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Nouveau portrait du jour Nelly Burglin Razik

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs  et reçoit avec infiniment de plaisir Nelly Burglin Razik

Aujourd’hui Valérie Valeix alias l’Abeille Policière passe sur le grill Nelly Burglin Razik, la petite libellule littéraire familière des salons du livre, en particulier policiers.

Bienvenue Nelly sur le très prisé et discret Culture et justice

Née dans les Yvelines en 1971, passionnée d'Histoire, V. Valeix a été membre de la Fondation Napoléon. À la suite d'un déménagement en Normandie, intéressée depuis toujours par l'apiculture (son arrière-grand-père était apiculteur en Auvergne), elle fonde les ruchers d'Audrey. Elle s'engage alors dans le combat contre l'effondrement des colonies, la "malbouffe" et dans l'apithérapie (soins grâce aux produits de la ruche).

Elle eut l'honneur d'être amie - et le fournisseur de miel - de sa romancière favorite, Juliette Benzoni, reine du roman historique, malheureusement décédée en 2016. Cette dernière a encouragé ses premiers pas dans l'écriture "apicole".

Valerie Valeix a reçu le 16 octobre 2021 à l’hôtel de ville de Fontainebleau le prix Premier Empire, pour « les diamants de Waterloo », prix attribué à un roman portant sur l’époque napoléonienne et décerné dans le cadre de l’association des « Villes impériales ». Le prix lui a été remis par Jean Tulard.

 

Interview réalisée par notre amie Valérie Valeix, l'abeille criminelle préférée de Culture et justice.

Mais qui est-elle Nelly Burglin Razik ?

Bonjour Nelly, comme je l’ai mentionné en préambule, qui ne connaît pas ta silhouette fine comme une libellule dans les salons ? Mais quel est ton parcours avant ton arrivée en milieu littéraire ?

Merci pour la comparaison. Je suis lyonnaise d’adoption depuis 2009. Mes racines familiales se partagent entre la Lorraine, les Vosges et l’Alsace.

J’ai un parcours assez atypique puisqu’avant de tomber dans le chaudron de l’édition et du polar, j’ai été chargée de clientèle dans un grand groupe bancaire pendant près d’un quart de siècle.

Tu travailles maintenant aux éditions du Loir, depuis quand et quelles y sont tes fonctions ?

J’ai commencé à collaborer avec les Editions du Loir en octobre 2019. Cela fait donc tout juste deux ans.

L’éventail de mes activités s’est élargi au fil des mois. Principalement, je gère les inscriptions en salons et les dédicaces en librairies, en concertation permanente avec l’éditrice, je participe également au choix des 1e de couverture, je finalise les textes des 4e de couverture, je crée des affiches pour annoncer les dates de chaque auteur sur les réseaux sociaux, je collabore aussi parfois au travail de conseil dans la réécriture des manuscrits et il m’arrive ponctuellement de donner mon avis sur certains textes.

Comment es-tu arrivée au Loir ?

J’ai envie de dire « presque par hasard ». Etant agent d’un auteur auto-édité qui m’avait confié la mission de lui trouver une maison d’édition, j’étais donc entrée en contact avec les Editions du Loir afin de leur présenter cet auteur. Le contact ayant été positif, je l’ai ensuite accompagné dans ses démarches jusqu’à la finalisation du contrat. C’est à cette étape que l’éditrice m’a dit que mon profil l’intéressait énormément pour gérer les salons et les dédicaces de ses auteurs.

Sortant tout juste d’une expérience plutôt pernicieuse avec une maison d’édition étrangère, j’ai accepté avec enthousiasme ce nouveau partenariat avec une jeune structure dont l’intégrité et l’enthousiasme me correspondaient parfaitement. Et deux ans plus tard, malgré des conditions sanitaires ayant complètement plombé la chaîne du livre, l’enthousiasme est intact…

J’ajoute pour compléter ce tableau professionnel que je suis également agent freelance.

