Archives de presse - Le fougueux capitaine, ancien gendarme de la défunte cellule élyséenne, puise dans sa malle à secrets. Avec Charles Hernu en ligne de mire
Il réapparaît régulièrement, sortant de son ancien képi et de quelques malles secrètes des documents sulfureux sur la République. Le capitaine Barril, ancien de la défunte cellule élyséenne, n'en finit pas de raconter les dessous du régime de François Mitterrand. L'affaire des Irlandais de Vincennes, d'abord. Il revient longuement sur le dossier qui a provoqué le premier scandale de l'ère Mitterrand. Il détient d'ailleurs aujourd'hui un record judiciaire, celui de vingt ans d'instruction... Cette affaire permet à Paul Barril de régler, au passage, quelques comptes avec le journal Le Monde.
Le fougueux capitaine «aligne» aussi le pouvoir socialiste de l'époque sur les liens qu'il aurait entretenus avec Action directe, rappelant
l'épisode du vol de la voiture de Lionel Jospin revendiqué par le groupe terroriste.
Quelques notes internes de la cellule, adressées au chef de l'Etat, dévoilent aussi les coulisses des négociations concernant les otages
français détenus au Liban. Une véritable affaire d'Etat et aussi, malheureusement, un enjeu électoral à la veille du scrutin de 1988.
Mais l'épisode le plus exclusif du livre raconte l'extraordinaire aventure des «archives secrètes» du contre-espionnage français qui touche à une page noire de notre histoire. Barril révèle, en effet, comment le ministre de la Défense de l'époque, Charles Hernu, a récupéré, en 1983, quatre cartons de documents originaux, détenus par la DGSE, qui concernaient l'action de Klaus Barbie, à Lyon, sous l'Occupation. Avant le procès de l'ancien nazi, en 1987, le ministre refuse de les remettre au juge d'instruction chargé de l'enquête. Il justifie cette décision dans une note adressée à François Mitterrand: «Ce qui compte, dans ce dossier, ce n'est pas la vérité, mais l'exploitation qu'on peut en faire.» Il ajoute: «Il y avait quelques noms particulièrement marquants, des personnalités toujours vivantes.»
Charles Hernu se fit d'ailleurs tirer l'oreille pour rendre à la DGSE ces documents. Il les restitue finalement en 1988. Mais il en manquait, semble-t-il, quelques-uns.
Barril de poudre
par Jean-Marie Pontaut
http://livres.lexpress.fr/critique.asp?idC=3315&idR=12&idTC=3&idG=8
L'Express du 27/12/2001
Une enquête pour Houphouët-Boigny a mené l'ex-n° 2 du GIGN sur la piste du rapt d'un PDG à Paris
Le capitaine Barril a encore frappé. Personnage romanesque au passé agité, ex-n° 2 du GIGN, ancienne vedette de la cellule élyséenne, victime ensuite des écoutes mitterrandiennes, le bouillant capitaine récidive avec un ouvrage détonant. Après Missions très spéciales et Guerres secrètes à l'Elysée, l'ex-as de la gendarmerie, devenu patron de société et proche de l'émir du Qatar, raconte une curieuse Enquête explosive. Proche de certains chefs d'Etat africains, le capitaine a été appelé, au printemps 1993, par Houphouët-Boigny, alors président de la Côte d'Ivoire. Le Vieux voulait que l'officier enquête sur les relations de sa femme, Marie-Thérèse... Sa jeune et tumultueuse épouse s'était, en effet, associée avec un Italien, Hugo Brunini, qui était en train de s'emparer du monopole des jeux en Côte d'Ivoire. Houphouët souhaitait tout savoir sur le bel Hugo. Il ne sera pas déçu. Paul Barril va découvrir que le fringant Napolitain a été condamné à quinze ans de prison par la cour d'assises de Paris pour avoir participé, le 31 décembre 1975, au rapt du PDG de Phonogram (disques Philips), Louis Hazan. Le capitaine, en fouillant le passé, révèle sur cette affaire, où se croisent anciens de l'OAS, barbouzes, vendeurs d'armes, mercenaires, bon nombre d'éléments troublants. Un livre à la croisée du roman d'aventures et de l'enquête policière à la Barril... Frissons et imagination garantis.
Barril, le retour
par Jean-Marie Pontaut
http://livres.lexpress.fr/critique.asp/idC=1963/idTC=3/idR=12/idG=8
L'Express du 16/11/2000
Quand un ancien responsable du GIGN et de la cellule anti-terroriste de l'Élysée se met à parler, le pouvoir n'en sort pas indemne. Paul Barril officia pendant les premières années de gouvernement de François Mitterrand et son nom est lié à l'affaire des "Irlandais de Vincennes", en rapport direct avec les groupes politiques terroristes l'IRA et l'INLA. Ces Archives secrètes de Mitterrand lèvent le voile sur l'étrange protection dont auraient bénéficié diverses organisations comme Action directe ou l'ETA, pendant les années du pouvoir socialiste. L'ancien chargé de la sécurité à l'Élysée règle aussi ses comptes avec le journal Le Monde, et plus précisément Edwy Plenel, premier à avoir dénoncé une machination contre les Irlandais dont Barril se défend encore aujourd'hui. Les écoutes de l'Élysée, supervisées par Mitterrand lui-même, les réseaux trotskystes représentés comme une force secrète infiltrée dans les organes de pouvoir et de presse, les coups bas, les fausses rumeurs, les informations occultées, les liens entre hold-up et financement de partis... tout est passé en revue et agrémenté de lettres officielles et de comptes-rendus d'audience de procès qui donnent une véracité évidente aux révélations de Barril.
Reste le récit, obscur, car faisant d'innombrables allers-retours entre le passé et le présent. Bref, conseil est de maîtriser parfaitement l'histoire politico-judiciaire de ces vingt dernières années... Une chose est sûre, et ce livre le prouve : cette période – et plus particulièrement les années 1981-86 – fut pleine de mystères, de manipulations. Et donne la pire image de la gauche. Le témoignage de Barril pourrait mettre le feu aux poudres... --Marine Segalen
Quatrième de couverture
Pourquoi les terroristes d'Action directe ont-ils été protégés par les socialistes durant les premières années de présidence de François Mitterrand ?
Quel type de financement se cachait derrière le fabuleux hold-up de Condé-sur-Escault ?
Comment le terrorisme international a-t-il bénéficié de fonds gigantesques grâce à une équipe de faussaires et pourquoi ce dossier a-t-il été enfoui dans les oubliettes de l'histoire ?
À quoi servent les réseaux trotskistes qui se sont mis en place dans la presse comme dans les allées du pouvoir ? Quel rôle a joué Lionel Jospin dans cette mouvance et pourquoi a-t-il conservé pendant plus de vingt ans le secret sur cet engagement clandestin ?
Pourquoi, lors du procès de Klaus Barbie, Charles Hernu a-t-il soustrait certains documents à la justice ?
À toutes ces questions et à nombre d'autres, le capitaine Paul Barrit, ancien responsable du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale et même, un temps, de la "cellule anti-terroriste" de l'Elysée apporte des réponses explosives fondées documentation exceptionnelle.
Les Archives secrètes de Mitterrand (Broché)
de Paul Barril (Auteur)
Broché: 248 pages
Editeur : Albin Michel (2 novembre 2001)
Langue : Français
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