Connaît-on vraiment la guerre d’Indochine ? Connaît-on ceux qui l’ont faite ? Un dictionnaire de cette guerre, publiée il y a un an, fait la lumière sur un conflit que les Français semblent avoir oublié.
Nous sommes le 26 juin 1994. Un homme droit et fier, aux traits marqués, dépose une gerbe au bas d’un monument isolé dans la cuvette de Diên Biên Phu. Ce monument, il l’a construit de ses propres mains, sur un lopin de terre qu’il a acheté de ses seuls moyens et avec des matériaux qu’il a payés et traînés dans un camion sur une ancienne route coloniale. Rolf Rodel, ce bâtisseur comme tant d’autres légionnaires, ancien survivant de la bataille sanglante qui s’était déroulée en ces lieux, est entouré de Vietnamiens. Il y a même quelques dignitaires venus rendre un hommage solennel à leurs ennemis d’autrefois. Malgré cet entourage, il est seul, en quelque sorte, puisqu’à l’inauguration de ce monument aux morts français – le seul et l’unique en ces parages –, aucun représentant français ne s’est déplacé pour honorer ce sacrifice. C’est donc Rodel lui-même, avec le président de la province vietnamienne, qui devra couper le ruban bleu, blanc et rouge...
Chercheuse québécoise en histoire et littérature militaires françaises, Mélanie Courtemanche-Dancause collabore au magazine "L’Incorrect".
Quel souvenir pour la guerre d'Indochine ? - Causeur
Le Dictionnaire éclaircit et dénonce comme il se doit, mais il élève aussi comme il le faut à travers les nombreux portraits des hommes et des femmes héroïques et, pour plusieurs, devenus ...
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