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Réactualisation du portrait du jour de Christian Laborie du 22 novembre 2019
Conformément à la politique éditoriale élaborée le 21 octobre 2020, nous republions les portraits du jour criminocorpus sur la page Culture et justice
Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs et reçoit avec infiniment de plaisir Christian Laborie
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Christian Laborie est un écrivain français. Après des études d'histoire-géographie et une maîtrise de géographie rurale, il a enseigné dans le Pas de Calais pendant six ans, successivement au lycée de Carvin et au collège de Billy-Montigny, puis il s'est installé dans le Gard en 1978.
Ses deux premiers romans, "Les Naufragés du déluge", et "Dieu est toujours quelque part" (édité depuis sous le titre "Le Brouillard de l’aube") ont été récompensés en 1997 et 1998 par une médaille d’argent et une médaille d’or de l’Académie internationale de Lutèce (Paris).
Il a écrit plusieurs romans dont l’"Arbre à palabres" qui a obtenu le troisième prix d’Arts et Lettres de France de Bordeaux et la médaille de bronze de la ville de Toulouse en 2000. En 2001, il a été lauréat, pour ce même roman, du Prix Découverte décerné par la Poste-France Télécom, et du Prix Mémoire d’Oc décerné par la CRAM de Midi Pyrénées en 2004, pour "Le Chemin des Larmes".
Auteur de roman régionaliste, il connaît un vif succès, avec: "L’Arbre à pain" (2003), "Le Chemin des Larmes " (2004), "L’Arbre d’or" (2007), " Les sarments de la colère " (2009), "Les hauts de bellecoste" (2011), "La promesse à Elise " (2017). Christian Laborie a obtenu le Cabri d’Or 2013 pour "Les rives blanches "...
Pour Culture et justice, c'est notre amie Clarisse Enaudeau, directrice de la collection Terres de France aux Presses de la cité, qui a réalisé l' interview ci-dessous...
Bienvenue Christian sur le très prisé et discret Culture et justice
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Interview réalisée par Clarisse Enaudeau , directrice de la collection Terres de France aux Presses de la cité.
Originaire du Nord de la France, vous êtes depuis des années un véritable cévenol. De fait, votre univers d’écrivain s’est imprégné de la culture locale que vous avez pleinement faite vôtre. Pouvez-vous revenir sur cette « acclimatation » ?
Je suis installé dans les Cévennes depuis maintenant plus de quarante ans. J’y vis, j’y ai fondé mon foyer, je m’y suis enraciné à la manière d’un lierre qui marcotte là où il étend ses racines. De ce fait, actuellement je me sens plus Cévenol que Nordiste. Le Nord demeure la terre de mes ancêtres paternels, la Belgique même, mais je n’y suis plus beaucoup attaché. Par la famille de ma femme, qui est une vraie Cévenole, protestante de surcroît, je me suis immédiatement senti immergé dans cette culture faite de résilience, de fierté et de goût pour la liberté – la liberté de conscience d’abord. J’ai découvert grâce à elle, ce qui fait l’âme des Cévennes, leurs gens, leurs coutumes, leurs croyances et leurs superstitions. Puis, par moi-même, je suis allé à la rencontre des autres, qui m’ont appris ce qu’était leur Cévenne, au singulier comme le disait Jean-Pierre Chabrol. J’y ai tiré ma source d’inspiration principale. Les Cévennes offrent à ceux qui s’en donnent la peine des sujets de roman très variés. Je ne me suis pas privé d’en traiter de très nombreux.
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Vous fûtes professeur d’histoire-géographie. Comment votre métier a-t-il influé sur vos choix d’écriture, notamment votre prédilection pour la saga ? Un peu à l’instar d’un Zola avec les Rougon-Macquart…
J’ai enseigné l’histoire-géographie toute ma vie. Je crois que cela se perçoit dans mes romans qui sont toujours teintés d’Histoire. Celle-ci constitue l’actualité des personnages que je crée. La géographie me guide pour les descriptions des lieux où se déroulent les actions de mes romans. Je distille avec parcimonie les détails historiques et géographiques, car il ne faut pas tomber dans l’excès et se montrer trop didactique. Les histoires de famille correspondent bien à cet aspect du roman ancré dans l’Histoire, puisque l’on y traite souvent une période assez longue, sur plusieurs générations. Ce goût pour la saga, comme l’on dit aujourd’hui, m’est sans doute venu par la lecture de Zola et de sa longue série des Rougon-Macquart. Mais pas seulement. Plus jeune, j’avais une prédilection pour les grandes fresques romanesques comme celles d’Alexandre Dumas et de Stendhal qui a été le premier écrivain qui m’a donné le goût de la lecture.
La fiction, le romanesque ne sont-ils pas d’excellents vecteurs pour donner à comprendre notre passé, notre Histoire ? Comme le disait Marx « Ceux qui ne connaissent pas leur histoire sont condamnés à la revivre »… Être écrivain est-ce aussi pour vous un devoir de mémoire ?
