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Nouveau portrait du jour : Jean-François Barbieri

Culture et justice développe la rubrique Portrait du jour, ouvre ses pages aux fidèles lecteurs de la page et reçoit avec infiniment de plaisir Jean-François Barbieri

"Jean-François BARBIERI, a été policier en investigation durant 33 ans riche d'une carrière bien remplie à traquer les violeurs d'enfants, les assassins, les proxénètes et surtout les trafiquants de drogue de tous bords tant dans l'héxagone qu'à travers le monde. Mais d'un métier et d'une passion, on ne se défait pas aussi facilement, et il est toujours "flic" dans l'âme. Non, il n'a pas repris du service comme le font certains dans la réserve de la Police nationale ou dans une officine privée. Sa passion, il la poursuivi par l'écriture, de ses mémoires d'une part, et dans l'imaginaire dorénavant. A son actif, une autobiographie "Tigres et Loups" (Ed. Godefroy de Bouillon), suivie d'un essai géopolitique "El narco-amauta" (Ed. Nombre7), avant de passer au polar avec "Poulet rôti" et "Le feu de la révélation" (Ed. Nombre7).

https://www.facebook.com/jeanfrancois.barbieri

Quelle a été votre motivation pour vous lancer dans le travail d'écriture ?

Au départ, il y a de cela cinq ans, j'ai simplement voulu écrire mes mémoires de flic. J'ai eu la chance durant ma carrière, notamment à la Brigade des Stupéfiants de Marseille, de participer à des enquêtes importantes visant le gratin du grand banditisme méridional, les héritiés de la French Connection. Participation active au sein d'une équipe soudée, de véritables copains. J'ai apporté ma pierre à l'édifice. Ces affaires médiatiques en leur temps, intéressaient également mes proches. Ils étaient friands de ce que je pouvais raconter. Les enquêtes judiciaires ont toujours intéressé les gens, preuve en est du succès des polars et des films et séries policières. En 2016, jeune retraité, j'ai été rappelé pour un témoignage important en Cour d'assises. Malgré le temps passé, l'affaire passionnait toujours les média. Cela m'a décidé de coucher sur le papier mes souvenirs professionnels dont certains sont peu communs. Ensuite, j'ai poursuivi pour le plaisir d'écrire, et afin de garder une activité intellectuelle.

Comment avez-vous appréhendé votre autobiographie professionnelle et pourquoi?

Rassembler ces souvenirs ne fut pas très compliqué, d'autant que j'avais encore accès à divers documents d'enquêtes passées. Mais il me fallait trouver un style d'écriture propre à ce type de narration, et oublier le mode administratif de mes rapports et procès verbaux. Comme on me l'a conseillé, il fallait mettre de la couleur à mes histoires, ne pas se contenter d'énumérer des faits, mais les re-situer dans un contexte, une ambiance, décrire des personnages, mes impressions et sentiments, ajouter des anecdotes, etc..... afin de faire vivre les enquêtes et ne pas ennuyer le lecteur. En fait, je devais trouver un nouveau style, et cela n'a pas été si facile malgré mon goût pour l'écriture. Je pense y être partiellement parvenu dans ce premier livre "Tigres et Loups" sous-titré "des papys de la French Connection au narco-Etat des Andes".

Vous approchez ensuite un autre type de récit, l'essai géopolitique toujours en lien avec votre expérience professionnelle cette fois-ci en Bolivie. Qu'est-ce qui vous a poussé à décortiquer le processus politico-sécuritaire lié à la problématique de la feuille de coca, et de son dérivé diabolique : la cocaïne ?

 

Je désirais écrire sur mon vécu en temps qu'Attaché de sécurité durant quatre ans à l'Ambassade de France à La Paz. J'y ai vécu une expérience originale, pas si palpitante que le travail d'enquête en France, mais intéressante. J'ai découvert un pays et une culture, en plus de celle de la coca. Un nouveau monde pour moi, celui de la diplomatie au contact des hautes autorités locales. J'ai été le témoin avec un regard neutre, d'une société en pleine évolution, en pleine révolution ando-marxiste initiée par le Président Evo Morales, et basée pour partie sur la politique de revalorisation de la feuille de coca. Mais le Pouvoir corrompt, et les idéaux font long feu. J'ai ainsi voulu analyser et témoigner d'une dérive mettant en danger la démocratie et dont la politique anti-drogue de façade livre le pays au narcotrafic international. L'essai géo-politique m'a paru le plus adapté à cet exercice difficile car il nécessite de justifier chaque affirmation, d'en apporter les preuves par des statistiques ou des témoignages sérieux. Ce fut un travail de recherche, d'actualisation permanente, pour un résultat qui n'intéresse que les boliviens eux-mêmes ou certains spécialistes. Le livre intitulé "el narco-amauta" ou "comment la Bolivie de l'ère Morales est (re)devenue un narco-Etat" a donc été également traduit en espagnol et publié en Bolivie (Ed. Plural à La Paz), en 2020 durant la période du gouvernement intérimaire de la Présidente Añez. Il y a reçu un excellent accueil médiatique, ce qui ne serait plus le cas aujourd'hui avec le retour d'une censure de fait.

Vous vous lancez ensuite dans un travail qui n'a plus rien à voir avec votre vécu professionnel, l'écriture de deux romans policiers : "Poulet rôti" et "Le feu de la révélation".  Pourquoi choisir le roman? Cette forme d'écriture vous a-t-elle demandé plus de de travail, plus de temps?

