Date de parution :
26/10/2001 - Ce livre rassemble une suite de récits consacrés à quelques grandes figures de hors-la loi, principalement ceux que l'on nomme " bandits populaires " parce
qu'ils ont choisi d'être des sortes de justiciers.
Car la loi se soucie rarement de justice, elle est d'abord, de tout temps et en tous lieux, l'instrument des puissants qui entendent réglementer l'oppression et préserver leurs privilèges. Alors se lèvent les poètes brigands des Balkans, ceux d'Italie, Lampiao dans le nord-est du Brésil, Pancho Villa, Emiliano Zapata au Mexique, Bonnie Parker et Clyde Barrow en Amérique ; le cas de Van Meegeren, l'homme des faux Vermeer, étant d'une autre nature mais tout aussi révélateur des hypocrisies et des mensonges qui régissent le monde.
André Velter conjugue ici l'art de l'historien à celui du conteur : il restitue des histoires vraies qui finissent toujours mal. Dans sa préface, il revient sur les conditions qui l'ont poussé à se passionner pour ces destins hors-normes. Attendons Zapata d'urgence propose plusieurs variations sur les thèmes de l'ordre, du jeu social, et des leurres mortels qui tentent de piéger les rebelles irréductibles.
Auteur : André Velter / Serge Sautreau
Éditeur : Atelier Des Brisants
Collection : Chambre D'Echos
Genre : Bandits et brigands / Révolte
L'auteur en quelques mots en 2001 ...
Né le 1er février 1945 dans les Ardennes, André Velter publie son premier livre (Aisha, Gallimard 1966), en compagnie de Serge Sautreau.
Il est l'auteur d'essais (avec Marie-José Lamothe) : Le Livre de L'outil, Les Outils du corps, Les Bazars de Kaboul, Ladakh-Himalaya. Principaux ouvrages de poésie : Passage en force, Etapes
brûlées, Ouvrir le chant (Le Castor Astral / Ecrits des Forges), L'Enfer et les Fleurs (Fata Morgana), L'Arbre-Seul, Du Gange à Zanzibar, Le Haut-Pays, Zingaro suite équestre, La vie en dansant,
Le septième sommet, L'Amour extrême, Une autre altitude (Gallimard).
Ces trois derniers titres sont dédiés à Chantal Mauduit. C'est le personnage de Pougatchev qui, à la suite de Pouchkine et d'Essenine, suscite son intérêt pour les bandits populaires. Ceux-ci
apparaissent fréquemment dans ses poèmes : ils sont la part irrécupérable d'une œuvre entière vouée au souffle, à la révolte, à l'amour sauvage, à la jubilation physique et mentale. (Photo
Marie-José Lamothe)
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Complement thematique soumis le 26/05/2010
Francisco Villa, de son vrai nom Doroteo Arango Arámbula, est né en 1876 dans l'Etat de Durango au Mexique. C'est un homme libre, il déteste les aristocrates terriens qui considèrent les paysans comme des esclaves. Sa légende commence à 15 ans lorsqu'il rentre chez lui et tombe sur le contremaître de son hacienda qui tente de violer sa sœur. Il le tue et prend aussitôt la fuite dans les montagnes de la Sierra Madre. Il y passera quinze ans de sa vie... Il change de nom et choisi celui de Francisco Villa, mais on préfère le diminutif Pancho. Dès le début de la révolution, il rallie les rangs de Madero dans sa lutte contre la dictature de Porfirio Díaz, et fait preuve d’une grande habileté dans l’art de la guerre. Profitant de sa connaissance du terrain et des paysans, il forme sa propre armée dans le nord du pays, avec laquelle il contribue au triomphe du mouvement révolutionnaire. Après l’assassinat de Madero, Pancho Villa se ligue avec Emiliano Zapata contre un dénommé Carranza. Cette fois, la chance n’est pas de leur côté : les troupes de Villa sont défaites et Carranza consolide son pouvoir en obtenant la reconnaissance officielle de son gouvernement par les Etats-Unis. Pour dresser Wilson contre le dictateur, Villa attaque le territoire nord américain du Nouveau Mexique en 1916. Le président américain envoie une armée sous le commandement du général Pershing au nord du Mexique pour en finir avec Pancho Villa ; la connaissance du terrain et le soutien de la population paysanne permettent à Villa et ses troupes de résister durant quatre années, dans une guerre à mi-chemin entre la guérilla et le banditisme. A la chute de Carranza en 1920, le nouveau président Adolfo de la Huerta lui offre l’amnistie et un ranch à Chihuahua, en échange de l’arrêt de ses activités guerrières et de son retrait de la vie politique. Villa accepte, mais meurt trois ans plus tard, assassiné dans son ranch pour des raisons politiques.