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Pour moi, un roman doit d’abord inviter à rêver. C’est avant tout une belle histoire. Mais en tant qu’historien de formation, j’aime que, lorsque le lecteur a tourné la dernière page du roman, il ait appris quelque chose qui va lui rester en mémoire, plus que la simple romance qui constitue cependant l’essentiel du roman. En ce sens, oui, la fiction est un excellent vecteur pour donner à comprendre notre passé, notre histoire. Ce n’est pas prétentieux de ma part d’affirmer que les romans régionaux en général sont un peu le patrimoine de nos régions, en ce sens qu’ils concourent à la mémoire collective. Mais je n’affirmerai pas qu’être écrivain est un devoir de mémoire. Je laisse libre chacun d’apprécier son propre rôle vis-à-vis de l’écriture. Certains sont des écrivains engagés, d’autres des conteurs, d’autres de grands imaginatifs qui aiment donner des frissons à leurs lecteurs, d’autres enfin peuvent concourir à la pérennité de notre passé. Je m’inscris dans ces derniers, car je crois effectivement comme le disait Marx et comme vous le rappelez à juste titre : « Ceux qui ne connaissent pas leur histoire sont condamnés à la revivre. »
Enfin, que pensez-vous des éternels clivages de la littérature de genre (terroir, polar, …) ? Comment vous situez-vous par rapport à ceux-ci ? Vous semblez être un défenseur de la belle et bonne littérature populaire à l’écoute de ses nombreux lecteurs…
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Un grand débat d’aujourd’hui parmi les écrivains est le clivage des romanciers en catégories. Certains appartiendraient à la littérature générale, d’autres aux auteurs à suspens, d’autres aux auteurs régionaux pour ne pas utiliser le terme de « Terroir ». Ces classements ont le don de m’exaspérer. Pour moi, il n’y a qu’une seule littérature. Je reconnais que les libraires et les bibliothécaires sont parfois amenés à classifier les romans afin d’orienter leurs lecteurs. Mais il faudrait éviter de coller une étiquette sur chacun d’entre nous. Je ne nie pas mon appartenance et j’apprécie lorsque mes romans touchent des lecteurs peu habitués à lire. Les histoires que nous, écrivains dits régionaux, racontons s’inscrivent dans la littérature populaire au même titre que les romans à suspens, polars, thrillers, etc. Je remarque d’ailleurs que ce sont les romans les plus lus et que notre lectorat va croissant. Malgré cela, notre littérature populaire n’a pas l’attirance des médias qui semblent bouder ce que nous écrivons. N’oublions pas que Jean Carrière a obtenu le prix Goncourt 1972 avec son merveilleux roman « L’Épervier de Maheux » qui se déroule au creux des Cévennes profondes ! Je pourrai encore citer d’autres excellents écrivains qui ont donné leurs lettres de noblesse à la littérature régionale, Claude Michelet, Jean Giono, Pagnol et même, au XIXe siècle, George Sand, Balzac, Flaubert. Pour conclure je dirais que ce qui fait notre spécificité c’est d’être à la portée de tous, mais, comme je le répète souvent devant mes lecteurs : le plus grand compliment que vous pouvez me faire, c’est de me dire que mes romans sont faciles à lire, mais ne pensez pas qu’il soit facile de les écrire, car ils demandent beaucoup de travail afin de les mettre à la portée de tous.
Interview réalisée par Clarisse Enaudeau , directrice de la collection Terres de France aux Presses de la cité.
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Dans un avenir proche, le climat est déréglé et des trombes d’eau se déversent sur la Terre. Dans leur mas isolé des Cévennes, Simon, Lise et leurs deux enfants, piégés par les flots, organisent leur survie.
2060. Loin du tumulte des grandes cités, Simon, son épouse Lise et leurs deux enfants, attachants et débrouillards, vivent heureux dans leur mas niché au pied des Cévennes, au plus près de la nature. Mais le dérèglement climatique ayant poursuivi son œuvre, la terre souffre au plus profond de ses entrailles. Arrive enfin la pluie tant espérée, mais qui se fait de plus en plus forte et inquiétante. L’eau monte, partout, des villes jusqu’à ces montagnes isolées. Piégés dans leur mas, Simon et les siens s’organisent face aux périls : invasion de rats, torrents ravageurs, pénurie de vivres… Coupés d’un monde qui a sombré dans le chaos, bravant la violence des éléments, comment parviendront-ils à sauver leur vie ?
Collection : Terres de France
Date de parution : 03/02/2022
Culture et justice rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice. Histoires, romans, portraits du jour, salon de livres... Page indépendante sans but lucratif administrée par Philippe Poisson et Camille Lazare, membres de l'association Criminocorpus.
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A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."
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Politique éditoriale de la page "Culture et Justice" - Le blog de Philippe Poisson
Le carnet de recherche de Criminocorpus a été créé en 2008 sur la plateforme Hypotheses avec l'objectif de couvrir l'actualité de la recherche en histoire de la justice. Il s'est progressiveme...
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