Anita Conti, pionnière de l'océanographie, grand photographe et écrivain, a sillonné les mers froides et tropicales à bord des bateaux de pêche et marqué près d'un siècle de vie maritime. En 1939, première femme embarquée au service de la Marine nationale, elle participe au déminage du port de Dunkerque, avant de partir pour l'Afrique où l'attendent missions humanitaires, chasse aux squales et décolonisation. Sensibilisée au problème de la faim et au gaspillage des ressources, elle s'élance vers l'Atlantique Nord à bord des terre-neuvas avant de rejoindre Cousteau au Musée océanographique de Monaco...
« Il faut cesser de piller l'océan », « Nous devons penser aux générations à venir »...
Cette femme au destin exceptionnel avait pressenti la nécessité du développement durable.
Son combat est plus que jamais d'actualité.
À partir d'archives inédites, Catherine Reverzy nous livre le magnifique portrait d'une femme hors du commun, libre et passionnée, dont la vie fut
entièrement tournée vers l'océan.
Catherine Reverzy est psychiatre et écrivain. Elle est l'auteur de Femmes
d'aventure.
Extrait du livre :
De l'océan aux rivages, le destin d'Anita Conti (1899-1997) s'est construit sur l'eau, dans l'eau, à la croisée d'une personnalité hors du commun et
des événements du XXe siècle. De la génération des pionniers de l'océanographie, elle est un phare de l'histoire maritime française trop peu connue, et qui pourtant nous concerne tous, comme tout
ce qui touche à l'océan. Ses travaux maritimes, ses articles de vulgarisation scientifique, ses photographies et ses films, enfin son œuvre d'écrivain de la mer constituent un témoignage
irremplaçable des efforts des générations précédentes pour explorer et protéger ses ressources. Les médias ne cessent aujourd'hui de nous sensibiliser à la surexploitation des espèces marines, au
réchauffement de la planète, à la pollution des eaux et rivages. Nous l'avons compris, la biodiversité des écosystèmes marins s'affaiblit à un rythme inquiétant, l'acidification des mers est
telle que certains organismes ne pourront bientôt plus y subsister, la boucle du Gulf Stream qui tempère l'Europe a vu son débit se réduire de 30 % depuis 1957. Nous le savons, de grands
programmes, comme celui d'Eur-Océans, doté de 40 millions d'euros sur quatre ans, sont actuellement en cours pour tenter de comprendre ces effets sur les ressources des fonds marins qui tardent
de manière angoissante à se reconstituer. Mais nous ignorons, pour la plupart d'entre nous, que, dès les années 1920, les océanographes et l'Institut des pêches, le très officiel OSTPM, l'ancêtre
d'Ifremer, dont Anita Conti fut une des personnalités les plus brillantes, avaient tiré la sonnette d'alarme. Si bien que la faire mieux connaître à travers ses travaux et ses combats, évoquer sa
passion pour le monde des eaux qui est aussi celui du songe, ses espoirs et ses déceptions, témoigner de son audace et de sa liberté d'être, c'est, sous un angle original, nous interroger sur
notre lenteur à prendre conscience de la gravité des problèmes que nous léguerons aux générations à venir, sur nos difficultés à progresser individuellement et collectivement vers plus
d'humanité.
Anita Conti fut aussi, et cette part d'elle-même n'est pas des moindres, l'amie solide et généreuse des marins-pêcheurs, qui l'appellent aujourd'hui encore « La Dame de la Mer ». Des
bateaux, des lycées maritimes portent son nom. Tous se souviennent ou ont entendu parler d'elle comme d'une femme «très humaine», doublée d'une «scientifique». Mais savent-ils qu'elle fut une
relieuse d'art de grande renommée dans les années 1930, et renonça à ce talent, qu'elle considérait comme un «luxe inutile», pour se tourner vers l'océan ?
J'ai voulu retracer l'histoire d'Anita Conti, tant il est vrai que les grands destins nous inspirent, nous élèvent et, pour certains, peuvent nous servir d'exemple. J'ai chronologiquement suivi
et donc mêlé sa vie publique, sociale, professionnelle, et sa vie personnelle : elles sont inséparables. Et cette dernière jusqu'aux abords de ces paysages intérieurs que seules la force du
langage, la richesse des images qui renvoient à l'élément liquide nous permettent d'entrevoir, de nommer. C'est là que nous rencontrerons Anita.
Extrait de l'introduction
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Essai (broché). Paru en 09/2006
Lien utile sur le blog :
Les grandes aventurières ... destins de légende
De tout temps, certaines femmes ne sont pas restées à la place où la société voulait bien les cantonner, menant des vies hors du commun.
Des femmes de conviction qui sont entrées dans l'histoire, chacune à leur manière, par un exploit sportif, une conquête de l'inutile, une prouesse scientifique, une performance artistique ou une
aventure politique. Voici le portrait très vivant de dix-sept grandes aventurières qui, d'hier à aujourd'hui, ont marqué leur époque. Certaines sont passées à la postérité, d'autres sont un peu
moins connues, mais toutes ont un point commun : avoir contribué à faire évoluer l'image de la femme et la condition féminine.
Broché
Paru le : 06/06/2007
Editeur : City
L'auteur en quelques mots ...
Frédérique Chevalier est journaliste et a déjà publié La Grande Histoire de la France et des Français (City, 2005).
Elle est également historienne de formation et passionnée par l'histoire des femmes.