Document de mars 2009 -
L’affaire Ilan Halimi a divisé la France. Ce jeune Juif enlevé, séquestré, torturé, et laissé pour mort une nuit d’hiver 2006. De nombreux
commentateurs avaient estimé que la dimension judéophobe devait être minorée. Mais depuis le début de l’instruction la réalité s’est dévoilée. Ainsi, les psychiatres chargés d’examiner le
meurtrier présumé d’Ilan Halimi ont diagnostiqué chez lui un « antisémitisme obsessionnel ». En avril 2007, dans une lettre à son avocat, l’accusé a livré sa « définition
» des Juifs : « Danger pour l’humanité. Se considèrent comme une race supérieure. Endoctrineur, manipulateur, ennemis à combattre pour le bien-être de l’humanité » (Le Parisien
du 7 juin 2007). Il apparaît aujourd’hui bien difficile de conserver des réticences sur cette dimension anti-juive.
Jérôme Deneubourg, avec opiniâtreté, décortique les faits pour délimiter l’ensemble des hypothèses concernant la mort d’Ilan. À partir des
déclarations faites par le principal mis en examen, il établit également une typologie de son antisémitisme. L’hostilité anti-juive a été déterminante dans le choix de la victime. Mais il y avait
aussi une véritable haine antisémite : politique, historique, et religieuse. L’originalité du propos de l’auteur tient dans sa force d’analyse et son souci constant d’objectivité ; rien n’est
posé a priori, tout vient des faits.
Le procès ne devra pas faire l’impasse sur ces éléments.
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Récit (broché). Paru en 03/2009
Jérôme DENEUBOURG est né en 1973. Professeur de Lettres, il est titulaire d’un DEA de philosophie obtenu à la Sorbonne (Paris I) ; il enseigne en
classe de BTS, et dans une école juive à Paris. Quand on l’interroge sur ses motivations, il répond : « En tant que non-juif, j’estimais de mon devoir d’analyser cette affaire. Si c’est un
groupe qui est visé, tout être humain a le devoir de s’interposer. La lutte contre les racismes et l’antisémitisme est l’affaire de tous et non uniquement des victimes. S’attaquer à un Juif pour
sa religion, c’est bafouer les Droits de l’Homme. C’est au nom de ces Droits que j’écris. »