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Nouveau portrait du jour Francoise Ouzan

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page et reçoit avec infiniment de plaisir Francoise Ouzan

Bienvenue Francoise sur le très prisé et discret Culture et justice.

 

Réussir pour revivre : jeunes rescapés de la Shoah

Avec son auteur

Françoise Ouzan, écrivaine et historienne

 

L’abandon d’une perspective uniquement victimaire

A travers une série de parcours individuels en France, aux Etats-Unis et en Israël, Françoise Ouzan démontre comment de jeunes survivants de la Shoah ont transformé leur détresse en énergie constructive, comment ils ont créé ou innové socialement. Au-delà de la variété des parcours de personnalités comme Simone Veil, Elie Wiesel, Serge Klarsfeld, Boris Cyrulnik,

Georges Perec, Samuel Pisar ou Aharon Appelfeld, son livre analyse le rôle de d’un climat démocratique, l’effet intégrateur de l’armée ou le poids de l’esprit pionnier.

L’ouvrage est une enquête sur l’étonnant paradoxe d’une « génération distincte » qui, bien qu’abîmée par les épreuves, s’est avérée renforcée par la destruction. Son étude comparative, qualitative et multidisciplinaire, s’appuie sur une quarantaine d’entretiens conduit par l’auteur en trois langues, deux cent cinquante témoignages d’histoire orale et de nombreux témoignages écrits.

Pour surmonter un profond traumatisme

L’historienne Françoise Ouzan croise ces récits de vie avec comme objectif d’en extraire les constantes : adaptabilité, réappropriation identitaire, énergie, courage, résilience, réussite affective, conscience de groupe, capacité à prendre du recul et à conférer un sens à sa vie.

Une réflexion sur la nature de la réussite sociale et personnelle

A partir de l’analyse des trajectoires de vie des jeunes survivants dans trois pays, Françoise Ouzan propose des éléments de réflexion sur la nature de la réussite sociale et personnelle. Ses analyses confirment ce que suggère Viktor Frankl, survivant, neurologue et psychiatre, la réussite est « un effet secondaire du dévouement qu’on manifeste pour une cause plus grande que soi-même. » La volonté de se surpasser comme si la survie en dépendait est bien devenue un moteur.

Réussir au-delà des frontières et tenter d’améliorer le monde

L’écrivaine démontre comment, dans chaque pays, dans chaque environnement culturel, les rescapés des camps de concentration, partisans, personnes déplacées ayant survécu aux pogromes d’après-guerre en Pologne, ou enfants cachés, ont pu restaurer leur dignité et mettre en œuvre leur besoin de réussir dans leurs engagements sociétaux, souvent altruistes.

Du rang de victime à celui d’acteur social

Nombre de rescapés (certains se sont suicidés malgré leur réussite sociale) ont pu transformer leurs blessures personnelles en énergie constructive et devenir des personnalités notoires. Ce processus de résilience leur a permis de ne pas succomber au désespoir et de donner un sens à leur survie, puis à leur vie. Le choix de professions dédiées à l’aide d’autrui (sociologie, psychologie, vie publique etc…eut un effet cathartique qui a facilité leur retour à la vie ou leur réinsertion sociale, après avoir subi l’humiliation, la honte de l’exclusion sociale. En voulant comprendre, ils ont mis en jeu une capacité d’empathie envers l’autre. Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik est un des cas les plus marquants, dans la mesure où, selon lui, la réussite sociale peut ressembler au « masque de la honte ».