Tu es également chroniqueuse ?

J’ai effectivement tenu un blog pendant quelques mois pour mes retours de lecture. J’ai malheureusement dû l’abandonner faute de temps à lui consacrer. Par contre, je fais des interviews d’auteurs et je suis modératrice de tables rondes depuis environ trois ans.

Mais aussi auteure, d’une nouvelle au moins ?

« Auteure » est vraiment un bien grand mot en ce qui concerne ma très modeste contribution au monde de l’écriture. J’ai écrit une nouvelle dans le cadre d’un collectif d’auteurs destiné à financer un salon polar cet automne.

J’ai beaucoup aimé passer de l’autre côté de la page pour donner vie à des personnages et à leur monde imaginaire. Ce côté démiurge est très excitant.

As-tu envie d’aller plus loin en écriture ?

Complètement ! J’ai été surprise et ravie d’avoir de très bons retours sur cette nouvelle. Plusieurs personnes (dont un éditeur) m’ont conseillé de la développer en roman afin d’optimiser l’approche psychologique de mes personnages.

La gestation est en cours. Si quelqu’un connaît la recette pour démultiplier ses heures dans une journée, j’achète !

Quel est ton genre littéraire préféré ?

Je n’utilise pas vraiment le mot « genre » car il met trop d’étiquettes sur les romans.

Les codes d’écriture ont tellement évolué depuis quelques années que les catégories « littérature blanche » ou « polar » ou « thriller » ont tendance à se brasser les unes les autres, et tant mieux. Je lis sans œillères, aussi bien des romans historiques que des polars ou des feel-good. C’est récent pour les feel-good. Une auteure bordelaise que je ne nommerai pas en est la responsable. Elle se reconnaîtra. Ce qui m’importe c’est la capacité de l’auteur à m’emporter dans son imaginaire.

On te voit très souvent en salons, tu as une passion pour ce genre de manifestations ?

Oui, j’adore ça. Je suis dans ma bulle sur un salon. Que ce soit à titre professionnel ou comme simple lectrice, j’apprécie énormément ces échanges avec les auteurs qui nous expliquent, nous racontent, nous transmettent leur amour des mots et nous parlent de leurs personnages comment s’ils étaient réels. Sur certains salons, on se sent véritablement en famille, aussi bien parmi les auteurs que les lecteurs ou les bloggeurs. Certains sont devenus de véritables amis, que je commence doucement à revoir après 18 mois de claustration. Autant vous dire que ma frénésie de salons n’est pas près de s’arrêter.

Parle-nous de tes plus belles rencontres ?

 

 Nelly Burglin Razik et le romancier Gérard Coquet

On a quatre heures ?

Le choix est cornélien. Toutes mes rencontres avec les auteurs sont belles puisque c’est moi qui les déclenche.

Je vais en citer deux. Le hasard fait qu’elles se sont produites sur le même salon, au Lavandou, en 2017.

La première c’est ma rencontre, la seule malheureusement, avec Fabrice Pichon, qui manque toujours autant dans le monde du polar. Il était malade, amaigri, conscient de la fin qui était proche, et pourtant, il y avait une force et une volonté phénoménales qui émanaient de lui ce jour-là. Je regrette énormément de ne pas l’avoir rencontré plus tôt.

La seconde est beaucoup plus drôle puisqu’il s’agit d’une blague que j’ai faite à Jacques Saussey sur ce même salon.

