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Nouveau portrait du jour Jean-Marc Cormier

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page et reçoit avec infiniment de plaisir Jean-Marc Cormier

Bienvenue Jean-Marc  sur le très prisé et discret Culture et justice

 

La double vie de l’auteur québécois Jean-Marc Cormier

Une présentation de Lisette Poulin, autrice

 

D’entrée de jeu, mettons les cartes sur table : avant de vous proposer de lire le cheminement de vie et d’écrivain de Jean-Marc Cormier, je vous confie être sa cousine du Pot au beurre comme il le dit si bien pour me taquiner. Lors de notre rencontre, plusieurs thèmes en lien avec l’écriture ont été abordés et l’auteur a répondu à deux questions qu’il m’apparaissait nécessaire de lui poser.

Les origines

Descendant de l’une des familles acadiennes déportées vers les États-Unis, en 1755, Jean-Marc Cormier est né dans la Beauce québécoise en février 1948. La volonté de ses ancêtres de rentrer dans leur Acadie en Nouvelle-Écosse les a plutôt conduits aux îles Saint-Pierre et Miquelon, puis aux îles de la Madeleine et enfin à Natashquan.

Parmi ces gens de la mer, certains, dans leur quête d’une nouvelle vie sur une terre qu’ils feraient leur, ont quitté la Basse-Côte-Nord du fleuve Saint-Laurent au début des années 1880 pour s’établir sur des lots de colonisation offerts par le Gouvernement du Québec dans les Hauts de la Beauce près de l’État du Maine (É.-U.). De l’aube au coucher du soleil, ils se sont échinés sur ces terres boisées. Ils ont défriché, essouché, labouré afin de rendre arable une terre qui se révéla plutôt ingrate. Durant plus d’un demi-siècle, un trop grand nombre de familles ont ainsi vécu dans une grande pauvreté.

Une formation sur le tas

Jean-Marc a quitté sa Beauce natale à dix-sept ans pour s’installer à Montréal où il s’est adonné à une variété de petits boulots tout en rêvant à la chanson et au théâtre. Il vit aujourd’hui dans l’Est-du-Québec dans la belle région forestière et maritime du Bas-Saint-Laurent, aux portes de la Gaspésie.

Essentiellement autodidacte, c’est à travers diverses formations en institutions privées (phonétique, diction, art oratoire, théâtre et littérature française et québécoise), par l’expérience acquise « sur le tas » en pratiquant plusieurs petits boulots pour gagner sa vie, mais c’est aussi grâce à ses recherches personnelles durant la deuxième moitié des années 60 qu’il s’est défriché une voie en création littéraire ainsi qu’en communication.

Premier temps littéraire

Édité à compte d’auteur en 1972, son premier livre, Poltergeists, a été suivi par dix autres avant la parution de son douzième ouvrage, Le Vieil homme et Lambert, aux éditions Persée. Parue en France le 9 novembre 2022, l’édition papier de ce dernier livre sera disponible au Canada à compter du 30 janvier 2023. Il est à noter que ce roman à caractère policier est le premier d’un cycle africain, le second devrait paraître en 2023.

Amorcé par une intense pratique de l’écriture automatique sous psychotropes qui lui a permis d’expulser les démons qui l’habitaient, le cheminement en littérature de Jean-Marc Cormier s’est poursuivi avec l’écriture d’une pièce et de quelques adaptations pour le théâtre, la publication de recueils mixtes rassemblant des contes tenant de la littérature fantastique, des poèmes-manifestes, des chansons ainsi que deux livres de nouvelles auxquels on peut ajouter un livre d’entretiens à caractère biographique et une publication liée à l’histoire du mouvement syndical québécois. En outre, deux albums de ses chansons ont également été édités, le premier en 1995 et le second en 2015.

En 1979, il a été l’un des membres fondateurs du Regroupement des auteurs de l’Est-du-Québec dont il fut administrateur, puis de la revue littéraire URGENCES et de la coopérative d’édition ÉDITEQ. Plus tard, il a siégé au conseil d’administration d’une autre organisation culturelle. Il est membre de la Société canadienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SOCAN) et de l’Union des écrivaines et écrivains québécois (UNEQ). Dans les années 80 et 90 il a collaboré à plusieurs reprises à la radio de la Société Radio-Canada, à la revue de la nouvelle XYZ ainsi qu’à la revue URGENCES.

