Tout commence par une lettre au président de la République adressée par Etienne Poussergues, un élu local, magistrat à la retraite, qui lance un véritable défi au chef de l'État en lui rappelant la situation désastreuse de la justice et des prisons françaises.
Étienne Poussergues est convoqué à l'Élysée pour exposer son projet de réforme. Le Président relève le défi qui lui a été lancé dans le courrier. Il charge l'élu local de formuler des propositions précises pour réformer la justice pénale.
Pris dans l'engrenage du pouvoir, maltraité par les cabinets ministériels, Étienne joue des coudes et trouve peu à peu une place de choix qui lui permet avec son équipe de formuler un projet convainquant.
Profitant de sa notoriété naissante, il initie et développe en parallèle un nouveau courant politique qui connaît un succès rapide dans le pays.
Résistera-t-il aux pressions ? Gardera-t-il la confiance de ce Président dont il ne partage pas la plupart des idées ? Combien de temps pourra-t-il mener de front une réforme et en même temps un projet politique nouveau ?
René Pagis, successivement officier de gendarmerie, juge d'instruction, juge des enfants et procureur de la République, a acquis une connaissance approfondie des rouages de la Justice ce qui lui confère ainsi une légitimité d'analyse reconnu..;
Éditeur : RAMSAY LITTERAT (09/03/2021)
Portrait du jour : René Pagis, parcours « d’un enfant de la République » 6 JUILLET 2018
René Pagis, successivement officier de gendarmerie, juge d’instruction, juge des enfants et procureur de la République, a acquis une connaissance approfondie des rouages de la Justice ce qui lui confère ainsi une légitimité d’analyse reconnue.
Aujourd’hui nous recevons pour le trentième Portrait du jour – Criminocorpus René Pagis, ancien officier de gendarmerie et magistrat, auteur entre autres du Dans la salle des pas perdus et Tout le monde en prison
Merci monsieur Pagis de la rapidité avec laquelle vous avez répondu à nos sollicitations pour la réalisation du portrait du jour. Très cordialement. La rédaction du carnet criminocorpus. Ph.P.
"… Sur son nuage, il s'évade et écrit. Il n'a pas besoin de penser. Certes, son esprit est confus mais les mots lui viennent pourtant comme au fil de l'eau. Il lui suffit de tendre son stylo pour les recueillir et les poser sur le papier…(Le Chant Clair des Sirènes, éditions Marivole, René Pagis)
Vingt deux années passées dans les rangs de la Gendarmerie de simple gendarme à officier supérieur, puis vingt deux années dans la magistrature, juge d'instruction, juge des enfants et enfin procureur dans plusieurs départements du centre de la France (Lozère, Haute-Loire, Puy de Dôme…) une vie bien remplie, avec peu de place pour rêver et écrire. Pourtant pour ce fils d'agriculteurs du Cantal, aîné d'une fratrie de quatre enfants, il y a toujours eu ce jardin secret… écrire et qui sait un jour peut-être publier et être lu ! Alors… à l'image de Jacques, le personnage de son dernier roman il s'est souvent évadé et a écrit, les mots lui sont venus et il a tendu son stylo pour les recueillir et les poser sur le papier….
Ce n'est qu'en 2014, lorsqu'il fait valoir ses droits à la retraite à l'âge de 66 ans, qu'il remet de l'ordre dans ses projets épistolaires.
En 1971, à 23 ans, après un stage d'élève gendarme à Saint Astier (24), il franchit le seuil de sa première brigade à Menat dans le Puy de Dôme. Très vite, malgré un simple niveau de seconde inaboutie, il se voit confier des responsabilités par la hiérarchie de la Gendarmerie. Adjoint à Manzat (63) de 1974 à 1976, il apprend vite ; ainsi, il n'a pas encore 27 ans quand il est nommé chef de brigade à Jaligny dans l'Allier où il fera la rencontre de l'écrivain René Fallet personnage haut en couleur, peu attiré par l'uniforme. Pourtant, lecteur assidu de l'auteur talentueux de la trilogie amoureuse, René Pagis opiniâtre réussit à établir un contact presque sympathique ! Il est fier aujourd'hui de montrer une lettre reconnaissante d'Agathe Fallet, veuve de l'écrivain qui a lu l'évocation de cette rencontre dans « La salle des pas perdus » publié en 2017 par René Pagis.
Il continue sa carrière à Pierrefort dans le Cantal où il prépare le concours d'entrée à l'école des officiers de Melun. Deux années scolaires de formation militaire, juridique et générale difficiles avec une remise à niveau inespérée, notamment jusqu'à l'obtention d'une licence en droit et le voilà de nouveau sur le terrain. Privas dans l'Ardèche, la découverte de la sécurité nucléaire à la centrale de Cruas… puis La Bourboule dans le Puy de Dôme et les problèmes spécifiques du secours en montagne et enfin Riom et sa Cour d'Appel ! Avec le grade de Commandant !… ces postes d'officier sont autant d'étapes d'approche de sa future carrière de magistrat.
