Fatima Besnaci-Lancou et Gilles Manceron publient « Les Harkis dans la colonisation et ses
suites », avec une préface de Jean Lacouture [1].
Ci-dessous une présentation du livre, suivie d’extraits de la préface, puis d’un article que l’historien Jean-Charles Jauffret a consacré à cet ouvrage.
[Mise en ligne le 2 février 2008, mise à jour le 25 septembre 2009]
Les harkis dans la colonisation et ses suites
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article2499
Présentation de l'éditeur
Qui étaient vraiment les harkis? Mensonge et ignorance s'associent pour faire d'eux des traîtres à la cause algérienne. Pour la première fois, un ouvrage récapitule l'histoire des harkis en la replaçant dans celle de la colonisation de l'Algérie. Les harkis étaient des ruraux, confrontés à une guerre où les civils étaient l'objet de toutes les violences. Loin de faire un choix politique contre l'indépendance algérienne, souvent victimes du FLN, ils ont tenté de survivre afin de protéger leur famille. Au lendemain de la guerre, en Algérie, en maints endroits, ils ont été victimes de massacres. Ceux qui sont parvenus en France ont été enfermés dans des camps, subissant des conditions indignes qui relèvent d'une logique coloniale. À partir des années 1970, leurs enfants n'accepteront plus cette humiliation et s'organiseront pour réclamer justice. Leur combat se conjugue aujourd'hui au présent. Fruit de quatre années de recherche, abondamment illustré, ce livre donne la parole à des universitaires, des acteurs du conflit aux expériences différentes, des femmes et des enfants de harkis. Préfacé par Jean Lacouture, il contribue, enfin, à faire entendre la vérité sur ce drame.
Biographie de l'auteur
Fatima Besnaci-Lancou, éditrice et présidente de l'association Harkis et droits de l'Homme, est l'auteure de
Fille de harki (L'Atelier, 2003), prix Seligmann 2005, Nos mères, paroles blessées (Emina Soleil, 2006) et Treize chibanis harkis (Tirésias, 2006). Elle s'attache à collecter cinquante ans de
mémoire des harkis et de leurs familles.
Gilles Manceron,
historien et membre du comité central de la Ligue des droits de l'Homme, a écrit notamment Marianne et les colonies (La Découverte, 2003), 1885, le tournant colonial de la République (La
Découverte, 2007), et, en collaboration, La colonisation, la loi et l'histoire (Syllepse, 2006) et D'une rive à l'autre. La guerre d'Algérie de la mémoire à l'histoire (Syros,
1993).
Détails sur le produit
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Le camp de Bias n'était pas l'enfer qu'elle décrit
http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/article-32143105.html
Les révoltes dans les camps des harkis : 1975-1981
http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/article-32344675.html
Les enfants de harkis, une jeunesse dans les camps
http://www.cairn.info/resume_p.php?ID_ARTICLE=PP_014_0179
Ce texte a trait à la jeunesse des enfants de harkis dans le camp de Bias. Les harkis étaient les supplétifs de l’armée française durant la guerre d’Algérie. Nous voulons démontrer qu’ils n’étaient pas et ne sont pas considérés comme des citoyens français mais comme des « enfants illégitimes de la République ». Aussi, nous décrivons la vie quotidienne des enfants de harkis dans ce camp et leur révolte.
Pensée plurielle 2007- 1 (n° 14)| ISSN 1376-0963 | ISSN numérique : en cours | ISBN : 2-8041-5443-1 | page 179 à 192
Régis Pierret
Mon père, ce harki
http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/article-32142896.html
Sociographie des familles de harkis de Saint-Maurice-l’Ardoise
http://www.rapatries.gouv.fr/article.php3?id_article=43
Ce texte présente une synthèse partielle d’une enquête réalisée pour la Direction de la population et des migrations : Saint-Maurice-l’Ardoise. Socio-histoire d’un camp de harkis (1962-1976) . De l’été à l’hiver 1962-1963, environ vingt mille harkis (familles comprises) sont rapatriés en métropole par l’Armée et accueillis, dans l’urgence, dans des camps militaires dressés à la hâte ou réquisitionnés. Saint-Maurice-l’Ardoise, situé dans le Gard à une vingtaine de kilomètres d’Avignon, fut l’un d’eux. Il vit arriver et repartir, au cours des premiers mois, près de six mille personnes. Passée cette phase de transit, le camp ne regroupe plus, au début de l’année 1965, que ceux que l’administration du camp juge « incasables », notion qui mélange l’inaptitude au travail, le manque de ressources et l’incapacité à vivre « en milieu ouvert » sans assistance sociale et sanitaire. Durant la décennie suivante, le camp va ainsi abriter une population stabilisée autour de huit cents personnes et composée d’infirmes et de blessés de guerre, de veuves et de personnes âgées, de malades souffrants de troubles physiques ou psychologiques, la plupart accompagnés de leurs familles. Lors de l’été 1975, une révolte violente menée par les jeunes qui ont grandi dans le camp entraîne sa fermeture. Cette enquête s’inscrit dans le prolongement direct d’une synthèse bibliographique. Celle-ci avait particulièrement insisté sur deux questions centrales à propos desquelles circulent, encore aujourd’hui, de nombreuses idées reçues. D’une part, contrairement à l’interprétation qu’en donnent les discours officiels ou les récits publiés par d’anciens officiers, l’engagement des harkis ne résulte que marginalement d’une fidélité à la nation française. Pour le gros des troupes supplétives, il correspond en réalité à un enrôlement ou à un basculement largement circonstanciel et contingent. D’autre part, souvent décrits comme un groupe isolé et qui n’aurait pas été (ou ne se serait pas) intégré à la société française, les Français musulmans rapatriés se présentent plutôt comme un ensemble éclaté entre les plus « exclus » et les plus « intégrés ». L’affirmation de l’existence d’une communauté harkie relève, de ce point de vue, de la fiction.
Documents « La guerre d’Algérie en prison »
http://www.criminocorpus.cnrs.fr/spip.php?page=articleprint&id_article=504