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Stéphane Capot,directeur des A.D. du Lot-et-Garonne, Isabelle Brunet et Marie Cuchi  ont présenté la grande collecte des archives 14-18.PHOTO F. S.- Au temps de la Première Guerre mondiale - Juin 2018

Réactualisation du portrait du jour de Isabelle Brunet du 19 octobre 2018

Conformément à la politique éditoriale élaborée le 21 octobre 2020, nous republions les portraits du jour criminocorpus sur la page Culture et justice

Isabelle Brunet, directrice adjointe aux Archives Départementales du Lot-et-Garonne

Le pédagogue Jules Payot disait : "La suprême élégance se confond avec la suprême simplicité". Cette phrase résume à elle seule ce que j'ai retenu de ma collaboration avec Isabelle du temps de mes visites aux Archives Départementales à Agen... Qu’est ce que c’est attirant, une solide culture qu’on étale pas, variée et pas encombrante, qui montre juste qu’on est une fenêtre ouverte sur le monde ! Chez Isabelle alors ça, c’est carrément "l’Arme Fatale"...

Bienvenue Isabelle sur le très discret et prisé Culture et justice

"C’est au travers de leurs archives que j’ai été confrontée aux mondes judiciaire et pénitentiaire, et en ai découvert une certaine réalité, voilà comment ….

Je faisais mes études d’histoire à Lyon et m’interrogeais alors sur mon avenir. Une immersion dans l’univers des Archives départementales du Rhône lors d’une recherche de sujet de mémoire en décida. Ce fut un coup de foudre …. Ou presque.

Il se trouvait qu’il existait alors à Lyon une formation tout à fait adaptée sous la forme d’un DESS pour lequel je m’empressais de postuler. Me voilà embarquée dans un monde qui pour beaucoup rime avec poussière et vieux papiers, mais qui permet une relation très intime avec nos sources historiques primaires, et se révèle passionnant et d’une richesse infinie dès qu’on met le nez dedans !

Mais je ne connaissais pas encore les archives pénitentiaires. Ce fut fait lors d’un stage effectué dans ledit service des archives dans le cadre de ma formation, quand on me demanda de procéder au classement de la sous-série 1 Y, qui correspond aux archives produites par la préfecture du Rhône de 1800 à 1940 relatives aux établissements pénitentiaires du département. Ce fut la plongée dans un univers inconnu, malgré une approche très administrative et un certain recul du temps qui en estompe quelque peu les réalités humaines.

Ce travail de classement fut couplé à la visite d’établissements de détention alors en fonction pour peu d’années encore, soit les prisons Saint-Paul et Saint-Joseph, situées alors dans le quartier sud de Perrache.

Les prisons Saint-Paul et Saint-Joseph dataient du XIXe s. La prison Saint-Joseph, construite par Louis Pierre Baltard entre 1827 et 1831, était conçue sur un plan orthogonal pavillonnaire en peigne, issu de l'architecture hospitalière. La prison Saint-Paul, construite entre 1860 et 1865 par Antonin Louvier, architecte départemental du Rhône, était organisée sur un système de bâtiments rayonnants autour d'une rotonde centrale de surveillance surmontée d'une chapelle. Surpeuplées et devenues vétustes au cours du XXe s., elles sont désaffectées en 2009, et reconverties en campus pour l’université catholique de Lyon.

Je ne peux parler que de sidération, quand j’entrevis un univers dont j’ignorais tout, mais qui a ses règles et un fonctionnement propre. Cette visite, faite en compagnie du conservateur des Archives Georges Cuer, m’a définitivement marquée.

J’ai pu reconduire un tel travail de classement lorsque j’ai été nommée comme archiviste dans le département de Lot-et-Garonne. Là, j’ai pu traiter l’ensemble des archives des établissements pénitentiaires du département, autant les archives de la préfecture que celles des établissements pénitentiaires eux-mêmes.

A chaque département sa spécificité ; en Lot-et-Garonne, c’était Eysses qui fut une maison d’éducation surveillée, colonie correctionnelle de 1895 à 1940. On trouve notamment dans les fonds les dossiers des pupilles qui ont fréquenté l’établissement. Le papier permet alors de retracer des parcours de vie, du pauvre enfant abandonné volant pour survivre à l’enfant placé là par mesure de correction paternelle car il était désobéissant ou à la véritable fripouille récidiviste. Car les archives sont des miroirs de la vie ...

 http://www.cg47.org/archives/recherche/Serie_Y/YREPERT1.pdf

Une autre spécificité du Lot-et-Garonne est d’être le lieu d’implantation depuis l’été 2000 de l’École nationale d’administration pénitentiaire. Or il existe à l’ENAP une direction de la recherche très active, incarnée tout d’abord par Marc-Renneville et Philippe Poisson, puis par Jean Michel Armand, Jacques Garçon et Jean-François Alonzo, sous la direction actuelle de Paul Mbanzoulou

Cette proximité géographique a permis de faire naître une belle collaboration qui a conduit à des rencontres tout aussi belles et qui s’est incarnée dans une revue appelée Le Lien, qui existe depuis 2005 (avec des périodicités diverses) et dont le but est d’explorer l’histoire de la justice et des établissements pénitentiaires de Lot-et-Garonne à travers la présentation et l’exploitation de ressources archivistiques originales conservées par les Archives départementales de Lot-et-Garonne.

Cette publication existe toujours et si vous avez envie de la découvrir ou d’en consulter les derniers numéros …" Isabelle Brunet

 

A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."

 Relecture et mise en page Ph.P et S.P.

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
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