Source: www.americas-fr.com/histoire/pancho-villa.html
Immortel Zapata !
Par Annick
Lempérière
publié dans L'Histoire n° 360 - 01/2011 +
Dès son assassinat en 1919, Zapata est devenu un mythe. Peut-être parce qu'il n'a jamais voulu le pouvoir et qu'il s'est battu toute sa vie pour que les paysans spoliés retrouvent leurs terres.
Sur les photos que l'on connaît de lui, Emiliano Zapata (1879-1919) ne sourit jamais. Son regard sombre et tendu contemple quelque chose bien au-delà de l'objectif. Dans les clichés des jours de triomphe, il apparaît à l'écart des principaux protagonistes (par exemple à Cuernavaca, avec Francisco Madero, le 12 juin 1911), ou retranché dans un quant-à-soi maussade, comme à Mexico, en décembre 1914, assis coude à coude avec un Pancho Villa hilare. Comme s'il avait toujours su que sa place était ailleurs, en tout cas pas au milieu des luttes pour le pouvoir ; que son seul destin était l'accomplissement de sa mission - faire restituer leurs terres aux villageois de son État natal, le Morelos - jusqu'au sacrifice de sa vie. La dernière photo de Zapata date de 1919. Elle est celle d'un cadavre dévasté par les balles de ses assassins : pas vraiment l'image d'un apaisement, malgré les yeux clos et le corps inerte. Ce bel homme qu'était Zapata, de haute stature, jeune pour toujours - il meurt à 40 ans -, cavalier hors pair, général d'une armée de gueux victorieuse des forces fédérales du général Huerta en 1914 dans le Morelos, a été incarné au cinéma par un symbole de la masculinité : Marlon Brando dans Viva Zapata ! (1952) d'Elia Kazan. Une reconstitution historique non dépourvue de mérites, même si la monogamie du personnage du film doit plus au puritanisme hollywoodien qu'à la réalité. Zapata souriait-il, riait-il ou plaisantait-il dans l'intimité ? On ne sait, pour tout dire, à peu près...
Trente ans de révolution
Par Gilles Bataillon
publié dans L'Histoire n° 360 - 01/2011 +
La guerre civile qui a ensanglanté le Mexique de 1910 à 1940 a abouti au démantèlement de l'ancien régime et à la construction d'un État moderne. Par l'ampleur des pertes humaines et la mobilisation des classes populaires, ce fut le premier grand cataclysme du XXe siècle.
L'année 1910 devait être celle du centenaire de l'indépendance et celle de la septième réélection triomphale à la présidence de la République du général Porfirio Diaz, au pouvoir depuis 1876. Les événements prirent un tour radicalement différent : celui des débuts d'une révolution qui dura trente ans et installa à la tête du Mexique un parti-État qui gouverna, sans discontinuer, durant plus de soixante-dix ans. Les dix premières années de cette révolution (1910-1920) ont été celles de la destruction du régime de Porfirio Diaz (le « porfiriat » ). On assiste tout d'abord à une crise politique qui conduit en 1911 à la démission de Diaz puis à l'élection à la présidence en novembre 1911 du démocrate Francisco Madero. Après l'assassinat de Madero en février 1913, ce sont six années de guerres entre les factions révolutionnaires (1914-1920). Les vingt années qui suivent (1920-1940) sont celles de la reconstruction. Elles se caractérisent par le triomphe des « Sonoriens » (les généraux révolutionnaires originaires de l'État du Sonora, à la frontière des États-Unis) sur l'ensemble de leurs rivaux. Reprenant à son compte nombre des visées modernisatrices et centralisatrices de l'époque de Diaz, Alvaro Obregon (1920-1924) consolide le pouvoir d'une classe dirigeante composée d'hommes nouveaux surgis durant les années de guerre. Poursuivant son oeuvre, Plutarco Elias Calles (1924-1928) puis Lazaro Cardenas (1934-1940) s'emploient à organiser et à discipliner la « famille révolutionnaire » en créant en 1929 le Parti national...
Révolution au Mexique, 1910-1940
publié dans L'Histoire n° 201012 -
L'histoire de la révolution mexicaine reste méconnue. Seuls sont restés dans les mémoires Zapata, Villa et la lutte des paysans sans terre. C'est que bien peu d'acquis sociaux en ont résulté malgré les espoirs suscités.