vivre est une compensation par le plaisir. J’aime l’excès, pas tous les jours évidemment. La table est une université, un partage, on y apprend beaucoup grâce au plaisir que l’on offre à ses amis. Je fais la cuisine depuis l’âge de 10 ans, j’aime ça. Cuisiner pour les amis est un de mes plus grands plaisirs. Dénicher des vins merveilleux et peu connus, renouer avec des repas composés de deux entrées… Tout cela n’a rien à voir avec l’argent, un bon pâté de palombe accompagné d’un chiroubles et de pain frais est un luxe incomparable.

Amateur d’Histoire, nous l’avons dit, quelle est ta période favorite ?

Je n’ai pas de période favorite. J’aime quand l’histoire est racontée de manière vivante comme dans les Diamants de Waterloo. J’apprends à travers une histoire, sans effort. Je suis plongé dedans et me régale. Je m’aperçois d’ailleurs à travers ces récits que l’être humain ne change pas. La période napoléonienne est fascinante, d’autant plus que la révolution avait mis la France à genou et à la merci des anglais, et pas seulement.

Tu as eu de belles rencontres que ce soit violon ou livre en main, peux-tu lever le voile sur quelques unes ?

Ce serait trop long, j’ai eu la chance d’en avoir beaucoup. Mon grand-père d’abord, puis Henri Troyat…. Puis quelques professeurs merveilleux qui m’ont marqués, et, dans la domaine musical Arthur Grumiaux, ami de 20 ans, un des plus grands violonistes du 20ème siècle, Nathan Milstein, Ivry Gitlis, Henryk Szeryng, Ruggiero Ricci… et encore bien d’autres desquels j’étais très proche des années durant.

Quel est l’endroit le plus prestigieux où tu as joué ?

Mon souvenir le plus extraordinaire se trouve dans une église proche de Pont Saint Esprit. J’y ai joué le double concerto de Bach pour 2 violons avec Ivry Gitlis et ensuite le cinquième concerto de Mozart sous la direction de Gitlis. Après le concerto, il m’a embrassé en pleurant… Cet endroit est le plus important, le plus prestigieux du monde, il est dans mon cœur à jamais.

Y a t-il un salon ou un lieu qui te fasse rêver pour dédicacer ? Imagines-tu de dédicacer et de jouer dans la foulée ?

Le lieu m’est tout à fait égal s’il y a des gens que j’apprécie. Si tu es là, le lieu sera exceptionnel ! Je ne travaille plus le violon, je joue pour moi sans concert à l’horizon. Je ne voudrais pas jouer devant des gens dans ces conditions. Quand je donnais des concerts, je travaillais au moins 6 à 8 heures par jour, maintenant je joue 30 mn ou une heure maxi.

As-tu un auteur préféré ? Et un musicien ?

J’en ai beaucoup. En vrac, Balzac, Simenon, Troyat, Blixen, Conan Doyle, Vincenot, Tesson… Et Schubert, Beethoven, Brahms, Smetana, Dvorak…

Tu es également cavalier, montes-tu toujours ?

Je ne suis pas cavalier et ne l’ai jamais été contrairement à ce que mon goût pour les bottes pourrait laisser penser. Un des seuls regrets dans ma vie. J’ai du choisir entre l’équitation qui est un sport dangereux, et les concerts, le choix s’est imposé rapidement. Mais j’aime regarder des cavaliers évoluer, j’ai beaucoup appris pour le violon en regardant des reprises notamment la décontraction musculaire, la concentration, la tenue, l’économie de gestes… Et aussi et toujours le plaisir qui est très communicatif pour ne pas dire contagieux.

Ton plat de référence ?

Quand c’est bon, il n’y a pas meilleur ! Les sardines grillées au feu de bois, les rougets barbet au four au beurre rouille… Le civet de lièvre pour lequel je traverserais la France !

Quelle valeur est à tes yeux la plus importante ?

Le cœur, avoir du cœur, voilà la plus importante des valeurs. Après, l’honnêteté, en tout.

Merci cher Michel de cet échange qui permettra de te découvrir.

 

 

 

Culture et justice rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice. Histoires, romans, portraits du jour, salon de livres... 

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A propos du site : Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice.

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Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
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