Un crime en 1907 qui n'eût mérité que la rubrique des faits divers si la situation sociale des coupables,
le milieu dans lequel ils vivaient, leur aventureuse existence ne relevaient pas cette histoire sanglante d'une pointe de pittoresque, celui de Monte-Carlo de l'époque, avec faune cosmopolite,
telle que la décrivit Jean Lorrain ...
Portraits de la victime et des coupables
C' est à la perspicacité d' un modeste employé de la gare de Marseille, le commissionnaire Pons, que l' on doit la découverte de ce crime qui, depuis plusieurs jours, émeut et passionne
si justement l' opinion publique.
Chargé par deux voyageurs anglais de transporter une lourde malle et de la faire enregistrer pour Londres, Pons remarqua que cette malle portait des taches de sang et exhalait une odeur
étrange. Il fit part de sa découverte au commissaire de la gare. La malle fut ouverte et l' on y découvrit le tronc décapité et la partie supérieure des jambes d' une femme. Immédiatement
arrêtés, les deux voyageurs furent trouvés porteurs d' une large valise dans laquelle on trouva la tête, les bras et la partie inférieure des jambes de la victime.
Plusieurs jours durant, un angoissant mystère plana sur ce crime. Puis, peu à peu, les coupables en vinrent aux aveux.
La victime était une veuve de nationalité suédoise, Mme Emma Lévin. Vere Goold, l' assassin et sa femme, née Violette Girodin, l' avaient connue au casino de Monte-Carlo.
Vere Goold prétend l' avoir frappée dans un accès d' exaltation alcoolique, un jour quelle était venue lui demander de l' argent à prêter et parce que, sur son refus, elle l' avait
injurié. Puis, pour se débarrasser du cadavre, il l' aurait dépecé dans la salle de bains de l' appartement où il avait commis son crime et en aurait enfoui les débris dans la malle et le sac de
voyage découverts à la gare de Marseille.
Goold semble préoccupé, par ces aveux, de dégager la responsabilité de sa femme. Mais toute la lumière n' est pas faite encore sur ce meurtre, et la suite de l' instruction fera connaître, sans nul doute, le mobile auquel ont obéi les assassins.( LE CRIME DE MONTE-CARLO. - UNE FEMME COUPÉE EN MORCEAUX - Le Petit Journal illustré du 25 Août 1907.)
http://cent.ans.free.fr/pj1907/pj87525081907.htm
Lire Le Crime de Monte-Carlo par Georges Imann-Gigandet, Historia n°328, novembre 1965, p. 678-683.