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Nouveau portrait du jour Virginie Lloyd
Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page et reçoit avec infiniment de plaisir Virginie Lloyd.
Bienvenue Virginie sur le très discret et prisé Culture justice.
Entrevue avec Frank Leduc
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Chère Virginie, je suis plus que ravi de réaliser ton portrait pour la page de Culture et justice.
Pour commencer et pour ceux qui ne connaissent pas encore, est-ce que tu peux te présenter ?
Je suis juste une nana qui aime écrire et apprendre. Petite, je lisais les vieux bouquins qu’on dénichait à Emmaüs (des classiques comme Shakespeare, Musset, Hugo…). Enfant, je croyais que tous les écrivains étaient morts et enterrés au Père-Lachaise, autant dire que devenir auteure n’était pas ma vocation !
Après des études de Lettres, je suis devenue Reporter. Aujourd’hui, vingt ans plus tard, je me consacre à l’écriture.
Comment passe-t-on du journalisme de terrain à l’écriture de romans ?
Je crois que tout simplement, je suis fan d’imaginaire, de possibles, de recherches et de vérité. Auteurs et journalistes utilisent les mêmes ingrédients. Ce qui est chouette dans le processus d’écriture, c’est qu’il nous fait vivre des tas de sensations et nous sort de notre zone de confort. Il remet en cause nos a priori, notre culture, nos connaissances et nous pousse à nous dépasser. J’aime travailler le cœur à l’ouvrage et je crois que le métier d’auteure me va très bien pour ça. J’ai l’impression qu’il faut suer comme un personnage de Steinbeck pour apprécier ce que l’on vient d’écrire. Alors, j’écris à fond et j’adore ça ! Parfois, écrire est bien plus crevant que courir caméra à l’épaule ! lol.
Je rajouterai juste, Victor Hugo disait : « Savoir, penser, rêver. Tout est là ». Je crois que reporter et auteur, c’est un peu tout ça à la fois. Donc, voili-voilà !
Comment te définirais-tu en tant que femme, maman, écrivaine ?
Je suis une fille qui a grandi dans les années 80, j’ai une culture télé et j’ai grandi entre humour décalé et pensées populaires. Alors, la femme que je suis aujourd’hui, se sent un peu décalée par rapport à ce que nous “propose” notre société. En résumé, je suis has been ! Et j’assume… finalement.
Maman ?
Oui, maman heureuse du joyeux bordel qui grandit sous ses yeux. Plus tard, j’aimerais être une mamie qui déchire !
Écrivain ?
Oui. À fond ! J’adore mon job. J’aime cette indépendance, cette liberté, cette énergie qui part de rien et qui devient histoire. Je me trouve chanceuse d’exercer un tel métier. Je me vois bien faire ça toute ma vie…
Pour avoir dédicacé plusieurs fois en ta compagnie, j’ai remarqué que tu avais des échanges très directs, rapidement personnels, avec tes lecteurs, des petites attentions, des goodies en rapport avec tes univers, est-ce que c’est important pour toi ce partage ?
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Oh ! Tu as l’œil vif ! lol. Oui, pour moi, le métier d’auteur, c’est écrire pour partager ! Sans lecteurs, nous ne sommes rien. Nous, auteurs, créons des histoires pour nos lecteurs et nos lecteurs en créent de nouvelles pour nous. Et c’est grandiose ! Des goodies ? Oui, j’adore gâter mes lecteurs et les surprendre. Je suis l’aînée de 7 enfants, j’ai grandi dans le partage, le DIY (do it yourself) et les grandes tablées où tout le monde parle en même temps ! Alors quand un lecteur arrive à mon stand ! Bam ! Je l’invite à table, à me raconter sa vie, ses rêves et ça fait un bien fou !
Lorsqu’on te lit, l’une des choses qui surprend c’est la diversité de tes univers. J’ai beau chercher des points communs entre « Quitte à tuer autant le faire dans l’ordre » et « La valse des éphémères », hormis que j’ai beaucoup aimé les deux, ce n’est pas évident. Comment naissent tes romans ?
Je ne sais pas trop comment ils naissent, mais je sais qu’ils me surprennent toujours. La plupart du temps c’est une phrase au hasard ou un fait divers qui attisent ma curiosité. Quelque chose se passe dans ma tête (et il serait trop dangereux de s’y glisser tellement y a du monde là-dedans !) et hop ! j’écris. Ce que j’aime, c’est aller vers des sujets ou des univers que je ne maîtrise pas. La curiosité et la soif d’apprendre priment avant tout. Finalement, je crois que je suis une élève qui n’a jamais quitté les bancs de l’école.