Jacques était en retard à son stand. Son train ou son avion, peu importe, n’était pas arrivé dans les temps. J’étais venue dès l’ouverture à 14h mais, à 16h, point de Jacques en vue. Je voyais les lecteurs qui passaient et repassaient devant ses livres. J’entendais ses voisins de plume, Xavier-Marie Bonnot et Nicolas Lebel, expliquer à chacun d’eux que Jacques allait bientôt arriver. Et soudain, j’ai encore du mal à m’expliquer ce qui a provoqué le déclic, je suis passée derrière le stand de Jacques, j’ai accroché son badge sur mon t-shirt et j’ai affiché aux passants mon plus beau sourire vendeur (ne pas oublier que j’avais déjà à l’époque 25 ans de commercial en milieu bancaire en stock). Il me faut tout de même préciser que j’avais lu tous les romans de l’auteur et que, en ayant déjà moult fois discuté avec lui, je gérais plutôt pas mal les contextes de leur écriture.

Il arriva donc ce qui était prévisible : les visiteurs commencèrent à s’arrêter devant le stand (j’ai failli écrire « mon stand ») et à me poser des questions. Auxquelles je répondais sans faillir, sous le regard hilare de mes deux voisins.

Le manège durait depuis une bonne demi-heure lorsqu’un lecteur, intrigué par la divergence entre mon aspect et le nom sur le badge, me demanda tout à coup : « Vous êtes qui par rapport à Jacques Saussey » ?

C’est à ce moment que j’ai véritablement réalisé que nous étions plusieurs dans ma tête, car une voix que je ne connaissais pas répondit alors avec un naturel bluffant : « Je suis sa jumelle de plume ! »

Nullement perturbé par ma réponse, le visiteur me tendit alors le roman qu’il avait emprunté sur le stand (le dernier paru, un grand format) en me disant qu’il le prenait et en me signifiant par-là qu’il souhaitait une dédicace.

Autant vous dire que ma tête pivota subitement sur 360° afin de vérifier si, par miracle, Jacques n’était pas arrivé.

Et c’est alors que je l’aperçus, adossé à un barnum à quelques mètres de moi, plié de rire en me voyant faire le job à son stand.

Grand seigneur, il m’invita à rester quelques minutes avec lui en doublon, le temps pour moi de lui rendre son badge et d’immortaliser ce moment magique.

Y a-t-il un auteur ou une romancière que tu rêves de rencontrer ?

Encore une fois, c’est très limitatif de ne donner qu’un seul nom. Il y en a tellement.

Je dirais Ken Follett pour la manière dont il parcourt la grande Histoire tout en nous racontant des tranches de vie d’hommes et de femmes ordinaires.

J’ajouterais Patricia Cornwell, dans un tout autre domaine, pour son approche absolument incroyable de la médecine légale dans ses romans. Je me régale de ses descriptions d’autopsie.

Tu as fait le salon policier de Templemars de Gilles Guillon où tu as donné ta première « papote d’auteur » ( j’ai eu de la chance j’ ai été ta première « papote ») comment ça s’est fait ?

Alors, comme évoqué plus haut, ce n’était pas ma première papote à proprement parler puisque je fais des interviews d’auteurs en salon ou en librairie depuis maintenant trois ans.

Par contre, à Templemars, où je venais pour la première fois, c’était effectivement mon premier café littéraire… et notre première papote de filles « ensemble » par la même occasion.

Ça s’est fait de manière assez imprévue puisque c’est Guillaume, un des co-organisateurs du salon, qui devait normalement gérer ce premier café litt’. Malheureusement, un impondérable professionnel l’a rendu indisponible toute la matinée. Gilles m’a donc demandé quelques jours plus tôt si je souhaitais faire cette intervention avec toi. Vous imaginez tous ma réponse !

Gilles m’ayant réquisitionnée ensuite pour les quatre papotes suivantes, j’ai officié sur les cafés littéraires de Templemars tout l’après-midi… pour mon plus grand plaisir.

Gilles, si tu me lis, on transforme l’intérim en CDI pour 2022 si tu le souhaites.

Quelle est ta valeur préférée ?

La cohérence.

Dans les mots, dans les actes, dans les cœurs.

Merci ma petite libellule littéraire.

Merci beaucoup à toi, petite abeille policière.

 

A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."

 Relecture et mise en page Ph.P et S.P.

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
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