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Nouveau portrait du jour Thierry Bonneau

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page et reçoit avec infiniment de plaisir Thierry Bonneau

Officier supérieur de gendarmerie, Thierry Bonneau a servi en métropole, dans les territoires d’outre-mer et en Afrique. Il vient de passer quatre ans au Cameroun, en tant qu’attaché de sécurité intérieure à l’ambassade de France à Yaoundé. Il est, depuis peu, à la retraite, avec le grade de colonel.

Bienvenue Thierry sur sur le blog des Aficionados du crime. Culture et justice

 

Q : Thierry Bonneau, pouvez-vous, en quelques mots, vous présenter à nos lecteurs ?

R : Je suis un jeune retraité, de 61 ans, de la Gendarmerie Nationale, dont j’ai quitté le service actif avec le grade de colonel. Je vis maintenant avec mon épouse dans le Lot-et-Garonne.

Q : Votre premier roman se déroule au Cameroun : quelle en est la genèse et quelles sont les relations que vous entretenez avec ce pays ?

R : Le Cameroun est un pays que je connais bien pour y avoir vécu pendant quatre ans. De 2016 à 2020 j’y ai occupé le poste d’Attaché de Sécurité Intérieure (ASI), auprès de l’Ambassade de France à Yaoundé. De par mes fonctions j’ai fréquenté les principaux acteurs de la sécurité au Cameroun et j’ai eu à connaitre de nombreux évènements sensibles impliquant, ou non, des ressortissants français. Les personnages et les situations rencontrés me semblaient tellement incroyables que j’ai pensé les consigner par écrit. Petit à petit je me suis pris au jeu de l’écriture et mon récit s’est transformé en roman.

Q : Le titre « Wahala » fait d’abord penser aux vikings. Pouvez-vous nous l’expliquer ?

R : Effectivement on pourrait confondre avec le Valhalla, paradis des vikings. Wahala est un mot de pidgin. Le pidgin est un créole anglophone parlé au Nigéria et dans une partie du Cameroun. Wahala signifie « peine, malheur, terreur ».

Q : Tout un programme ! Justement, la description que vous faites du Cameroun est particulièrement sombre et sans concession. Pouvez-vous vous en expliquer ?

R : Chaque pays a des côtés sombres et d’autres plus plaisants. Du fait de mes fonctions, j’ai davantage fréquenté les commissariats de police que les salles des fêtes ! Il est cependant tout à fait possible d’écrire sur le Cameroun un livre plein de bons sentiments, de rires et de cœurs roses, mais il ne s’appellera pas Wahala ! Mon Wahala est à l’image du Cameroun que j’ai connu : les camerounais ne se font pas de concession entre eux, ce n’est pas pour en faire aux étrangers et encore moins à l’ancien colon français !

Q : Que raconte Wahala ?

R : C’est l’histoire d’un jeune ingénieur français qui vient travailler au sein d’une ONG au Cameroun. Dès son arrivée il sera confronté à certaines réalités du pays et devra être secouru par l’attaché de sécurité intérieure français. Le régime camerounais, quelque peu paranoïaque, imaginera à tort qu’il est compromis avec les opposants politiques et n’aura de cesse de le persécuter. Il partira tout de même dans l’ouest du pays, accompagné d’une avocate camerounaise, à la recherche de son adjoint disparu. Son périple prend alors une tout autre tournure et nul doute qu’il aura droit à sa part de Wahala. Il s’agit au fond d’un voyage initiatique au cours duquel il découvrira des aspects totalement méconnus de la société camerounaise. Il sortira profondément changé de cette épreuve.

Q : Vous abordez des sujets tout à fait étonnants, comme la magie, par exemple.

R : La question n’est pas de savoir si l’on croit, ou non, à la magie. La question est de bien comprendre que les camerounais y croient tous, plus ou moins. Si l’on n’accepte pas ce fait on passera à côté de l’essentiel du Cameroun. Et il est inutile de rire sous cape : combien de personnes en France évitent de passer sous une échelle ou jouent au loto les vendredi 13 ?

Q : Vous abordez également le sujet d’une guerre de sécession qui aurait lieu dans l’ouest du Cameroun. Comment expliquez-vous que la presse internationale ne s’en fasse pas l’écho ?

R : Depuis 2016 les deux régions anglophones du Cameroun réclament davantage d’autonomie. Ces demandes sont anciennes mais ont pris une tout autre tournure en 2017 où les éléments les plus radicaux ont pris le maquis. Depuis la situation est bloquée et une véritable guerre civile se déroule dans ces deux régions. Le pouvoir de Yaoundé, un pouvoir fort, a posé une véritable chappe sur ce conflit et il est très difficile d’avoir des informations.

Q : Thierry Bonneau, après ce premier roman, quels sont vos projets d’écriture ?

R : Le deuxième est écrit et devrait sortir au début de l’année 2023. Il s’appellera « Basta Africa » et se déroulera en partie au Cameroun et en partie en France. Nous y retrouverons l’ASI qui sera confronté à l’assassinat d’un ressortissant français.

Q : Sera-t-il également… sans concession ?

R : (rires) Bien sûr, comment faire autrement ? Sans concession pour le Cameroun mais également, surtout peut-être, pour la France. Nous y croiserons certains acteurs de la Françafrique, des bandits corses, des soixante-huitards et des membres du SAC. Histoires mélangées de la France et du Cameroun… personne n’en sort vraiment indemne !

Q : En aurez-vous terminé avec l’Afrique ?

R : Je ne sais pas si j’en ai terminé avec l’Afrique mais je sais qu’une pause s’impose ! le troisième roman, dont l’écriture est bien avancée, se déroule exclusivement dans… le Lot-et-Garonne !

 

 

Yves Haubert, ingénieur jurassien qui cherche un sens à sa vie, débarque au Cameroun pour travailler au sein d’une ONG.

Dès son arrivée il est agressé et dépouillé par des voyous. Ses ennuis ne font que commencer puisque, pour des raisons qui lui échappent, il est soupçonné par le directeur de la gendarmerie et par un colonel à la tête d’une officine gouvernementale, de mener des actions subversives contre le Cameroun. Lavé de ses accusations, il est arrêté par les gendarmes pour une histoire de trafic de stupéfiants.

L'attaché de sécurité intérieure près de l’ambassade de France et une avocate, parviennent à l'innocenter. L'ingénieur va enfin pouvoir rejoindre son poste, dans l'ouest du pays. Il y découvre que son prédécesseur a été enlevé par des sécessionnistes anglophones à la solde d'un certain Bishop, personnage aussi exalté que sanguinaire qui n'est pas sans rappeler le colonel Kurtz, héros d'Apocalypse Now.

Wahala est un mot de pidgin, créole anglophone parlé dans certaines régions du Nigeria et du Cameroun. Il trouve ses origines dans le Haoussa, langue vernaculaire africaine, elle-même inspirée par l'arabe. Wahala signifie « malheur, peine, peur, terreur ».

Chefferies, rebelles, coutumes, guerres tribales, sauvagerie, folie, abjection sont les maîtres mots de ce roman trépidant. Aussi trépidant et instructif qu'inquiétant.

 

Culture et justice rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice. Histoires, romans, portraits du jour, salon de livres... Page indépendante sans but lucratif administrée par Philippe Poisson et Camille Lazare, membres de l'association Criminocorpus.

A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."

Relecture et mise en page Ph.P

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
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