Où diable était passé le général de Gaulle pendant l’été
56, alors que la France s’enfonçait dans la crise politique ? Jean-Yves Ferri révèle enfin la vérité : il était à la plage, accompagné de sa femme
Yvonne et de son aide de camp Lebornec. Discutable d’un point de vue historique ? Peut-être, mais incontestable du point
de vue de l’humour …
Ferri, c’est ce type rigolo comme tout qui raconte les enquêtes d’Aimé Lacapelle (le flic rural) dans le mensuel Fluide glacial. C’est aussi l’excellentissime scénariste du Retour à la terre dessiné par
Larcenet, ou comment un citadin plongé dans un milieu rural aura tendance à se promener dans les bois avec son ordinateur et son imprimante à la main. Eh bien, nul n’était mieux placé que
cet humoriste hors pair (l’histoire ne dit pas s’il est aussi gaulliste) pour raconter l’escapade du général à la plage, alors qu’il était censé rester tranquillement à Colombey avec
Yvonne pour écrire ses Mémoires.
Donc, en ce bel été 1956, de Gaulle prend son seau en plastique
(marqué de deux étoiles, tout de même, statut oblige), sa pelle et son râteau, il emmène avec lui son fidèle aide de camp, Lebornec, et sa femme Yvonne, puis s’en va passer quelques
jours de farniente bien mérité. Raconté par Ferri, sous forme de gags en une demi-page, c’est à hurler de rire. On découvre le général en pleine réflexion stratégique (« nous opérerons
un grand mouvement tournant pour poser nos serviettes ici »), le général avec le chien Wehrmacht, fils du chien-loup de Hitler et qui a une manière bien curieuse de lever la
patte, le général lançant un appel codé (« le singe se parfume à la naphtaline, je répète ») dans le haut-parleur du poste de secours de la plage, ou encore le général en train de
s’envoyer des piques avec Churchill. C’est hilarant, c’est absurde, c’est décalé, bref, c’est du pur Ferri. Et on se prend à se dire que si tous nos livres d’histoire avaient été
bâtis sur ce modèle, certains d’entre nous auraient sûrement bien plus rigolé à l’école… L’éditeur s’est même fendu d’un dos toilé jaune du plus bel effet et de couleurs soigneusement tramées
« à l’ancienne », comme si cet album avait réellement été édité en plein milieu des années 50. Et la liste des titres parus « dans la même collection », imprimée en quatrième
de couverture, complète l’illusion avec quelques perles comme de Gaulle passe à l’Olympia ou Panique à Colombey. Jamais lourd, toujours subtil, Ferri confirme tout son talent de
scénariste et d’humoriste avec un album qui est un petit bijou de drôlerie et d’intelligence …
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Bande dessinée (relié). Paru en 12/2007
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