Réactualisation du portrait du jour de Frédéric Surgan en date du 28 septembre 2019.
Conformément à la politique éditoriale élaborée le 21 octobre 2020, nous republions les portraits du jour criminocorpus sur la page Culture et justice
Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page et reçoit avec infiniment de plaisir Frédéric Surgan
Frédéric Surgan est né à Nantes et est juriste de profession. Après plusieurs manuscrits inédits, il publie en 2017 chez 5 Sens Editions un premier roman, Avant que les ombres s’enfuient. À la fois sombre et drôle, sur fond d’enquête sur l’histoire familiale, il sera récompensé en 2019 au salon du livre de la Krutenau à Strasbourg. Le funambule, thriller psychologique et historique, est le deuxième roman qu’il publie.
Bienvenue Frédéric sur le très prisé et discret Culture et justice.
Lisette a fui la France dès la fin 1945 pour s’installer en Louisiane avec l’espoir d’y entamer une nouvelle vie, emportant avec elle un lourd secret. Ses deux fils, Lanny et Roly, ont grandi là, comme à l’écart, entre les méandres du bayou Teche et le lac Fausse Pointe. Quand, au printemps 1959, Lisette disparaît dans des circonstances troubles, Roly s’engage sur une route de plus en plus inquiétante pour découvrir ce qui est arrivé à sa mère et que justice soit faite, au grand dam de Lanny, pour qui la quête de son frère devient une forme de cauchemar dans lequel il redoute de basculer. Il semble bien cependant que Lisette ne soit pas la seule à avoir fait le voyage en Louisiane au lendemain de la guerre...
Frédéric Surgan est né à Nantes et est juriste de profession. Après plusieurs manuscrits inédits, il publie en 2017 chez 5 Sens Editions un premier roman, Avant que les ombres s’enfuient. À la fois sombre et drôle, sur fond d’enquête sur l’histoire familiale, il sera récompensé en 2019 au salon du livre de la Krutenau à Strasbourg. Le funambule, thriller psychologique et historique, est le deuxième roman qu’il publie.
- Éditeur : 5 sens éditions (10 mai 2023)
“Comment êtes-vous venu à l’écriture ?
Il y a eu plusieurs étapes. Naturellement, j’ai toujours aimé écrire … des petites choses dès le collège, qui plaisaient à mes profs de français, ou pas d’ailleurs… Puis pas mal de poésie quand j’étais lycéen, et ensuite à la fac, où je me sentais parfois plus éloigné que jamais de mon univers pourtant encore mal défini. Je vous ai dit que j’avais fait des études de droit ?… Et engagé une carrière juridique par la suite ?… Bref, j’ai écrit mon premier roman à 24 ans, en sortant de l’armée où on n’avait pas tenu à me garder très longtemps et ce fut pourtant encore un peu long…. Le manuscrit en question n’a jamais quitté son tiroir et c’est sans doute très bien ainsi. Il y a une douzaine d’années en revanche, certaines circonstances m’ont poussé à me réfugier dans l’écriture. Une véritable bouée de sauvetage alors pour moi… J’ai écrit un premier roman dans trois versions, qui ont toutes été refusées. Puis un deuxième, refusé également dans ses trois versions successives. Puis un troisième, refusé dans ses deux premières versions, mais… la troisième fut la bonne !
Il s’agit de votre roman Avant que “Les ombres s’enfuient” . Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
Je dois d’abord vous dire que j’avais toujours envisagé l’édition comme une sorte de fin en soi. Je ne voyais pas plus loin… et il est vrai que de voir enfin, après toutes ces années, le livre exister, fut une joie immense. Mais… c’est alors que tout le travail pour faire découvrir le livre commence lorsque l’on est, comme moi et la plupart des auteurs, publié chez un petit éditeur. Il faut vraiment se bouger, multiplier les rencontres, les salons, les dédicaces. Mais c’est une aventure passionnante, qui permet d’aller au contact des lecteurs. Elle est aussi très instructive sur l’envers du décor. Quoi qu’il en soit, j’ai eu la chance de voir mon roman être récompensé par le jury du salon du livre de la Krutenau à Strasbourg en mars 2019 en catégorie polar. Ça m’a beaucoup aidé à donner de la visibilité au livre.
Il s’agit donc d’un polar ?