 

Biographie de Françoise Ouzan

 

Françoise Ouzan est agrégée d'anglais et docteur en histoire de l’Université Paris I de la Sorbonne. Maître de conférences puis directrice de recherches au Diaspora Research Center de l'université de Tel Aviv, elle est l’auteure de nombreux ouvrages en Français et en Anglais sur la Deuxième Guerre mondiale, l'après-guerre, et le judaïsme américain, elle a notamment publié: 𝑪𝒆𝒔 𝒋𝒖𝒊𝒇𝒔 𝒅𝒐𝒏𝒕 𝒍'𝑨𝒎𝒆𝒓𝒊𝒒𝒖𝒆 𝒏𝒆 𝒗𝒐𝒖𝒍𝒂𝒊𝒕 𝒑𝒂𝒔 ( Bruxelles, Complexe, 1995), 𝑯𝒊𝒔𝒕𝒐𝒊𝒓𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝑨𝒎𝒆́𝒓𝒊𝒄𝒂𝒊𝒏𝒔 𝒋𝒖𝒊𝒇𝒔 ( Bruxelles, André Versaille éditeur, 2008) 𝑫𝒆𝒎𝒂𝒊𝒏, 𝒏𝒐𝒖𝒔 𝒑𝒂𝒓𝒕𝒐𝒏𝒔, ( Paris, Bibliophane, 2007) 𝑯𝒐𝒘 𝒀𝒐𝒖𝒏𝒈 𝑯𝒐𝒍𝒐𝒄𝒂𝒖𝒔𝒕 𝑺𝒖𝒓𝒗𝒊𝒗𝒐𝒓𝒔 𝑹𝒆𝒃𝒖𝒊𝒍𝒕 𝑻𝒉𝒆𝒊𝒓 𝑳𝒊𝒗𝒆𝒔 ( Indiana University Press, 2018), et 𝑹é𝒖𝒔𝒔𝒊𝒓 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒓𝒆𝒗𝒊𝒗𝒓𝒆 son plus récent livre. Elle a codirigé, entre autres volumes, 𝑫𝒆 𝒍𝒂 𝒎𝒆́𝒎𝒐𝒊𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝑺𝒉𝒐𝒂𝒉 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒆 𝒎𝒐𝒏𝒅𝒆 𝒋𝒖𝒊𝒇 (CNRS Editions, 2008), 𝑯𝒐𝒍𝒐𝒄𝒂𝒖𝒔𝒕 𝑺𝒖𝒓𝒗𝒊𝒗𝒐𝒓𝒔 : 𝑹𝒆𝒔𝒆𝒕𝒕𝒍𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕, 𝑴𝒆𝒎𝒐𝒓𝒊𝒆𝒔, 𝑰𝒅𝒆𝒏𝒕𝒊𝒕𝒊𝒆𝒔 ( New York, 2012) 𝒆𝒕 𝑷𝒐𝒔𝒕𝒘𝒂𝒓 𝑱𝒆𝒘𝒊𝒔𝒉 𝑫𝒊𝒔𝒑𝒍𝒂𝒄𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒂𝒏𝒅 𝑹𝒆𝒃𝒊𝒓𝒕𝒉 (Boston, 2014). Elle a contribué au Jerusalem Post, au Jerusalem Report et au Monde.

Françoise Ouzan est également l’auteur d’un roman historique, 𝑫𝒆𝒎𝒂𝒊𝒏, 𝒏𝒐𝒖𝒔 𝒑𝒂𝒓𝒕𝒐𝒏𝒔, (Paris, Bibliophane, 2007), inspiré d’une thèse pionnière sur les personnes déplacées juives maintenues dans les camps de réfugiés d’après-guerre et leur immigration aux Etats-Unis sous la présidence de Harry S.Truman. Défendue à la Sorbonne en 1993, la thèse de doctorat d’histoire a été dirigée par André Kaspi.

