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Parcours d'un condamné définitif au bagne colonial - « Le La Martinière effectue son premier voyage vers Saint-Laurent-du-Maroni 1921. En août, il débarque 494 condamnés, puis 596 en octobre
(dont 544 embarqués à Alger). Trois convois suivent en 1922 avec 609 matricules en janvier, 662 en mars (dont 541 d'Alger) et 626 en mai (dont 557
d'Alger).Dès lors, la
capacité d'accueil de la Guyane est de nouveau atteinte ( après les décès d'un effectif non renouvelé lors des années de guerre, du fait de l'arrêt des convois entraîné par la guerre sous-marine
menée par les Allemands), et les convois des années suivantes comblent les pertes moyennes dues à la mortalité (soit environ 600 décès par an). On note ainsi deux convois en 1923, trois en 1924,
deux en 1926, un en 1927, un en 1928, un en 1930, deux en 1931, trois en 1933, deux en 1935 et enfin un dernier en 1938, uniquement composé de relégués. Soit au total vingt trois convois avec des
conditions sanitaires généralement satisfaisantes et un pourcentage de décès faible. Sur dix de ces convois, aucun mort n'est à déplorer. Sur les autres, la moyenne est de un à trois (ainsi en
1921, trois cas de grippe espagnole liée à l'épidémie qui sévit partout dans le monde). Le chiffre le plus important est celui de 1922 avec sept morts (dont six condamnés arabes) que le
médecin-major, commissaire du gouvernement chargé de veiller à l'état sanitaire avant l'embarquement et pendant le le voyage, explique en mentionnant : « D'une façon générale, l'état
physique des arabes est bien mauvais, beaucoup d'entre eux provenaient de la région d'Orléansville où la disette avait sévi l'année précédente. » ..1 »
1 Michel Pierre, Bagnards – La terre de la grande punition – Cayenne 1852-1953 – Éditions Autrement, 2000, 262 pages
Sources

Les quais de quelques ports français résonnaient régulièrement des fers qui entravaient la marche des condamnés, et les cales du Martinière donnaient un avant-goût de l'enfer qui attendait là-bas, de l'autre côté de l'océan. Les auteurs ont retrouvé des témoins parmi le personnel navigant, et leurs récits et photos donnent un éclairage passionnant sur cette prison flottante. Parfois anecdotiques, toujours hauts en couleurs, les témoignages nous ramènent à l'époque de Papillon et de Chéri Bibi.
Franck Sénateur, enseignant et historien du système pénitentiaire français, a été le maître d'œuvre du livre. Il s'est appuyé sur de nombreux documents et témoignages ; Paul Mauro, patron pêcheur à Piriac, a 14 ans quand il est embarqué comme mousse, en 1935, sur le navire et fait de nombreux voyages de France en Guyane et dans les Antilles.
Passionné d'histoire maritime, Bernard Cognaud a été bercé dès son plus jeune âge dans le milieu maritime : un grand-père patron pêcheur, un oncle capitaine cap-hornier et un autre navigant sur le Martinière. Il raconte la vie du dernier bateau bagne jusqu'à sa fin sous le chalumeau du démolisseur.
En mars 1955, l'épave du Martinière vient s'amarrer au quai à charbon du bassin de Penhoët à Saint-Nazaire, pour y être démolie.

Commencé dans l'utopie du rachat par le travail forcé, le siècle des bagnards se poursuit par la seule volonté d'exclure, d'exiler, d'éliminer, et s'achève dans un bilan tragique. Dossiers, témoignages, archives, récits racontent la vie et la mort d'hommes et de femmes dont la justice française se débarrassa loin de ses côtes.
Certains noms appartiennent déjà à la mémoire collective Dieudonné de la bande à Bonnot, le capitaine Dreyfus, Seznec, Papillon et combien d'autres relevant de l'expression "tu finiras au bagne".
À l'heure où la France s'interroge sur la punition, la prison et le système pénal, cet ouvrage fouille l'histoire des bagnes de Guyane, en éclaire la genèse, en restitue la vie quotidienne et en décrit les vestiges.

Poisson (Philippe) | Criminocorpus. Le portail sur l'histoire de la ...
14 Parcours d'un condamné définitif au bagne colonial - Document à usage pédagogique uniquement. PP.
1981 - Quelques dizaines d'anciens bagnards vivent
encore à Cayenne. Les plus jeunes ont 75 ans. Ils ont tous été recensés par Jean-Claude Michelot, qui a recueilli leurs ultimes témoignages. Leurs récits éclairent d'une lumière dramatique ce
livre qui est aussi l'histoire de la naissance, de la décadence et de la mort d'une utopie.
Pendant près d'un siècle de conflits, d'intrigues et de " faits divers ", le bagne de Guyane, en effet, a cherché sa
voie entre les contraintes barbares du " goulag " et les nobles aspirations des théoriciens de la délinquance et de la substitution des peines. Juristes et truands y ont inextricablement mêlé
leurs itinéraires. Au moment de l'abolition de la peine de mort, cette chronique cruelle et rocambolesque est aussi un livre d'actualité.
Jean-Claude Michelot : journaliste, chef des services de FR3 Guyane, a commencé sa carrière à Radio Monte-Carlo.
Pour France Inter, puis FR3, il a été en poste à Tahiti, Djibouti, Mayotte, Wallis et Futuna. Date de Parution :
12/11/1981 - Collection : Documents - Nombre de pages : 372
13. Parcours d'un condamné définitif au bagne colonial
article - 06/01/12 - 13. parcours d'un condamné définitif au bagne colonial - 13 . parcours d'un condamné définitif au bagne colonial - « Son choix se porte sur le Douala, ancien…
Bagnes coloniaux (20)