Il est intégré en 1992 comme juge d'instruction à Tarascon dans les Bouches du Rhône ou les cadavres se succèdent… Il revient dans son pays d'origine plus apaisé en 1995 à Aurillac où il occupe successivement les postes de juge d'Instruction et de Juge des enfants. Cette fonction nouvelle est pour lui une exceptionnelle remise en cause qui le marque et le passionne. En 2003, il devient magistrat du parquet, vice-procureur à Rodez puis procureur de la Lozère à Mende en 2007 et enfin procureur de la Haute-Loire au Puy en Velay de 2010 à 2013. Enfin, il termine sa carrière au poste d'adjoint au procureur de Clermont Ferrand.
Lors de son passage à la tête du Parquet de la Haute-Loire, il est marqué par une terrible affaire criminelle au Chambon sur Lignon. Un élève du collège Cévenol a assassiné une camarade de classe dans les bois qui bordent l'établissement. S'appuyant sur une centaine de gendarmes, René Pagis vivra trois jours difficiles sur le terrain. L'accompagnement des parents de la victime à qui il devra apprendre la terrible découverte du corps de leur fille, la personnalité de l'auteur présumé peu coopératif, la recherche du corps sur un terrain difficile et enfin la présence constante et insistante de près d'une centaine de journalistes, occupant le terrain, ont constitué les ingrédients d'une expérience professionnelle marquante. René Pagis reviendra longuement sur cette affaire dans un de ses livres
« Dans la salle des pas perdus ». Jacques Pradel l'invitera en direct sur RTL pour en parler, la télévision nationale et régionale ainsi que la presse écrite multiplieront les évocations. Enfin, la famille lui exprimera sa reconnaissance pour la pudeur avec laquelle il a traité l'affaire.
Remise en question, reconversion professionnelle, expérience, rencontres enrichissantes ont caractérisé ce parcours qu'un journaliste du quotidien « La Montagne » a qualifié de parcours « d'un enfant de la République »
A partir de 2014, René Pagis qui a compensé sa hantise de la retraite par un mandat d'adjoint aux affaires sociales à la ville d'Aurillac se met à écrire de façon plus soutenue.
Dans un premier temps il met en forme un premier roman « Un dernier rêve pour la nuit » publié en 2016 par les éditions du bord du Lot. Il met en scène un vieux juge appelé à négocier avec un preneur d'otage qui n'a confiance qu'en lui. Ils se sont connus lorsque le magistrat était juge des enfants. René Pagis se souvient avoir occupé un tel poste et multiplie les réflexions sur la fonction et le sentiment d'impuissance face aux échecs de certains parcours de mineurs. Très autobiographique, ce premier livre s'avère encourageant et est salué dans la presse locale.
En 2017, Les éditions De Borée publient « Dans la salle des pas perdus » un recueil de souvenirs, d'anecdotes toutes réellement vécues dans la Gendarmerie puis dans la magistrature. René Pagis insiste, il ne s'agit pas de mémoires mais de « moments » qui ont pour ambition de distraire, d'informer et de montrer l'humanisme des gendarmes et des magistrats. Certaines anecdotes sont légères sans prétention, amusantes même, d'autres plus graves, plus douloureuses comme l'affaire « Agnès » du Chambon sur Lignon évoquée ci-dessus. La presse salue ce livre qui connaît un certain succès.
Toujours en 2017 dans un court pamphlet « Tout le monde en prison » (Editions de la Flandonnière), René Pagis, exaspéré par le manque de propositions des politiques de tous horizons pour la justice, un monde auquel il reste très attaché, pousse un cri d'indignation ; manque de moyens, danger des prisons… Il va jusqu'à formuler des propositions originales et osées.
En 2018, René Pagis publie aux éditions Marivoles «Le chant clair des sirènes » un roman par lequel il souhaite faire simplement œuvre de création en prenant quelques distances avec son parcours professionnel et ses souvenirs personnels. Ce roman ni tout à fait policier, ni autobiographique, est surtout un moment de plaisir d'écrire. Il est arrivé comme un bon moment, l'auteur l'a subi et a découvert chaque jour les péripéties de son personnage. Un homme à la retraite, faible, lâche même, qui finit par fuir son propre destin en partant « tout droit devant ». Il a bien du mal à reprendre la maîtrise de sa vie et au gré de rencontres peu banales (y compris d'une sirène ..) il vit des moments forts mais se met gravement en danger. Les retours des lecteurs, des blogs littéraires et des journalistes sont flatteurs et encourageants.
René Pagis a donc repris la plume pour un cinquième livre !….
Du képi à la robe, de la robe à l'écharpe et du rêve à l'écriture ainsi s'écrit le trajet animé de la vie de René Pagis qui espère à bientôt 70 ans enrichir encore son destin."
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