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Il y a 56 ans disparaissait dans la jungle de Guyane un jeune explorateur toulonnais, victime de sa soif d'aventure. Nul ne le revit vivant ni ne retrouva son corps ...

Et si la forêt amazonienne l'a depuis longtemps englouti, son souvenir ne s'est pas pour autant éteint chez tous ceux et toutes celles qui l'ont connu ou qui ont été touchés par la ténacité avec laquelle son père partit à sa recherche. Il s'appelait Raymond Maufrais.

Raymond Maufrais voit le jour à Toulon, le 1er octobre 1926, sous le signe de la Balance, ascendant Taureau : comme si son caractère opiniâtre devait être, dès ses premiers moments, défini par les astres. Raymond est fils unique, et il est l'objet d'un attachement sans bornes de la part de ses parents.

Dès les premières années d'école, il entre très souvent en conflit avec ses petits camarades :les disputes lors des récréations sont si fréquentes que ses parents se trouvent bientôt dans l'obligation de l'envoyer en pension en dehors de Toulon, alors qu'il n'a pas encore neuf ans.

Avec deux camarades, à qui il a vanté les lointaines colonies françaises comme étant le paradis terrestre, il saute le mur du pensionnat et disparaît dans les régions boisées et vallonnées du Haut-Var. La gendarmerie va battre la région pendant trois jours. Le quatrième, Raymond et ses deux camarades sont découverts dans une grotte, en bonne santé : ils avaient eu la précaution d'emporter avec eux des provisions. "Je croyais pouvoir arriver dans une colonie en marchant vers la montagne", avoue-t-il aux gendarmes qui l'interrogent sur ses motivations.

En octobre 1939, il entre à l'Ecole Rouvière de Toulon. Ce n'est pas ce qu'on peut appeler un brillant élève, mais il est excellent en littérature française et aime les classiques; son professeur de français, Charles Laure, remarque très vite ses dons d'écrivain, notamment ses descriptions précises de situations. Appelé "le futur journaliste" par ses professeurs, Raymond ne cache pas son désir de devenir plus tard un grand reporter, ce qui fait le désespoir de sa mère, seule à l'élever depuis que son mari, après la défaite de juin 1940, est prisonnier en Allemagne. Elle espère, comme la plupart des mères toulonnaises, le voir entrer un jour à l'Arsenal Maritime de la ville, comme l'a d'ailleurs fait son père Edgar, comptable au bureau des salaires. Devant son bureau d'écolier, le garçon attache une carte de l'Amérique du Sud, achetée à l'insu de ses parents et qu'il contemple en rêvant. A l'emplacement du Matto-Grosso, au centre du Brésil, il a tracé une croix rouge : "C'est là que j'irai. Plusieurs expéditions ont échoué, moi, je réussirai", dit-il à sa mère, qui s'inquiète à nouveau de voir ce fils si peu studieux.

En 1942, alors que Raymond n'a que seize ans et demi, il écoute les émissions quotidiennes de la B.B.C. et annonce sa décision de rejoindre l'Angleterre. La veille d'embarquer près de Dieppe, il glisse le long de la falaise, dans sa chute heurte un rocher et se fracture plusieurs côtes. Inconscient, Raymond est recueilli par le maire du village voisin et confié aux soeurs d'un couvent qui vont le soigner. Impossible dès lors de partir... Il ne retrouve pas d'autres occasions d'embarquer pour Londres, et à la fin août, déçu, Raymond retourne à Toulon.

Comme beaucoup de jeunes de son âge, en participant à des actions de résistance, modestes peut-être, il a le sentiment d'aider à la lutte pour libérer la France de l'oppresseur. Il distribue des tracts et les journaux du réseau Combat dans les boîtes aux lettres des immeubles, placarde des affichettes aux croix de Lorraine sur les édifices publics, trace à la craie des "V" de victoire sur les murs de la ville et, recueille des informations ça et là sur les mouvements des troupes ennemies, participe avec les routiers à ses missions de transports d'armes et de munitions.

Ce que Raymond ignore encore, c'est que son père s'est engagé dans la résistance dès juin 1942 et qu'il est devenu chef de groupe dans le réseau Armée Secrète et Combat; son domicile sert de boîte à lettres au réseau...

Lire l'intégralité de cet article en cliquant sur le lien ci-dessous

http://site.voila.fr/maufrais

Lire également :

Raymond Maufrais disparaît dans la jungle guyanaise : entretien avec le préfet VIGNON

Historia spécial septembre 1982 n°430 bis– dossier Morts mystérieuses – pages 81-85



 

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