Althéa ou la colère d'un roi de Karin Hann - L'auteur fait
revivre avec force l'un des épisodes les plus célèbres de l'histoire de France.
Le destin tragique de Nicolas Fouquet est éclairé sous un jour nouveau, délicieusement romanesque, par Karin Hann. Dans son
premier roman, celle qui fut pendant quatorze ans l'assistante de Patrick Poivre d'Arvor pour ses émissions littéraires, imagine l'existence d'une certaine Althéa de Braban-Valloris, filleule de
Nicolas Fouquet. À travers ce personnage attachant, une orpheline adoptée toute petite par le surintendant des finances de Louis XIV, Karin Hann fait revivre avec force, et de façon originale,
l'un des épisodes les plus célèbres de l'histoire de France.
Le lecteur se prend d'emblée d'amitié pour Althéa. Le récit détaillé de son enfance à Vaux-le-Vicomte, sa passion des chevaux, ses rencontres avec les beaux esprits de l'époque, comme La Fontaine et Molière, sonne juste. On sent combien la fillette est attachée à son parrain. Logique qu'elle soit bouleversée par le procès qui mène Fouquet à la prison à vie, après la fameuse fête organisée à Vaux en 1661. Normal si Althéa, devenue une ravissante jeune femme, tente tout pour libérer son père adoptif.
Le talent de Karin Hann réside dans le bon dosage qu'elle trouve entre les faits historiques et la fiction. Ainsi, les éléments avérés sur l'affaire Fouquet sont respectés. Seules les zones d'ombre sont romancées. Pour ce qui concerne le Masque de fer, par exemple, l'auteur choisit l'hypothèse selon laquelle ce prisonnier aurait été le frère jumeau du roi. Et elle imagine que Fouquet avait eu connaissance de ce secret d'État. Ce qui ne pouvait que renforcer la volonté de Louis XIV de se débarrasser de celui qui avait malencontreusement froissé son ego.
Quant à la romanesque et très sensuelle histoire d'amour que vit Althéa avec le séduisant marquis de Mergenteuil, un ami fidèle de Fouquet, cette fiction s'insère harmonieusement dans la réalité historique. On suit ce couple piquant à travers le royaume de France, jusqu'à la forteresse de Pignerol, où il tentera de libérer non seulement Fouquet, mais aussi le Masque de fer.
Au fil d'un récit bien maîtrisé, servi par une très belle plume et une documentation précise, Karin Hann envoûte le lecteur. Elle le transporte au XVIIe siècle et défend avec brio la mémoire de Nicolas Fouquet.
Althéa ou la colère d'un roi de Karin Hann, Robert Laffont, 380 p, 20 €.
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