« Ma grand-mère était mendiante, mon père, qui était un enfant plein d'orgueil, a mendié lorsqu'il était trop jeune
pour gagner son pain écrivait-il à Maurice Barrès. « Il faut que je vous rappelle qu'il est en moi des vérités plus impérieuses que celles que vous appelez les vérités françaises. Vous
séparez les nationalités, c'est ainsi que vous différenciez le monde, moi je sépare les classes. »
Bubu de Montparnasse, petit roman d'à peine 200 pages, mérite pourtant, à bien des égards, d'être classé au rang des grands textes de la littérature de la fin du XIXème siècle.
Le style épuré de Charles-Louis Philippe, son souci du choix du terme juste pour peindre la société de son temps, n'ont en effet rien à
envier à la plume d'un Maupassant ou encore d'un Zola. L'écoute de ce texte magnifiquement servi par la généreuse interprétation de Claude Aufaure est l'assurance de 3 h 30 de plaisir et de
détente. Charles-Louis Philippe, romancier français, né à Cérilly (Allier) le 4 août 1874, mort à Paris le 21 décembre 1909.
Fils d'un modeste sabotier, Charles-Louis Philippe, qui a poursuivi des études grâce à une bourse, est toujours resté solidaire des humbles. "Ma grand-mère était mendiante, mon père, qui était un
enfant plein d'orgueil, a mendié lorsqu'il était trop jeune pour gagner son pain écrivait-il à Maurice Barrès. "Il faut que je vous rappelle qu'il est en moi des vérités plus impérieuses que
celles que vous appelez les vérités françaises.
Vous séparez les nationalités, c'est ainsi que vous différenciez le monde, moi je sépare les classes." Après son baccalauréat, Charles-Louis Philippe prépare sans succès les concours d'entrée à
l'Ecole polytechnique et à l'Ecole centrale, puis monte à Paris et entre dans l'administration du département de la Seine. Désormais à l'abri du besoin, il mène une vie modeste, dans son petit
appartement de l'île Saint-Louis.
Il écrit d'abord des poèmes en prose, mais abandonne vite la poésie pour la fiction. Une aventure avec une jeune prostituée lui donne l'idée d'un roman du trottoir parisien: ce sera Bubu de Montparnasse (1901), qui est bien accueilli. Suit Le Père Perdrix (1902),
pressenti par Octave Mirbeau pour le premier Prix Goncourt, mais paru trop tôt pour concourir. Charles-Louis Philippe, qui compte parmi ses amis Stéphane Mallarmé, Octave Mirbeau, Valéry Larbaud,
André Gide, pour ne citer que les plus célèbres, est sans doute un des auteurs de condition modeste qui s'est le plus attaché à dépeindre et illustrer dans ses œuvres la vie et les aspirations
des classes populaires exploitées.
Il meurt prématurément à l'âge de 35 ans des suites de la typhoïde, le 21 décembre 1909.
Charles-Louis Philippe , Claude Aufaure , Patrick Saonit
Disc compact - Boîte
Paru le : 25/09/2008
Éditeur : Sous la lime
Lien utile sur le blog :
Léon-Paul Fargue, poète et piéton de Paris ...
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