Un thriller psychologique plus précisément. Nous ne sommes pas dans une intrigue criminelle à proprement parler, mêlant un policier confronté à un ou plusieurs meurtres et lancé sur les traces d’un tueur. Il s’agit d’une enquête d’un autre type. Notre enquêteur est d’ailleurs campé par un médecin et il va se lancer dans une enquête sur la disparition de deux personnes de sa famille dont l’histoire est demeurée très trouble, très mystérieuse. Et il a, lui, un grand besoin de découvrir et de comprendre qu’elle a été leur véritable histoire… ce qui leur est véritablement arrivé. Il sent bien que tout ce mystère pèse sur son existence mais il ne comprend pas pourquoi, et c’est ce qu’il veut percer… Et, à travers cette démarche, peut-être enquête-t-il finalement sur la disparition d’une troisième personne qui n’est autre que lui-même…
Pour quelle raison selon vous votre roman a-t-il été récompensé ?
Je pense que le jury a bien sûr été séduit par la démarche d’investigation de Stan, notre médecin-enquêteur, mais aussi par l’humour grinçant voire féroce qui s’en dégage, souvent aux dépens du personnage lui-même, qui, il faut bien le dire, ne va pas très fort… Et puis je crois que l’écriture a vraiment intéressé les membres du jury, pour son « originalité »…
Qu’entendez-vous par là ?
Elle peut bien sûr ne pas convenir à tout le monde mais une chose est certaine, elle n’a rien d’académique. C’est un choix d’écriture. Mes précédents manuscrits avaient été rejetés les uns après les autres mais, sur ce livre, j’avais fini par rencontrer un éditeur parisien, par ailleurs critique littéraire. Il m’avait pas mal fait retravailler d’ailleurs, mais il m’adressait toujours le même reproche, que je ne comprenais pas au départ… En substance « Votre histoire est intéressante avec sa dimension historique notamment, mais votre écriture est encore trop classique, trop académique… Elle n’est pas encore assez personnelle… Lâchez plus votre plume ! Essayez de garder le rythme que vous trouvez dans vos parties dialoguées. » Et c’est ainsi qu’est né Avant que les ombres s’enfuient, dans un style plus « automatique », plus rythmé, qui emprunte davantage à la langue parlée.
Langue parlée… pas seulement, on trouve tout de même une langue, un vocabulaire assez riches, parfois même peu habituels ?
Naturellement, je reste un amoureux des mots… Un amoureux de la langue française et de sa richesse infinie… La langue parlée est en fait une sorte de trompe l’œil, car cela reste bien sûr assez écrit.
Avez-vous des auteurs de référence ?
Il y a beaucoup de rencontres littéraires et il y en a bien sûr qui marquent plus que d’autres. Quand on songe par exemple que Rimbaud n’avait pas vingt ans quand il a écrit Une saison en enfer…. Je crois que la première rencontre véritablement marquante pour moi s’est produite lorsque j’étais au lycée. C’est là que j’ai découvert Boris Vian, notamment J’irai cracher sur vos tombes. Par la suite, il y a eu beaucoup d’auteurs qui m’ont touché. Des Français comme Char, Breton, Robbe-Grillet, Camus… Des auteurs de langue allemande aussi, comme Hesse et Rilke. Plus tard des anglo-saxons, comme Ellroy et Harris. Tous pour des raisons et dans des genres bien sûr très différents. Mais les deux auteurs majeurs à mes yeux, ceux qui m’ont le plus marqué et pour lesquels j’ai une admiration sans bornes, sont sans le moindre doute Céline et Romain Gary.
Un mot sur votre éditeur ?
Mon éditeur, 5 Sens Editions, est une petite maison basée à Genève. Je le remercie du fond du cœur pour avoir permis à ce livre d’exister. Je remercie plus particulièrement encore Anne-Lise et Chloé Wittwer qui dirigent 5 Sens Editions, pour leur soutien et leur accompagnement dans cette aventure.
Un nouveau projet ?
Et comment ! Je suis en train de terminer l’écriture de mon prochain roman, qui sera dans une veine polar-thriller plus « classique », puisqu’on y retrouvera bien les ingrédients du genre, notamment l’intrigue criminelle. Mais pas seulement…”
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A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."
Relecture et mise en page Ph.P
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