Avec les deux premiers livres, j'ai pris goût à l'écriture, d'autant que nombre de commentaires positifs m'ont encouragé en ce sens..... mes amis sont gentils ! Mais je n'ai pas abandonné mon vécu professionnel, car étant passé au roman policier, j'utilise mon expérience pour coller à la réalité des enquêtes. C'est un peu comme si je continuais mon travail de policier, mais là par procuration avec certains personnages. Une passion, ça ne s'estompe pas comme ça !

Là encore il m'a fallu adapter mon style d'écriture. Autant dans la biographie et l'essai, je devais conter, expliquer, analyser du réel, là il me fallait inventer, mettre encore plus de couleur dans mes histoires, trouver une intrigue, chercher le rythme, y insérer de l'action, de l'humour, voire de l'amour. C'était moins fastidieux en recherches, mais plus fort en imagination.

Vos deux romans dénoncent avec fermeté et détermination les dysfonctionnements actuels de nos institutions : la Police d'une part, l' Eglise d'autre part : En faites-vous votre marque de fabrique?

Non, pas vraiment. J'ai plutôt cherché à faire passer un message, une opinion. L'essai géopolitique est un exercice très difficile et contraignant. Là, j'ai choisi de traiter des thèmes qui m'étaient chers, en toute liberté. Le roman et la fiction permettent d'aborder n'importe quel sujet, et de faire s'affronter des opinions de toutes sortes, même en exagérant ou caricaturant les idées. Ce sont des personnages souvent proches de la réalité qui s'expriment, avec leurs divergeances. Je ne m'identifie pas à un personnage précis, même si parfois je fais passer mes pensées. En fait je profite d'une intrigue policière et judiciaire pour aborder un thème qui me tient à coeur. Ces romans ont un peu l'odeur du pamphlet, ce sont des romans engagés dans un sens.

Avez-vous rencontré un public?

Pour le moment, je ne peux pas l'affirmer, car mes lecteurs sont surtout mes amis et connaissances. J'ai de bons retours de leur part, mais ne pense pas avoir un public "neutre" par manque de visibilité médiatique. Quand on débute dans l'univers littéraire, il est très difficile de se faire un nom sans un passé déjà médiatisé ou un réseau approprié. Cela ne me gène guère, car j'écris pour mon plaisir et celui de mes proches. Si le succès littéraire arrive un jour, ce sera une satisfaction supplémentaire, mais je n'en fais pas une fixation.

Avez-vous un futur projet d'écriture?

Bien sûr, et plusieurs même, toujours dans le polar engagé. Je n'en suis qu'à l'ébauche du prochain roman, il faut que le projet murisse quelque temps dans ma tête encore, avant de me lancer. J'ai une idée directrice qu'il me faudra transcrire dans un scénario global, avant de passer à l'écriture proprement dite. Je ne peux vous en dire plus. Cela peut prendre des mois, voire des années, tout dépend de mon inspiration et de mon emploi du temps déjà chargé, car comme on le dit, un retraité n'a jamais le temps de faire tout ce qu'il voudrait."

Bienvenue Jean-François  sur le très discret et prisé Culture et justice

 

 

Marie-Lou, la journaliste d'investigation et son petit ami, le jeune lieutenant de police Julien, sont embarqués dans une nouvelle enquête dont l'issue est incertaine. En assistance des brigades des "stups" et de la "crim" de la PJ Marseillaise, vont-ils réussir à coincer cette troupe d'écolo-féministes retranchées dans la forêt du Vançon près de Sisteron ? Il leur faudra bien de l'imagination et jouer avec la loi, pour établir si oui ou non, Myrina et Marpesia, les deux reines de la communauté des Jeannettes sont allées au delà de l'acceptable dans leur haine des hommes. Quand certaines, en guerre contre la société patriarcale et machiste, se prennent pour les Amazones de l'Antiquité, tout peut survenir, même le pire.... pour un nouveau-né mâle qui n'est pas arrivé au bon endroit.

Dans ce roman de fiction policière, Jean-François Barbieri, officier en police judiciaire durant 33 ans à Paris puis Marseille, utilise de nouveau son expérience professionnelle pour nous plonger dans l'univers des flics d'investigation. Avec précision et minutie, il entre dans les coulisses de la PJ, où se décident les stratégies d'enquête soumises au poids de la procédure judiciaire.

Cette nouvelle aventure policière, lui permet d'aborder avec une certaine dose d'humour, la mouvance woke et la sphère éco-féministe des militantes acharnées de la dernière génération, celles qui ont transformé la lutte pour l'égalité en une guerre contre les hommes, et revendiquent désormais une vie sans mâles. Sur fond de retour à l'état de nature, elles veulent changer la société où tout ce qui est masculin doit être soumis, voire banni, effacé.

CLIP (01/07/2023

 

Culture et justice rassemble des informations relatives à l’actualité culturelle sur les questions de justice. Histoires, romans, portraits du jour, salon de livres... Page indépendante sans but lucratif administrée par Philippe Poisson et Camille Lazare, membres de l'association Criminocorpus.

A propos du site : Musée - Histoire de la justice, des crimes et des peines | Criminocorpus propose le premier musée nativement numérique dédié à l’histoire de la justice, des crimes et des peines. Ce musée produit ou accueille des expositions thématiques et des visites de lieux de justice. Ses collections rassemblent une sélection de documents et d’objets constituant des sources particulièrement rares ou peu accessibles pour l’histoire de la justice."

Relecture et mise en page Ph.

Tag(s) : #Coup de coeur du jour, #portrait du jour criminocorpus
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