Tes personnages sont-ils inspirés par tes expériences, ou bien est-ce que tu es dans l’imaginaire pur ?
Il y a toujours un peu de nous dans nos écrits. Et c’est ça qui est cool. On répare nos erreurs, on sublime nos peurs ou nos réussites. On réécrit des bouts de vies. Celles qui nous appartiennent et celles des autres. Ces gens que l’on croise et qui nous inspirent. C’est tellement trippant de jouer avec les destins !
J’imagine que le temps de construction de tes intrigues est très important. Est-ce que tu peux nous expliquer comment tu travailles ?
Alors, au début, tout part d’une anecdote ou d’un fait divers. Je ne me dis jamais « tiens ! je vais écrire sur ce thème ». Non, c’est un détail, un mot, une situation qui déclenchent l’histoire. Ensuite, j’ai le titre du roman en tête ! Avant même d’écrire ! Je sais c’est bizarre mais c’est comme si je devais baptiser mon histoire avant de l’écrire. Il me faut aussi les prénoms des personnages principaux. Puis vient le temps de ce que j’appelle « le bordel cérébral ». Pendant de longues semaines, je pense au récit, aux personnages, aux scènes. Je n’écris rien. Je me concentre juste sur mes recherches (lectures ciblées, essais, archives, interviews, repérages sur place…). Puis une fois que j’ai bien potassé ! BAM ! j’écris. Chaque matin à partir de 5h, le cœur à l’ouvrage et la plume fraîche ! Au bout de trois mois grosso modo, je termine le roman. Je n’écris pas de 1er jet, puis corrige, réécris un 2ème jet, recorrige, laisse reposer le récit etc., comme le font la plupart de mes confrères. Non, lorsque je pose les mots sur mon fichier Word, je les tatoue une bonne fois pour toute. Le lendemain, je relis ce que j’ai écris la veille, modifie si besoin et hop ! je passe à la suite. Finalement ça se résume par : six mois de gamberge et trois mois d’écriture.
Lorsque tu écris, as-tu des rituels ? un lieu précis, une mascotte, des heures prolifiques, des produits stupéfiants… ? Comment ça se passe ?
Ma cam, c’est ma verveine et la poésie ! Elles coulent dans mes veines ! Chaque matin, je m’enivre de leur parfum. Routine ? Oui ! J’écris uniquement le matin. Le soir, impossible, je suis devant Netflix en mode mollusque.
J’adore écrire entourée de vieux bouquins qui puent le bibliothécaire célibataire, tu sais, le genre de mec à porter un gilet tricoté par môman, à parler à ses plantes et à écouter du Glenn Miller) . Ça met tout de suite dans l’ambiance. Entourée de livres anciens, j’ai l’impression d’appartenir à une ligue secrète. (Oui, je sais, ça craint ! lol).
Je n’ai pas de mascotte mais des petits outils que j’aime bien. Mes post-it, mes crayons quatre couleurs, une pyrite que je tripote tout le temps, et des trucs à bouffer.
Et puis, j’écris en musique, le casque vissé sur les oreilles.
Dans ton dernier roman, La valse des éphémères, tu nous plonges en 1900 en partie durant l’exposition universelle, sur un sujet lourd de notre histoire récente ; les rafles d’enfants. Est-ce qu’il s’agit d’un sujet particulier pour toi ?
C’est un sujet que je ne connaissais pas. Je suis tombée par hasard sur les prisons pour enfants (une tempête aux USA avait dévasté une forêt et avait révélé la présence d’un cimetière d’enfants). Ça m’a choquée, j’ai cherché plus d’infos et je n’ai plus lâché le sujet. Je devais écrire sur ces gosses. Ces enfants, ceux de notre beau pays de la liberté, maltraités par notre justice prédatrice et oubliés de nos livres d’Histoire.
Et maintenant quels sont tes futurs projets ? Je me suis laissé dire, dans les milieux autorisés, qu’une nouveauté était imminente ?
Tu sais tout, toi ! lol
Oui ! je suis en train d’écrire un roman : Mon cœur, ce John Doe.
Je n’en dis pas plus. Ça mijote, ça mijote !
Merci infiniment, Chère Virginie de t’être prêtée avec moi au jeu de l’entretien. J’invite tous ceux qui veulent passer de bons et enrichissants moments à se plonger dans tes superbes romans, et notamment dans La Valse des Éphémères, qui est un de mes gros coups de cœur 2021.
Savoir qu’un de mes romans est un coup de cœur de l’incroyable auteur que tu es, c’est un bonheur sans nom ! Tu n’imagines pas !
Merci à toi pour ces questions, pour ce temps partagé. Merci à Philippe pour avoir proposé cette interview portait !
Yihaaaaa !
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