Cocus de Molière et
cornus de Guitry pourraient donner la réplique aux héroïnes du roman bourgeois du XIXe siècle, d’Emma Bovary à Anna Karenine. Étudiant tant les sources judiciaires que littéraires,
Agnès Walch analyse la réponse juridique à l’adultère féminin et, sous l’ancien régime, à travers la peine de « l’authentique », c’est la place de la femme, cette « éternelle
mineure », qui apparaît. De la loi sur le divorce votée – timidement - par la Constituante le 20 septembre 1792 à sa remise en cause par la loi de Bonald de 1816, la remise en cause du
divorce au XIXe siècle au profit de la seule séparation de corps des époux ne remet pas en cause la pénalisation du seul adultère féminin… La IIIe République réintroduit le
divorce en France, sans intervenir vraiment sur le problème de l’adultère féminin. L’évolution des mentalités et la laïcisation de la société font, qu’après 1890 en tout cas, plus aucun juge
n’osera condamner une épouse pour adultère. Il faut cependant attendre 1975 et la révision du code civil pour que l’adultère réintègre la seule sphère privée et intime…
Avec Agnès Walch, spécialiste de l’histoire des représentations conjugales et familiales
Emission proposée par : David Gaillardon
Référence : PAG630
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Adresse de cet article : http://www.canalacademie.com/Ciel-mon-mari-Une-histoire-de-l.html
Date de mise en ligne : 26 juillet 2009
David Gaillardon s’entretient avec l’historienne Agnès Walch qui publie chez Perrin une Histoire de l’adultère, du XVIe au XIXe siècle. Corollaire de l’amour conjugal, l’adultère (qui désigne toute relation sexuelle hors mariage) est sans doute l’un des matériaux auquel les romanciers et les auteurs de théâtre ont le plus souvent recouru.
Agnès Walch est devenue maître de conférence à l’Université d’Artois après un doctorat d’histoire obtenu à Paris IV. Elle est spécialiste de l’histoire des représentations conjugales et familiales.
Présentation de l'éditeur
Il y a la belle Angélique qui n'en pouvait plus, Perrette et ses amants, Jean dont le retour n'est pas attendu ni même souhaité, les dames galantes, les maîtresses royales ; il y a monsieur de
Montespan et sa calèche à cornes, des aventures sanglantes, joyeuses, terribles, tristes aussi. Les histoires d'amour finissent parfois mal, celles de l'adultère en apportent souvent la preuve.
L'infidélité n'a pourtant pas été considérée ni réprimée de la même façon au cours de l'histoire. A la Cour par exemple, le roi se montre en majesté avec sa maîtresse sans craindre de scandaliser
la bourgeoisie qui n'autorise aucun écart. Depuis la fin du Moyen Age, une législation sévère et inégalitaire pour la femme s'applique en effet à l'ensemble du royaume de France. Il faudra
attendre la loi sur le divorce de 1884 pour que le déséquilibre sexuel s'estompe, et surtout le XXe siècle pour que la répression cesse... Mais ce que montre aussi l'historienne Agnès Walch,
c'est la difficulté de nouer une relation conjugale solide lorsque les parents font pression, lorsque des problèmes d'argent surgissent ou que l'entente sexuelle ne peut être trouvée. Question
posée à la condition féminine, à la conception du mariage d'amour, à la législation matrimoniale, l'inconstance conjugale parle de sexe, de passion, de haine, de provocation, de dérision, et au
final fait écho à nos préoccupations contemporaines.
Les cocus ne font plus rire ...
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