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Des jours heureux à Saint-Pierre-et-Miquelon jusqu’à son longue agonie en Bretagne, la descente aux enfers d’une femme sacrifiée sur l’autel d’un mariage avec un homme abject en tout point.

Du rose au noir, la plume d’Hervé Jaouen, grand auteur de polars et de romans noirs, excelle.

Tante Marjorie se meurt, tante Marjorie est morte.

Son mari l'a tuée. Avec des poisons bien plus efficaces qu’une arme :  la vulgarité, l'abjection, elles ne laissent pas de traces.Will n'a pas pardonné cette vie de femme saccagée.

C'est pourquoi, sans doute, il écrit ce récit, égrenant ses souvenirs comme on tourne les pages d'un album de famille. Marjorie à douze ans, à Saint-Pierre-et Miquelon, paradis de son enfance, elle est jolie comme un cœur en bonnet de fourrure poudré de neige. Elle, sur le bateau qui la conduit au Havre. Elle, à vingt-ans, déjà trop belle, rêvant à ses amours futures.

Pour Marjorie, l'amour fut un lent avilissement.

L'Oncle s'y est employé avec succès. Mais il ne perd rien pour attendre. Will ne le quitte pas des yeux, fasciné par cet être dont il détaille les turpitudes, attentif aux premiers signes de sa lente déchéance.

Hervé Jaouen est né à Quimper. Il s’est tout d’abord essayé avec succès au polar, genre pour lequel un célèbre magazine le consacre comme « l’un des prophètes les plus doués du néopolar et l’un des plus originaux romanciers français ». Ainsi, son parcours littéraire est jalonné de nombreuses récompenses.  Amoureux de l’Irlande et de la Bretagne, il s’en inspire pour y planter le décor de ses romans. Il a publié à ce jour une quarantaine d’ouvrages comprenant un grand cycle de romans bretons, tous parus aux Presses de la Cité. Il est l'auteur de Que ma terre demeure, Prix Bretagne 2001, Ceux de Ker-Askol, prix du Roman de la ville de Carhaix 2010, Les Sœurs Gwenan, Prix du Roman Populaire d'Elven 2011, Sainte Zélie de la palud, prix Terre de France - Ouest-France 2018... Crédit photo:
©Philippe Matsas

 

Collection : Terres de France

Date de parution : 01/06/2023

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Clarisse Enaudeau - "Mon parcours ne me destinait pas a priori à l’édition. Diplômée de l’Ecole du Louvre, les métiers de la conservation semblaient être une finalité et puis, non, la vie et ses contingences ont fait qu’après quelques années passées dans une galerie d’art parisienne à tirer le diable par la queue, je suis revenue à mes anciennes amours : le livre et la littérature. J’y suis entrée par la petite porte, de CDD en CDI en librairies, l’opportunité de devenir commerciale pour une maison d’édition de province et au fil du temps, des attributions qui s’enchaînent : responsable grands comptes, responsable de cessions, relations avec les clubs tels France Loisirs et à la fin, l’évidence… Après les lecteurs, les libraires, les auteurs se sont imposés à moi avec cette envie de partager, d’échanger, d’aider à créer, d’être une accoucheuse d’esprit.

Le lien, l’affect sont pour moi les axes majeurs de ce travail ; si vous n’aimez pas les gens, leurs petites joies mais aussi leurs turpitudes, si vous ne savez pas écouter, comprendre et parfois être critique, alors ce métier n’est pas fait pour vous.

Ensuite, aimer les lecteurs de tous acabits, respecter les goûts et les inclinaisons de chacun, offrir à chaque lecteur le roman qui saura le toucher, le passionner.

Je dirige une collection, Terres de France qui se veut et qui revendique d’être une collection de littérature populaire. Qui dit littérature populaire ne veut pas dire sous-littérature. L’édition française est friande de catégories, de genres alors oui, nous éditons de la belle et bonne littérature populaire. Littérature « terroir », littérature régionale… Peu importe pourvu que nos lecteurs soient au rendez-vous. L’on parle pas ou peu de nos auteurs dans la presse nationale dite germanopratine mais nos lecteurs sont fidèles et j’aime à dire qu’ils sont la majorité silencieuse.

Être éditeur, c’est aussi penser à celui qui est au bout de la chaîne, le lecteur. Donner à lire sous toutes ses formes est essentiel aujourd’hui à l’ère de l’immédiateté. Notre plus grand défi à relever : celui de se mesurer à l’image, à l’instantanéité.

S’emparer d’un livre, prendre le temps, ce temps pour soi, d’être tout à sa lecture n’est pas chose aisée… Éditeur, c’est donc aussi une « mission », celle de donner à tous l’envie de lire quelque soit le milieu social, professionnel, les habitudes et parfois les a priori.

Mais pour résumer, le plus grand bonheur d’un éditeur est encore une fois cette relation si particulière que l’on tisse année après année, roman après roman avec ses auteurs … Une relation étrange, complexe faite d’amitié, de confiance, de conflits aussi mais d’où l’on sort forcément grandi et différent à chaque nouvelle histoire, à chaque nouvelle rencontre avec un texte…" Clarisse Enaudeau, directrice littéraire des Presses de la Cité

Tag(s) : #Romans - Essais - Polars - Thrillers
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