Cette recherche a été publiée sous le titre : Ces Juifs dont l’Amérique ne voulait pas, 1945-1950

Eté 1945. Malgré la Libération, les hommes, femmes et enfants que l'armée alliée nomme " displaced persons " (DP), demeurent parqués dans les camps de concentration. Principalement originaires d'Europe orientale, ce million de sans-abri déplacés par le Troisième Reich s'opposent à leur rapatriement. Les vingt pour cent de survivants juifs abhorrent pour la plupart l'idée d'un retour dans les pays où leur famille a été exterminée, ou redoutent la domination communiste, comme la majorité des autres réfugiés. Les inquiétudes liées à la Guerre froide incitent les membres du Congrès à limiter rigoureusement l'immigration des " personnes déplacées ", perçues comme potentiellement subversives, et les Etats-Unis ferment alors leurs portes aux rescapés du génocide. L'amalgame DP = Juif = communiste est ainsi utilisé par les adversaires de l'immigration. Double ironie de l'histoire : non seulement les anciens collaborateurs nazis, qu'ils soient baltes, ukrainiens ou " allemands ethniques ", ont côtoyé leurs victimes dans les camps de DP, mais l'Amérique, par loi de 1948, donne la préférence aux bourreaux et non à leurs victime

Un article du journal Le Monde en rend compte...

D’autres articles et ouvrages de Françoise Ouzan offrent des analyses des manifestations de l’antisémitisme contemporains aux Etats-Unis :

http://www.crif.org/sites/default/fichiers/images/documents/Etudes%20du%20Crif%20N%C2%B018.pdf

Françoise Ouzan a également publié dans le Monde. Fr et le Jerusalem Post.

https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/10/31/pourquoi-la-haine-antijuive-et-xenophobe-du-tueur-s-est-cristallisee-sur-un-groupe-qui-tend-la-main-aux-refugies_5377060_3232.html

 

Histoire des Américains juifs, de la marge à l’influence, ouvrage de l’auteur, rend compte de sa passion pour l’histoire américaine. Il donne lieu à divers questionnements et offre en particulier une perspective historique et une analyse des ressorts de l’antisémitisme aux Etats-Unis. Il montre aussi en quoi le sentiment de vulnérabilité qu’il engendre peut renforcer l’identité américaine juive.

Comment les immigrants juifs ont-ils façonné cette Amérique qui n'a d'abord pas voulu d'eux ? A partir de quelles dynamiques les valeurs américaines que nous aimons ou détestons ont-elles été définies par la culture qu'ils ont engendrée ? Ils s'appelaient Levi Strauss, Warner ou Fox et bien d'autres ont suivi leur lancée. Ils ont laissé leurs marques sur la culture populaire de ce pays rêvé. Le premier a commencé comme petit colporteur en Californie auprès des chercheurs d'or et sur ses traces, le " jean denim " s'est imposé à la planète entière. Les seconds ont fondé un empire en commençant par gager la montre de leur père pour obtenir une poignée de dollars... Fox, Warner, Paramount, Metro Goldwyn-Mayer, Universal... autant de noms qui s'égrènent sur les échelons de la success story américaine, suivis par de nombreux autres, non moins célèbres, et qui seront traînés dans la boue par l'hystérie maccarthyste et les relents d'antisémitisme récurrents. Dans la culture, le droit, la politique, la finance, les Juifs aux Etats-Unis sont-ils vraiment passés de la marge à l'influence ? On imagine souvent un lobby juif puissant tirant les ficelles de l'Amérique... Son pouvoir est-il bien réel ? Evaluée à seulement deux pour cent de la population américaine, la communauté juive est-elle menacée de disparition entre 2050 et 2075, comme l'affirment d'éminents sociologues américains ? Au fil des siècles, Françoise Ouzan offre une réflexion originale, centrée sur les points de rencontre entre identité juive américaine et identité nationale.

Et le roman…

Demain nous partons (2007), est un premier roman inspiré par une histoire vraie sur les personnes déplacées juives rescapées de la Shoah et la condition du réfugié aux Etats-Unis. C’est aussi un ouvrage sur le déplacement forcé, le voyage, la transplantation et la vie qui redémarre, envers et contre tout.

 

Culture et justice rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice. Histoires, romans, portraits du jour, salon de livres... Page indépendante sans but lucratif administrée par Philippe Poisson et Camille Lazare, membres de l'association Criminocorpus.

A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."

Relecture et mise en page Ph.P 

 

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
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