Vie professionnelle

Jean-Marc Cormier a mené sa vie d’auteur en parallèle avec une vie professionnelle très active, ce qui justifie le terme « double vie » dans le titre. Depuis 1972, il a travaillé au Canada comme journaliste, agent d’information, conseiller syndical ainsi qu’en communication, domaine dans lequel il s’est spécialisé et qui l’a amené à vivre de nombreuses expériences en coopération internationale : au Sénégal, de 1986 à 1991, puis de 2009 à 2017 ainsi qu’au Mali et en Guinée en 2018 et 2019. Il a aussi réalisé trois mandats comme consultant en communication auprès d’une ONG canadienne associée à la mise en œuvre d’un projet en santé des femmes, au Mali, et dans le secteur minier, en Guinée, de 2019 à 2022.

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Second temps littéraire

Les questions suivantes se sont imposées pour aborder ce second temps ou deuxième souffle de l’auteur en création littéraire.

LP : À la lecture de ta bibliographie, on constate qu’il s’est écoulé 26 ans entre ta précédente publication littéraire, le recueil de nouvelles Des Cantiques, et la parution de ton roman Le Vieil homme et Lambert. Pourquoi une telle pause, sinon une rupture si marquée avec l’écriture ?

JMC : Depuis mes balbutiements en 1970, je n’ai jamais rompu avec l’écriture. J’ai toujours écrit, toujours pris des notes, rempli des cahiers de réflexions, cultivé des projets et élaboré des plans de romans tout en me consacrant à ma famille et à mon travail, en gardant un œil ouvert sur le monde et en nourrissant mon imaginaire de ce que mes expériences de travail me donnaient à vivre. Cela fut d’autant plus utile à mes réflexions durant les années passées à l’étranger.

LP : Quelle différence fais-tu entre tes approches antérieures en création et l’écriture romanesque à laquelle tu sembles vouloir te consacrer dorénavant ?

JMC : Dans les années 70, 80 et 90, j’ai en effet abordé l’écriture de deux façons assez différentes l’une de l’autre. Il y a eu la manière introspective inaugurée avec ma première publication et qui a perduré à travers mes recueils de nouvelles La symphonie déconcertante et Des Cantiques, puis une virulente critique sociale s’est incarnée dans une poésie tenant davantage du manifeste. Elle fut le fil conducteur de mes autres ouvrages publiés avant 1996. L’écriture romanesque m’ouvre une voie plus agréable tant pour l’auteur que pour les lectrices et lecteurs. Grâce à elle, j’ai cessé de vouloir imposer ma pensée. Ma plume donne vie à des personnages contrastés qui prennent une certaine autonomie et élargissent considérablement le champ de réflexion proposé aux lecteurs. En me libérant du fardeau de l’engagement exposé de manière frontale, quasiment sous le mode de la confrontation, j’ai le sentiment de libérer également le lecteur et de lui rendre l’autonomie de pensée.

Pour conclure, questionné à propos de ses projets en cours et futurs, Jean-Marc Cormier dit se sentir pressé par le temps parce qu’il souhaite voir paraître son second roman d’un cycle qu’il dit « africain ». Il veut aussi compléter la création de trois autres romans dont l’action se déroulera entièrement au Québec. « Le travail sur deux d’entre eux est déjà fort avancé », précise-t-il, avant de confier qu’il entreprendra un nouveau mandat de coopérant volontaire en Afrique au cours du mois de janvier 2023.

Double vie !

Lisette Poulin est l’autrice de Tête de Linotte, un roman, Éditions Pierre Tisseyre, 2019, de Black Jack, dans Écrire contre le racisme, 2002, de Délit de Fuite, un recueil de poèmes, ÉDITEQ, 1995 et co-autrice d’Un souvenir pour l’avenir, monographie villageoise de St-Gédéon de Beauce, 1990.

 Voir le site web www.jmcormier.com

 

Culture et justice rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice. Histoires, romans, portraits du jour, salon de livres... Page indépendante sans but lucratif administrée par Philippe Poisson et Camille Lazare, membres de l'association Criminocorpus.

A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."

Relecture et mise en page Ph.P 

 

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
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