Capitaine Conan
VENDREDI 12 NOVEMBRE 2010
direct8, 13h35 - 15h45
Type : film (de Bertrand Tavernier avec Philippe Torreton)
En 1918, sur le front des Balkans, le lieutenant Norbert commande un détachement, enfoncé dans les tranchées. Le capitaine Conan, un rustre intrépide, que tous admirent pour sa fougue, conduit
une poignée d'hommes, pour la plupart sortis des prisons militaires, à l'assaut des avant-postes bulgares. Les combats se déroulent à l'arme blanche, au corps à corps. L'armistice sonne la fin de
la guerre mais Conan et son corps franc ne sont pas démobilisés pour autant et stationnent en Roumanie. L’armée d’Orient doit faire face aux bolcheviks de Russie. Casernés dans Bucarest,
désœuvrés, les soldats pillent et tuent la population locale. Pour protéger Conan, Norbert accepte d'être nommé commissaire-rapporteur de l'armée. Il découvre rapidement que deux des hommes de
Conan sont impliqués dans le massacre sauvage de deux femmes. Historia
Capitaine Conan : un écrivain, un livre, un film...
Résumédu film : Les Balkans,septembre
1918. L’armée française d’Orient livre sur le front bulgare ses derniers assauts victorieux, au cours desquels se
distinguent les hommes de Conan, des
“guerriers” recrutés dans les prisons
militaires, adeptes de la fronde, du couteau ou du corps-à-corps pour “nettoyer”
les tranchées ennemies. Conan assume la barbarie efficace de ses hommes et méprise l’armée régulière et ses chefs fantoches, comme le général Pitard de Lauzier.
Son seul ami est un jeune officier, Norbert, homme cultivé dont il apprécie l’honnêteté. Il respecte également de Scève, un noble qui sait parfois oublier les privilèges de sa caste. Le 11 novembre, l’armistice est proclamé lors d’une cérémonie perturbée par la pluie et les troubles intestinaux des soldats.
C’est l’armistice, mais pas la démobilisation : tous sont cantonnés à Bucarest. Les soldats oisifs s’amusent, volent, pillent et vont jusqu’à tuer lors d’un hold-up, comme les hommes de Conan. Il faut installer un tribunal militaire où Norbert est d’abord avocat puis procureur. Il se brouille avec Conan, tout en essayant d’arrondir les angles lors des procès. La compagnie est alors envoyée dans le delta du Danube pour se battre contre des Bolcheviks. Conan, qui est en attente de jugement, se rapproche à nouveau de Norbert pour défendre avec lui Erlane, un jeune déserteur, que sa mère, une cousine du général, est venue soutenir, et qu’au contraire de Scève accable. De violents combats reprennent. De Scèveest tué, Erlane meurt héroïquement et Conan prouve encore son efficacité sur le terrain.
La guerre enfin terminée, Norbert rend visite à Conan dans son village breton et retrouve un être brisé, loin de la fièvre guerrière qui était sa seule raison d’exister.
CAPITAINE CONAN
César du Meilleur Film Français 1997
Réalisation et scénario de Bertrand TAVERNIER
D’après le roman de Roger VERCEL
Co-scénariste et dialoguiste Jean COSMOS
Directeur de la photographie Alain CHOQUART
Musique de Oswald D’ANDRÉA
Le Mot de l'éditeur : Capitaine Conan
Récompensé par le prix Goncourt en 1934, "Capitaine Conan"occupe une place à part au sein de l’ouvre abondante de Roger Vercel. Nourri par l’expérience personnelle de son auteur qui se battit sur le front d’Orient, ce roman, qui donna lieu au célèbre film de Bertrand Tavernier, plongera les élèves au cour de la Première Guerre mondiale. Sa lecture permettra donc de tisser de nombreux liens avec le programme d’Histoire des classes de troisième. Niveau 2 : recommandé pour les classes de cinquième et de quatrième.
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Scolaire / Universitaire (poche). Paru en 07/2001
1930
- Roger Vercel vit et enseigne depuis une dizaine d'années à Dinan. Recul nécessaire
pour coucher sur le papier ses souvenirs d'une guerre où, simple troufion, il accompagne une armée encore mobilisée malgré l'armistice.
Et qui perpétue d'effroyables tueries dans les Balkans. De cet épisode de la Grande Guerre, Roger Vercel tire le meilleur de sa plume. Un récit qui sera adapté au cinéma en 1996 par Bertrand Tavernier sous le titre d'origine "Le Capitaine Conan". Conan, petit mercier breton, tiré de l'anonymat par sa capacité à tuer et à qui l'armistice laisse un goût affreux d'ennui et de nostalgie. Le livre obtient le Prix Goncourt en 1934.
Oeuvre maîtresse...
Nul doute que Conan ce barbare - fier d'avoir esquinté tant de Boches et de Bulgares - fait de l'ombre au reste de l'oeuvre romanesque de Roger Vercel, peuplée celle-là de personnages pacifiques confrontés non pas à la barbarie mais à leur seule faiblesse. On nous y parle du temps des goélettes et des doris, de la grande pêche à Terre-Neuve, des bisquines de Cancale et des capitaines cap-horniers.
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Mais à la différence d'un Stevenson, Mark Twain ou Jules Verne, Roger Vercel n'a pas du tout le pied marin. Il n'exalte pas dans ses écrits ses propres expériences maritimes mais il met en scène, un peu à la manière d'un Anatole Le Braz, ce que veulent bien lui raconter les marins terre-neuvas qu'il fréquente autour d'une table de bistrot. Ces marins, Vercel les a interrogés, observés, couchés par écrit sur des centaines de fiches qu'il assemble dans ses romans comme dans un puzzle, en marchant et écrivant le long des berges de la Rance.
Le prof, doublé d'un enquêteur à l'affût, tout à sa recherche d'authenticité, truffe ses récits de termes techniques qui, loin de les rendre incompréhensibles, apportent au lecteur le sentiment d'y être. Le sentiment d'en être.
Anne Lessard