Le 2 juin 1908, à Vigneux-sur-Seine, alors que les ouvriers des sablières sont en grève depuis un mois pour l'amélioration de leurs conditions de travail (douze heures par jour, les pieds dans l'eau, pour un salaire de misère), des heurts se produisent entre les grévistes et des briseurs de grèves protégés par les gendarmes. Dans l'après-midi le comité de grève qui s'est installé dans l'Hôtel-restaurant du Progrès est encerclé par les gendarmes exigeant qu'on leur livre un ouvrier qui aurait le matin même donné un coup de poing à un gendarme. Empêchés d'entrer dans le local par les grévistes, les gendarmes font usage de leurs armes, tuant deux ouvriers : Emile Goebellina (terrassier de 17 ans) et Pierre Le Foll (ouvrier charpentier de 48 ans) et blessent plus ou moins grièvement par balles neuf autres travailleurs.
Lors des funérailles de Le Foll le 4 juin, puis celles de Goebellina le 5 juin, alors que la Fédération du Bâtiment appelle à venger les camarades assassinés, des escadrons de cuirassiers
patrouillent dans les rues de Vigneux, Draveil, et Villeneuve-St-Georges. Cela n'empêchera pas de nouveaux incidents de se produire auxquels les anarchistes qui soutiennent ces travailleurs
précaires ne sont pas étrangers. En particulier les anarchistes individualistes groupés autour de Libertad, qui viendront de nouveau le
dimanche 7 juin manifester en force au cimetière de Villeneuve-St-Georges.
Mais le pouvoir et en particulier le président du Conseil Georges Clémenceau, jouant sur le pourrissement, va de nouveau provoquer un massacre le 30 juillet 1908.
( Plaque souvenir posée le 5 juin 2004 sur l'Auberge Fleurie de Vigneux (où s'est produit les fusillades ) par des syndicalistes de la CGT et de CNT (Section Unifiée du Bâtiment )
http://www.ephemanar.net/juin02.html